Thursday thunder: don’t feed the troll

Suite à mon Thursday thunder de la semaine dernière, je fais une petite piqûre de rappel en ressortant un vieux billet toujours autant d'actualité. Quand j'ai commencé un blog, je savais que j'allais être confrontée à des trolls, pas des petites créatures mythologiques méchantes certes mais comiques, mais des aigris qui éprouvent le besoin pour une raison qui m'échappe de déverser leur bile sur les réseaux sociaux, de préférence anonymement, c'est plus courageux. On en voit passer des tonnes dans les commentaires en ligne des journaux, sur FB, sur Twitter... visiblement, ils n'ont pas que ça à faire, s'en prendre à des gens ne connaissent pas ou des idées qu'ils ne maîtrisent pas, juste pour le plaisir. Je savais que la meilleure façon de répondre, c'est de ne pas le faire. Mais ce n'est pas si facile.

Thursday thunder: don’t feed the troll

Ça a commencé avec les druides. Alors soyons clairs, j'adore les druides. J'en parle régulièrement, mais ça les énerve. J'ai vite reçu des commentaires un chouïa agressifs quand même, surtout venant de la part de grands maîtres druidiques qui se recommandent d'une immense sagesse multi millénaire et tellurique, sans bouger les oreilles. C'est marrant, je les aurais crus plus calmes et sereins, pas agités de la serpe comme ça... Bon évidement, je n'ai jamais approuvé leurs commentaires, parce qu'ils s'en prennent aussi à mes gentils lecteurs, sinon j'avoue ça ne m'aurait pas dérangé, même quand ils me promettent les pires calamités (de toute façon, ça a l'air essentiellement météorologique leur truc, c'est à base de foudre, de ligne mystique, de force cosmique et tout ça, vu le temps pourri qu'on a déjà en Angleterre, ça ne peut pas être pire). Honnêtement, ils me font hurler de rire. Même quand ils me traitent de tous les noms. Comme j'adore les originaux, j'ai aussi pondu des billets sur des jedis ou encore des survivalistes. J'ai été vaguement déçue que jamais un seul Jedi n'ait daigné réagir. Par contre c'est officiel, les survivalistes ne m'aiment pas non plus et eux, ils sont armés. Bon cela dit, ils sont comiques aussi...non parce que vraiment je ne pense pas qu'une fois morte dans une catastrophe nucléaire, je reconnaisse qu'ils avaient raison. Ou alors ils sont de mèche avec les druides, et ils vont me faire revenir sur terre sous forme de fantôme, juste pour que j'aille m'excuser auprès de survivalistes imperméables aux radiations? C'est bien ce que je disais, j'adore ces gens, mais je comprends aussi qu'ils puissent se vexer. Certes je les trouve sympathiques à vivre leur petite folie, mais c'est vrai que je me moque. Bref, ce genre de trolls ne me dérange pas du tout.

Mais tout ça, c'est du pipi de chat comparé à ceux qui se déchaînent régulièrement suite à mes billets sur le brexit. J'en avais déjà eu quelques uns avant, qui m'accusaient d'être une traitre à la patrie, une horrible expat, une évadée fiscale et j'en passe. Mais on est passé à un niveau de trolling supérieur (ce qui est ironique pour parler des bas fonds des RS). Ils ne me connaissent pas mais ils espéraient bien que je aller crever sur mon île avec ces sales anglais qui auraient mieux fait de me déporter et c'est bien fait pour moi, je n'avais qu'à pas partir de France. Déjà, je ne vois pas comment j'aurais pu à la fois rester en Uk pour y crever et être déportée en même temps, c'est à dire envoyée ailleurs, mais c'est pas grave. Honnêtement, chers connards décérébrés et probablement racistes, je n'ai pas de temps à perdre avec vous, n'attendez pas de réponse de ma part. J'ai assez à faire avec vos semblables et leurs conneries qui m'affectent dans la vraie vie, vos insultes virtuelles ne me touchent pas. Honnêtement, ce genre de trolls, j'arrive très bien à l'ignorer aussi. Je ne parle même pas des frexiters, ils n'en valent pas la peine.

Et puis il y a la troisième catégorie, les trolls professionnels ou pas, ceux qui n'ont aucune raison de s'en prendre à moi ou à quiconque, mais qui le font quand même. J'ai passé une soirée il y a quelques années à recevoir des coms et des emails d'une enragée qui voulait absolument m'expliquer à quel point j'étais nulle. Je conçois parfaitement que ce que j'écris ne plaise pas, par contre pourquoi perdre du temps à m'envoyer un email pour me dire à quel point mon blog est affligeant et mon sens de l'humour pitoyable ? Comme je suis d'un naturel calme et serein, ça ne m'a pas du tout perturbé. Rhaaaaa, je fais quoi? J'arrête le blog, je me flagelle, je vais me cacher au fond d'une grotte? C'est terrible, il y a quelqu'un qui m'écrit pour me dire qu'il n'aime pas ce que je fais. Pourquoi quelqu'un vient me lire si il trouve ça aussi pénible? Et pourquoi tenir absolument à m'en informer? Il y a suffisamment de choix sur la blogosphère quand même! Je lis plein de blogs mais parce qu'ils m'intéressent, m'amusent, me font découvrir des choses et des gens sympas. Pas parce que je les trouve insupportables. Et quand je tombe sur un truc que je n'apprécie pas, je clique ailleurs. Il ne me vient pas à l'idée d'envoyer un email incendiaire à l'auteur du blog. C'est de très mauvais goût, et franchement, qui a le temps de faire ça? Quel plaisir peut-on y trouver? Il faut vraiment s'ennuyer et avoir une vie toute triste pour prendre plaisir à critiquer gratuitement des personnes qu'on ne connait même pas. Le pire c'est que je voulais absolument répondre, pas politesse. C'est Marichéri qui m' a arrêté juste à temps.

J'ai retenu la leçon. Mais j'ai du mal. Autant j'arrive très bien à ignorer les trolls sur les forums et autres groupes auxquels je participe (en tant que modératrice en plus, j'en vois passer de belles), autant ça fait mal quand c'est personnel. J'ai eu un échange comme ça sur FB récemment, ça m'a démoralisé. Je sais pertinemment que la seule façon de faire taire un troll, c'est de l'ignorer. Mais c'est plus fort que moi, j'ai envie de lui expliquer gentiment sans lui exploser la tête contre son clavier, à quel point il est débile ou pathétique ou les deux. Mais je me retiens, par pitié pour eux aussi. Alors donc chers trolls, posez vos claviers, respirez un grand coup et même si vos vies sont aussi minables que vos mots le laissent croire, arrêtez de pourrir celle des autres. Essayez de sourire un peu, vous verrez, c'est agréable.