La classe de mer

Ce matin, très tôt, à l'aube, aux aurores, pratiquement en pleine nuit, Wizzboy est parti en classe de mer. Il était prêt une bonne heure à l'avance. Il a passé la soirée de hier à rebondir partout en poussant des cris d'excitation suraigus jusqu'à pas d'heure...bref, si on me demande comment je vis cette première séparation, je répondrai simplement, en mère attentionnée " où est mon lit? beuh... ". Mais je suis sûre qu'une fois que j'aurais récupéré, ça me fera quelque chose.

La classe de merSource

Évidemment, L'Ado nous a lâchement abandonné depuis longtemps, et je ne compte plus tous les voyages scolaires de l'ensemble du troupeau. Mais c'est le premier pour Wizzboy, il est tout petit! (On se comprend, c'est le fils de son père, il est parti pour faire 6m08 aussi). D'ailleurs, tous ses camarades n'y sont pas allés, il a fallu des semaines pour en convaincre d'autres. Pas WizzBoy, qui est en extase depuis la rentrée de septembre à l'idée de partir à l'aventure à une heure de route de chez nous, pour trois jours (deux et demi en vrai, mais on peut dire trois quand même, hein ouais maman?). Ça fait un mois qu'il réclame de faire sa valise. Enfin, je devrais dire son conteneur, vue la liste démentielle donnée par l'école. Après négociations avec un petit garçon qui n'hésite pas d'habitude à " aménager " ses devoirs, j'ai réussi à le convaincre qu'il pourrait se passer de la crème solaire (il tombe des trombes d'eau) et des pinces à cheveux. Mais on a pratiquement vidé toute sa penderie dans la valise. C'est bien simple, j'ai dû demander à GeekAdo de transporter la chose dans l'escalier tellement c'est lourd. J'espère que les roulettes tiendront le coup...ce qui me rassure, c'est que tous les camarades de Wizzboy étaient aussi chargés comme des mulets haltérophiles en pleine tentative de record du monde. Et tous les parents dubitatifs se demandaient le pourquoi du comment de la liste: c'est pas possible, les instits veulent revendre les vêtements ou faire un trafic de chaussettes enfantines avec les oursins (c'est dans le programme, ils vont voir des fruits de mer, voilà que j'ai faim, en plus d'avoir sommeil...).

Wizzboy a refusé de prendre un doudou ou une peluche, il n'est pas un bébé. J'ai rajouté discrètement, au cas où...il s'est empressé de se jeter sur ses copains ce matin en attendant le bus, dans un nuage de cris de joie hystériques, pendant que je faisais comme les autres parents et que j'essayais de ne pas m'écrouler sous le poids de la fatigue et de la valise réunies. C'est encore monté de plusieurs décibels quand on a aperçu le bus au coin de la rue. A mon avis, les vitres sont blindées, je ne vois que ça. Sinon, elles auraient forcément volé en éclats. Les instits qui avaient l'air épuisé d'avance, ont demandé aux gamins de se mettre en rang devant le bus, ce qui a instantanément déclenché une ruée en sens inverse: les enfants se sont soudain souvenus de l'existence des papas et mamans. Gros câlins, embrassades, cohue, chutes de valises, deuxième gros câlin, et c'est parti, tout le monde dans le bus, direction l'aventure!

Je suis restée à faire coucou sous la pluie, avec les autres parents, soulagés du silence soudain, toujours pas très réveillés, un peu inquiets, et pas que pour la santé mentale de ces pauvres instits, fiers de nos petits aventuriers: pas un seul n'a pleuré! On récupère Wizzboy vendredi. Voilà, il commence à être un grand. Enfin, pas aussi grand que sa valise quand même...