Thursday thunder: brexit assholes

Oui, je sais, je suis vulgaire. Et encore, je me retiens. Ça y est, c'est inéluctable. le brexit, le vrai est là....enfin le vrai, disons plutôt que le brexit débute à peine. Le 31 janvier à minuit (heure de Bruxelles, et toc!) le Royaume-Uni quitte les institutions européennes, mais doit toujours leurs obéir pendant la période de transition, jusqu'au 31 décembre donc. C'est comme de vous dire que jusqu'à présent vous étiez dans un club où vous étiez partie prenante dans les décisions et maintenant, par choix en plus, vous êtes relégués dans le placard à balais. Vous ne pouvez plus décider de rien ni profiter des avantages du club, mais vous devez quand même suivre les règles du jeu. On se demande bien pourquoi ces connards de brexiters crient victoire...et pourtant, ils sont extatiques.

Thursday thunder: brexit assholes

Source cartoon de The Guardian

Dans un grand élan de réconciliation nationale (c'est Johson qui l'a dit), ils ont déjà commencé à narguer les remainers, qui représentent juste la moitié de la population. Le gouvernement à l'agonie financièrement, n'a pas hésité à dépenser des millions pour mettre en circulation de magnifiques pièces commémoratives pour cette date historique. Si. Un sombre député trépané a lancé une cagnotte pour faire sonner les cloches de Big Ben (ça a raté, mais bon), pour marquer je cite, la " libération ". D'ailleurs de grandes fêtes sont prévues pour demain soir...un instant je vais vomir. La libération?!? De quel droit ces immondes fachos osent-ils utiliser ce mot? La libération de quoi? Quitter, en dépit de son opinion publique, un projet de paix, d'amitié entre 28 pays qui ont choisi de vivre ensemble alors qu'au cours de leur histoire, ils se sont étripés, c'est une libération? S'enfoncer dans le fascisme, déchirer la charte européenne des droits de l'homme, flirter avec la dictature (Johnson veut " réformer " la loi électorale, et ainsi rester indéfiniment au pouvoir), c'est une libération? S'assoir sur les droit sociaux, faire crever une partie de sa population avec son Universal Credit (parce que c'est connu, les malades, les vieux et les pauvres ne sont rien que des parasites), c'est une libération? Mettre en place un racisme d'état, deporter ses propres citoyens parce qu'ils sont noirs (je ne reviens pas sur la Windrush Generation), menacer les gens du voyage, ficher plus de 3 millions de personnes en raison de leur origine ethnique, c'est une libération? Et qu'on ne me dise pas qu'ils ont le droit de quitter l'Union européenne...oui effectivement, mais il n'y avait pas besoin que ça se passe dans ces conditions. Il n'y avait pas besoin que ça tourne à la haine et au proto fascisme.

Ah, ces fucking assholes veulent comparer le brexit avec la chute du nazisme, vraiment? Mais très bien, allons-y! De quel droit osent-ils cracher sur les descendants des aviateurs polonais qui sont venus volontairement mourir en Angleterre pour la défendre? De quel droit osent-ils traumatiser les rescapés de la Shoah qui se sont réfugiés en Angleterre, il y a plus de 80 ans, en leur faisant revivre le même fichage qui a débuté leur martyr? De quel droit osent-ils traiter le parlement européen d'hitler (ce sont les mots de Johnson)? De quel droit osent-ils se comparer à tous ces hommes et ces femmes qui sont morts justement en luttant contre ce qu'ils mettent eux-même en place? Par quelle perversion sinistre, par quelle inversion cynique veulent-ils nous faire oublier que cette fois, ce sont bien eux les méchants de l'histoire? Mes grands-parents ont vécu la Liberation. Mon grand père s'est battu pour. Il s'est même retrouvé face aux légions de Klaus Barbie... et bien, à la libération, ça ne l'a pas empêché, au contraire même, de sauver la vie de ses prisonniers allemands que la foule voulait lyncher. C'est ça, la libération. C'est s'être battu contre la haine et tendre la main à son ennemi d'hier pour ne plus jamais revivre ça. C'est la volonté de vivre en paix, ensembles. C'est l'inverse absolu du brexit.

Je ne suis pas en colère, je suis folle de rage. Je pense très, très fort à mes amis en UK, européens, britanniques remainers et même pauvres illuminés qui gobent la propagande officielle et vont le payer cher, très cher. Encore une fois, les brexiters auraient pu choisir de quitter l'Union européenne autrement, sans détruire leur démocratie, leur cohésion sociale, les droits acquis, ou mettre en péril l'existence même de leur United Kingdom. Ils en ont décidé autrement, sans que Bruxelles n'y soit pour rien. Le 31 janvier, ce n'est pas la libération de la Grande-Bretagne, c'est le début de sa plongée dans l'abime.