Thursday Thunder: NON


Juste après le brexit et l’explosion des attaques racistes et xénophobes en Grande Bretagne, juste après l’élection de Trump et l’étalage au grand jour des groupes neo nazis, les RS, (en tout cas, les forums et sites que je suis) se sont interrogés: d’un côté, on cherchait à comprendre, à trouver des causes économiques ou sociologiques à ce déferlement de haine et de violence, et d’un autre, certains ont dit stop. On arrête d’être gentil, on arrête de trouver des excuses. Non, quelques soient les malheurs, les souffrances ou la détresse réelle des gens qui se sont fait embrigader là-dedans, leurs actes ne sont pas acceptables, c’est tout. Les défenseurs de cette tendance expliquaient que les liberals (au sens Anglo-saxon, qui n’a strictement rien à voir avec le sens français, c’est même plutôt son contraire) ont perdu la bataille parce qu’ils vivent encore dans un monde de bisounours où on peut discuter calmement de tout avec tous, alors que ces gens ( les brexiters, les pro trump, l’alt-right) s’en foutent allègrement. Notre façon de réagir est anachronique dans un monde où les fake news et la haine règnent. Le temps des discussions ad nauseam et des grandes thèses philosophico-sociologiques sur ces pauvres petits racistes, xénophobes, homophobes, antisémites (ne rayez pas la mention inutile, il n’y en a pas), est passé. Finies les excuses. Il faut juste dire non. Sans fioriture, sans explication, sans « mais… ». Non.

Thursday Thunder: NON

Je ne sais pas si ce débat est arrivé en France, mais il revient régulièrement dans les cercles anti trump et anti brexit. Il ne s’agit pas de nier que ces gens sont manipulés, qu’on leur ment, qu’on les endoctrine, qu’ils sont le jouet plus ou moins consentant des pires populistes. Il ne s’agit pas non plus de nier leurs problèmes, leurs difficultés, leur misère sociale…mais à la limite, confronté à leurs actes, on s’en fout. Ce n’est pas le propos. Un acte raciste est raciste quelque soit celui qui le perpétue. C’est tout. Il faut arrêter de dire ah ben oui, bouh c’est méchant de faire un salut nazi, mais le pauvre petit qui a fait ça, il est au chômage et puis il a eu des problèmes à l’école et il ne se rend pas compte et il faut le comprendre…Non. Juste non. Déjà, c’est effroyablement méprisant pour les gens qui comme lui, ont des difficultés dans la vie, ça n’empêche pas d’avoir un cerveau, d’être tolérant, d’être ouvert. Face à de tels actes, il faut dire non sans concession. On dit non aux actes, pas aux personnes. Mais on ne cherche plus d’excuse. Pas de compromis. Parce que ça devient vite de la compromission. Il faut arrêter d’être tolérant avec les intolérants. Il faut se lever et dire non.

Le débat a fait rage entre liberals (toujours au sens anglo-saxons, je ne sais pas exactement comment traduire) et il continue. Je me suis posée beaucoup de questions. Est-ce qu’il ne faut pas continuer à écouter, dialoguer, tenter d’expliquer? Mais dialoguer avec qui, ils ne nous écoutent pas. Est-ce qu’on ne devient pas aussi fermé que ceux qu’on combat? Est-ce que ça changera quelque chose? Il ne s’agit pas de ne pas éduquer, au contraire, mais de ne jamais être complaisant. Devant le déferlement immonde de haine qui s’affiche fièrement, devant l’antisémitisme assumé, devant le populisme, le fascisme, la montée des horreurs qu’on croyait passées, j’ai fait mon choix. Devant l’urgence à réagir, je me contrefous de savoir comment ou pourquoi. Je dis non. Juste non.