A levels


Grâce à mes enfants qui mettent mes nerfs à épreuve testent pour vous les joies du système scolaire britannique, je suis incollable sur tous les examens qui parsèment gaiement la vie des élèves anglais. Après les tests de primaire, je vais pouvoir vous parler des A levels, L’Ado étant plongé dedans jusqu’au cou dans la joie, la bonne humeur et l’abus de pizzas nocturnes, au prétexte que les révisions s’éternisent tard le soir, ben voyons.

A levels

Un tas au hasard sur son bureau… Avec l’ordinateur dessous. 

Récapitulons: en primaire, les élèves passent des tests rigolos, connus sous le nom de SATs. En fin de collège, qui dure 5 ans, il y a les terrifiants GCSE (General Certificate of Secondary Education) qui  ressemblent un peu au bac puisque les gamins passent toutes les matières, même si c’est vers 15/16 ans.  Selon les résultats aux GSCE, un petit tiers des élèves partent ensuite au 6th form, l’équivalent du lycée d’enseignement général, pendant deux ans. Ils y étudient uniquement 3 matières, mais à fond. Les originaux qui veulent faire leur malin, style L’Ado peuvent eventuellement avoir 5 matières mais c’est uniquement pour justifier une surconsommation de pizza (en vrai, évidemment je suis très fière de lui. Mais il ne faut pas lui dire, ça lui donnerait des idées, et le contenu de mon frigo n’y survivrait pas). Au bout de la première année de lycée, ils passent les AS (Advanced subsidiaries) qui permettent de continuer l’année suivante mais qui comptent aussi en partie dans la note finale. Si on s’est planté, on a le droit de les repasser en deuxième semaine année. 

On arrive donc gaillardement (ou mollement toujours dans le cas de L’Ado, avachi professionnel) en dernière année de lycée, et hop, c’est là que se pointent les choses sérieuses et les A Levels. Comme tous les boutonneux ne vont pas à l’université ici (déjà, ça coûte d’un rein. Par an. C’est dissuasif),  les A Levels sont très importants. C’est un vrai diplôme qui compte beaucoup. Je vous passe les abréviations et autres petits noms amusants pondus par les fonctionaire de l’éducation qui ont autant l’esprit débile d’imagination ici qu’en France. Les lycéens passent toute une série d’épreuves par matière, ça ne plaisante pas. L’Ado par exemple a 32 examens répartis sur un mois et demi. Il a-do-re. Moi aussi. Il est d’un humeur de chien hargneux ayant des problèmes gastriques (peut être dûs à une overdose de pizza….je dis ça comme ça). Il y a un joyeux mélange, sans aucune logique apparente d’écrits et d’oraux, de tests brefs d’une heure et de rédactions de 4 heures. Il faut déjà être doué en maths et visualisation dans l’espace pour s’y trouver dans son calendrier d’examens. Heureusement, il fait plutôt littéraire d’où la photo (littérature anglaise et langues, espagnol, italien et français un peu aussi), mais il a gardé les maths, ça peut toujours servir. C’est une bonne chose puisque ça lui a permis de voir au premier coup d’œil qu’il avait deux épreuves en même temps. J’ai aimablement fait part de la chose au lycée qui a corrigé ça avant que je leur démonte leurs bâtiments briquette par briquette, en toute sérénité sans m’énerver du tout.

On ne fait pas de moyenne générale, les matières sont considérées individuellement. Les notes sont très simples, quand on connaît: de A* (soit 90%), A ( 80%), B (70%) et ainsi de suite jusqu’à F (ça tombe bien puisque c’est aussi l’initiale de Failed, raté ce qui est le cas quand on a  F). En pratique toutes les notes au dessous de 50% (de D) sont mauvaises. Déjà que D, c’est pas brillant et que C est à la limite…parce que ces notes sont essentielles pour l’entrée à l’université. En septembre dernier, L’Ado a dû envoyer un dossier de candidature de trois tonnes, avec résultats scolaires depuis l’âge de quatre  ans, activités sportives, prise de sang et analyses d’urine (bon d’accord, j’exagère un peu. Mais juste un peu) à 5 universités de son choix. Ébahies par les talents épistolaires de L’Ado, 4 lui ont proposé une place. Mais attention, à part une université toute pourrie pas très regardante qui était prête à l’accueillir quelques soient ses résultats aux A levels, les autres ont posé des conditions de notes minimales à avoir selon les matières. A partir de là, L’Ado a dû accepter deux de ces propositions, et tant pis pour celles qu’il a refusées, il ne peut plus y aller après. Il s’agit donc de ne pas se planter en faisant ce choix final. Généralement, on met en premier l’université qu’on veut vraiment et en deuxième une fac moins cotée qui demande des notes moins élevées, pour assurer. C’est ce qu’a fait L’Ado, en sachant que son premier choix demande simplement qu’il est minimum A dans toutes les matières, en toute simplicité. 

Heureusement, L’Ado est un petit malin qui a déjà eu brillamment le A levels de Français avec un peu d’avance (en même temps, c’est la moindre  des choses pour un bilingue) et qui a passé l’été dernier à glander pondre un mémoire fascinant sur l’influence de l’anglais dans le vocabulaire français moderne, si. Ça lui fait déjà deux A de gagner. Avec les petites étoiles à côté pour faire joli. Il lui suffit de deux B, dans n’importe quelles des matières restantes pour pouvoir intégrer au moins la deuxième université qu’il a choisie, tout en espérant l’éviter puisqu’elle est à côté de chez nous. Bref, il bûche et ingurgite des cargaisons de  pizza, ses A partout, il les veut! Si par hasard on n’arrive pas à obtenir les notes minimales pour rentrer y compris dans son deuxième choix, on doit attendre fin août pour se voir eventuellement offrir une des places restées vacantes dans des universités beaucoup moins cotées dont personne n’a voulu au départ. Ce qui serait une catastrophe monumentale mauvais.  Et si vraiment on s’est tellement planté aux A levels qu’on ne trouve de place nulle part, il ne reste plus qu’à apprendre à dire   » vous voulez  des frites avec ça? »

Bref, tout va bien, on est serein. Ou pas. L’Ado bosse à fond, il m’a même embauchée pour lui faire travailler l’espagnol et la littérature. Il aura les résultats mi-août… On sera en vacances en Irlande. Ça promet. Soit L’Ado noie son bonheur dans la Guiness, soit on le noie lui, de désespoir. Ahaha. Je sens que je vais aider L’Ado avec ses pizzas, ça me calmera.