Thursday thunder: hystérie collective

Attention, je n'emploierai pas certains mots volontairement dans ce billet, pour éviter que les moteurs de recherche n'y amènent justement les hystériques qui m'énervent aujourd'hui. Ça risque de donner parfois des formules encore plus alambiquées que ce que mon petit esprit tordu pond d'habitude. Ceci posé, je vais parler de la psychose collective et sans mesure qui fait que, malgré tous mes efforts pour rassurer mes enfants, j'ai un petit garçon qui m'a demandé ce matin si on allait tous mourir bientôt. Je suis dans une colère folle contre ces adultes qui ont abandonné toute mesure, tout bon sens et terrorisent les gamins avec leur délire de fin du monde virale.

Thursday thunder: hystérie collective

J'ai rassuré Wizzboy, tout en essayant de ne pas le rendre aussi asocial que sa mère. C'est pas gagné, il est parti à l'école rasséréné d'un côté, mais persuadé de l'autre que les gens sont très bêtes naturellement. Oui, bon, j'ai fait ce que j'ai pu, mes explications n'étaient peut-être pas parfaites, mais au moins, il n'a plus peur de mourir si il éternue. J'ai dû parler aux filles aussi. L'une était plongée dans des angoisses étouffantes pires que celles de Wizzboy, qui l'empêchaient de dormir. Alors non, on n'est pas en pleine peste bubonique non plus. Oui, mais mes copines à l'école ont dit que...stop! Elles sont médecins, tes copines? Et leurs parents? Non! Heureusement, les profs ont rassuré tout le monde, mis fin de manière très efficace aux rumeurs et prié les élèves qui sont arrivés masqués pour rien (j'ai beau chercher, je ne vois pas comment dire autrement) d'arrêter d'être ridicules. Il semblerait que le message soit passé, pour le moment. Mon autre fille au contraire, s'est pratiquement faite insultée par des camarades, toujours au collège, parce que précisément, elle ne panique absolument pas. Elle reste logique, rationnelle, modérée et elle a tenté d'expliquer à des gamins hystériques. Comme elle me l'a si bien dit: " ils sont complètement brainwashed (ayant subit un lavage de cerveau)...sauf qu'ils ont pas l'air d'avoir un cerveau! "

Ce n'est absolument pas la faute de tous ces pauvres enfants terrorisés par leur entourage, par les médias qui se repaissent des peurs primaires de leur audience, par des adultes qui se vautrent complaisamment dans les scénarios catastrophes, les rumeurs folles, les délires les plus anxiogènes possibles. Ce sont eux, et eux seuls qui me font peur. Ces gens qui sont prêts à lyncher leur voisin de bus pour un éternuement. Ces gens qui font des stocks de choses inutilement, mais surtout égoïstement. Aucun recul, aucune réflexion, et encore moins de solidarité avec ceux qui sont v raiment concernés. Je suis furieuse après tous ces adultes qui propagent les rumeurs les plus débiles, préférant se fier à l'avis de n'importe quel demeuré sur les réseaux sociaux plutôt que d'essayer de réfléchir deux secondes. Je ne décolère pas face aux médias pyromanes qui sont prêts à tout pour quelques points d'audimat en plus, au mépris de la déontologie. J'en veux à tous ces opportunistes qui en rajoutent encore pour deux minutes de célébrité, pour faire avancer telle ou telle revendication personnelle, ou par intérêt politique...on se fout de semer l'hystérie. C'est affligeant. Après tout, ils auraient tort de se priver, puisque ça marche. Ça marche au point de terroriser des gamins qui seraient pourtant en droit d'attendre en ce moment que les adultes se comportent comme tels, et non pas en meute animale.

Je vais m'arrêter là, parce que déjà, ça devient difficile d'éviter certains mots (j'espère que j'ai quand même été claire), et parce que je ne me calme absolument pas. Comme on dit en anglais dans les parodies de films catastrophes: would someone think of the children? Pas pour créer encore plus de panique, mais pour arrêter cette plongée dans l'hystérie collective qui les affecte énormément. On croit les protéger, on les terrorise.

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