Thursday thunder: brexit nightmare

Il y avait longtemps que je n'avais pas parlé du brexit...mais cette fois, même la presse europeenne en parle enfin. Pas trop non plus, certes mais il faut dire que là, les brexiters se sont vraiment surpassés et que ça a fini par faire des vaguelettes jusqu'ici.

Thursday thunder: brexit nightmareSource

Des dizaines d'européens ont été arrêtés à la frontière ces dernières semaines, menottés, placés en centre de détention pendant plusieurs heures voire plusieurs jours, privés de contact avec leur famille mais aussi de leurs traitements médicaux quand ils en avaient un, en attendant, je cite d'être déportés. Ces pauvres gens venaient d'Espagne, d'Italie, de France, d'Allemagne ou d'ailleurs. Ils n'avaient pas de visa, mais ce n'est pas obligatoire pour les touristes, et ça a suffit à quelques douaniers zélés pour les arrêter à l'aéroport et les traiter comme des criminels. Certains venaient pour passer un entretien d'embauche, c'est prévu pas le withdrawal agreement (l'accord de divorce entre Londres et Bruxelles), ils en ont tout à fait le droit, sans visa ni permis, puisqu'il faut le demander après. Ils ont quand même fini en prison (detention center officiellement, mais c'est ce qu'on leur a dit et la différence est purement sémantique), leurs affaires personnelles y compris leurs téléphones confisquées, impossible de prévenir qui que ce soit pendant au moins 24 heures, même pas leur ambassade (ce qui est contraire au droit international, mais depuis quand ça gêne un brexiter?). Les familles venues attendre leurs amis à l'aéroport n'ont eu aucune explication non plus, comment imaginer que la petite cousine d'Italie a été arrêtée à la descente de l'avion? Pour ceux qui pensent encore que j'exagère, vous trouverez des articles en anglais ici et , la presse européenne, notamment en Italie et en Espagne en a aussi parlé (la photo vient d'un article de El Pais, il suffit de cliquer sur le lien en source).

Mais les brexiters ne s'attaquent pas qu'aux européens qui osent venir en touristes, il s'agit aussi de terroriser ceux qui sont déjà installés. Ceux qui sont en Angleterre depuis des décennies et qui ont même acquis depuis longtemps la nationalité britannique, il ne faudrait pas que ces sales migrants se croient chez eux pour autant. Le ministère de l'intérieur de l'immonde Priti Patel, celle qui fait passer sa prédécesseur Theresa May pour Mary Poppins et Orban pour un bisounours, a pris sur lui d'écrire à tous ces gens pour leur annoncer qu'eux et leur famille allaient perdre tous leurs droits d'ici la fin du mois si ils ne déposaient une demande de permis de séjour. Alors que donc ils sont déjà naturalisés depuis 40, 50 ou même 60 ans! Des personnes âgées, voire très âgées et parfois malades, vivant légalement au Royaume-Uni depuis toujours, mariés à des britanniques, devenus britanniques avant même naissance de la sinistre ministre pour certains, ayant des enfants et des petits enfants britanniques, ont été absolument terrorisés, pour rien, ou juste comme ça, pour le plaisir, par une administration qui n'est même pas foutue de savoir qui a quel passeport, qui vit où et quelles sont ses propres règles, mais qui est prête à tout, y compris l'illégalité (un britannique naturalisé ou pas, n'a pas besoin d'un permis de séjour pour vivre chez lui, ses petits enfants encore moins), pour humilier et terrifier ceux qui ont eu l'audace de naître ailleurs. Encore une fois, je mets un lien pour ceux qui ne me croient pas ici .

Et pendant de temps, la seule chose qui fait chouiner les anglais, ce n'est pas les horreurs perpétrées en leur nom par leur gouvernement, mais le fait que pour pouvoir venir en vacances en France ou en Europe, ils vont devoir maintenant se conformer aux règles pour les ressortissants non communitaires. Ben oui, c'est vous qui avez voulu, et nous au moins, on ne vous flanque pas en centre de détention, on vous demande juste de remplir un formulaire. Get over it, you voted for it. Welcome to Brexitland.