Voir les gorilles au Rwanda

Voir les gorilles au Rwanda
Une des activités les plus uniques du Rwanda consiste à visiter les gorilles de montagne dans leur élément naturel, dans le parc national des Volcans, à la frontière avec l'Ouganda et le Congo, près du village de Kinigi et de la ville de Musanze. Il faut toutefois plonger la main profondément dans sa poche pour y parvenir. Le prix d'une visite est désormais établi à 1500 $US par personne, le double du prix que j'ai payé en 2017.
On peut réserver son permis directement auprès du bureau de tourisme du Rwanda ou faire affaire avec une compagnie qui organise les tours guidés.
La différence entre les deux?
Quand on réserve son permis soi-même, il n'inclut rien d'autre que le droit d'entrée dans le parc et le guide vers les gorilles. Il faut donc trouver une façon de se rendre à l'accueil par soi-même et, de là, figurer une façon de se rendre au pied de la piste qui mènera aux gorilles.
Pour atteindre le pied de la piste, il faut nécessairement un 4 X 4. La plupart des touristes auront déjà embauché un chauffeur et réservé une voiture. Il est possible qu'il reste une place libre dans leur véhicule. On peut donc tenter de se faire inviter. Toutefois, si tout le monde refuse, le groupe n'attendra pas.
En théorie, on ne délivre pas plus de 80 permis chaque jour, soit huit pour chaque famille de gorilles.
En ce qui me concerne, j'avais réservé un hôtel à distance de marche du parc. J'avais aussi pris entente avec un chauffeur de l'hôtel pour qu'il me transporte si je ne trouvais personne. D'autres clients ont toutefois accepté ma présence dans leur véhicule.
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Nous nous sommes donc rendus à l'accueil, où nous confirmions notre présence. Là, on forme des groupes en fonction de notre capacité à supporter la marche qui nous attend. Pour certains, la famille de gorilles à visiter ne se trouve qu'à 30 minutes de marche. Pour d'autres, il faudra une randonnée de près de quatre heures. Il arrive que certaines familles soient trop éloignées pour qu'on réussisse à les atteindre.
En attendant que tous arrivent, on nous propose des démonstrations de danse traditionnelle. Puis, par groupes, on nous explique la marche à suivre pour l'expérience que nous vivrons.
Règles élémentaires : ne pas transporter de nourriture, conserver 10 mètres de distance avec les animaux, et éviter de courir si un gorille tente de se lancer à notre poursuite. Ces primates énormes sont tellement forts qu'ils peuvent nous pousser et nous blesser sérieusement. Un gorille qui nous approche en tapant sur sa poitrine commande le respect. Il faut se baisser et pencher la tête en avant. C'est contre-intuitif, mais c'est la directive principale à retenir.
Pour la randonnée, nous sommes précédés d'éclaireurs qui cherchent pour nous les familles de gorilles. Nous sommes aussi accompagnés d'hommes armés qui, selon eux, feront fuir les buffles en cas d'attaque de ruminants. La présence possible de rebelles n'est jamais évoquée...
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Dans mon cas, la marche n'aura duré que 30 minutes. Un fin crachin tombait. On devait espérer que la pluie de s'intensifie pas, sans quoi les gorilles risquaient de se mettre à l'abri. La fine pluie aura été suffisante pour rendre difficile la prise de photos : lentilles embuées ou couvertes de gouttelettes.
Aussitôt à proximité de la famille de gorilles (la nôtre comptait un couple de jumeaux, un fait rare), il faut laisser son sac à dos derrière pour éviter de distraire les animaux avec la nourriture qu'il pourrait contenir.
Ensuite, on approche doucement. Le premier qu'on aperçoit, c'est le mâle dominant. Énorme, il observe sans broncher. Mais il ne faudrait pas le faire fâcher. Dès lors, le décompte s'amorce. Nous avons une heure, top chrono.
Un des risques, c'est de passer l'heure complète derrière la lentille de son appareil photo et de ne pas profiter du moment. Une heure, c'est vite, très vite passé.
Alors que le mâle se tenait en retrait, la mères, les adolescents et les bébés s'étaient regroupés pour jouer. Un des bébés, impressionné par la présence humaine, a couru vers les bras de sa mère, non sans agripper la cheville d'une femme du groupe. Petit, il possédait déjà une force extraordinaire.
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Quelques minutes plus tard, c'est un mâle beaucoup plus gros, mais tout de même plus petit que le dominant, qui s'est approché en tapant sur sa poitrine. Pas le temps de réfléchir. Heureusement, notre guide, qui parlait la langue gorille, a échangé avec lui pour lui signifier que tout allait bien.
Quand le mâle dominant a choisi de se rapprocher, nous nous sommes regroupés pour former un groupe imposant et pour le laisser passer. Il est demeuré calme, a même fait mine de nous ignorer en déambulant à trois ou quatre mètres devant nous. Il s'est repositionné et s'est assis de nouveau pour pouvoir observer l'ensemble de la tribu.
C'est quand j'ai vu une mère allaiter son petit que j'ai perdu tout contact avec ce qui se passait réellement. Je me suis agenouillé, à distance, pour tenter de prendre une photo. Le mâle n'a pas apprécié et a émis des grognements. Je me trouvais entre lui et la femelle. Pas une bonne idée. Non, je n'ai pas pris de chance. Pas de photo.
Seulement quelques minutes plus tard, notre guide nous annonçait que notre temps était écoulé et qu'il fallait rebrousser chemin.
Quel moment inoubliable!
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Vaut-il les 1500 $ US qui, semble-t-il, serviront à protéger les primates? C'est beaucoup, 1500 $.
Je me plais à croire que ces fonds permettent d'assurer une surveillance et une protection. L'Ouganda et le Congo proposent des excursions semblables pour un prix inférieur. À vous de comparer et de tirer vos conclusions...