Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant: épisode 9

Toujours dans l'espoir de détendre l'atmosphère à ma petite échelle, je continue à massacrer l'histoire de l'Angleterre, sans aucune compétence ni prétention autre que celle de faire rire un peu. Résumé de l'épisode précédent: on en était à 1066, une fois débarrassé de Harold, le petit Guillaume venu de Normandie, prend le nom de scène de William the Conqueror pour montrer aux locaux que c'est lui le chef maintenant.

Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant: épisode 9

Après avoir gentiment fait comprendre aux seigneurs anglo-saxons que maintenant on ne rigole plus et que si ils sont pas contents, ils peuvent très bien aller se faire trucider, William fait comme chez lui et il les remplace par des hommes à lui, moins prompts à se rebeller bêtement contre l'envahisseur, puisqu'ils le sont (envahisseurs, c'est très clair, non ?), c'est-à-dire des français. Et toc. La noblesse anglaise est française depuis 1066. Certes les brexiters de base se gargarisent d'être, je cite, des gens du peuple (c'est quoi, des gens qui ne sont pas du peuple ? des martiens ?), mais leurs grands chefs non. Tous ces braves gens descendent de français, j'en ris encore. Enfin bref, Guillaume/William organise un peu son nouveau royaume, la pagaille saxono-viking, ça suffit.

Les normands s'installent donc, tranquilles, et construisent de partout. Guillaume/William règne d'une main de fer. Comme c'est un petit prévoyant, il décide de léguer la Normandie à son fils aîné, Robert, et l'Angleterre à son deuxième fils Richard. Manque de chance, Robert est un crétin qui se laisse manipuler par le roi de France et Richard meurt bêtement avant d'avoir pu servir. C'est finalement le troisième fils, William Junior qui devient roi d'Angleterre à la mort de Guillaume en 1087. Robert en profite pour tenter une sorte de fusion-acquisition en voulant réunir les deux côtes de la Manche. William Junior se fâche, se moque des idées de royaume franco-britannique de son frère, lui flanque une pâtée et sur sa lancée guerrière, pousse même jusqu'en Ecosse, qui n'avait pourtant rien à voir avec ces querelles fraternelles. Toute cette agitation militaire finit par lui peser, et il meurt sans héritier. C'est ballot. Heureusement que Guillaume le Conquerant senior, avait prévu le coup: il reste encore un fils en réserve.

Il s'agit du petit Henry, aussi connu sous son nom français d'Henri Beauclerc. C'est le pauvre garçon qui n'a pas de chance au départ, ce qui visiblement lui monte au cerveau et l'énerve passablement. Quand papa Guillaume/William distribue des hochets terres à ses grands frères, ce pauvre petit dernier d'Henry se retrouve sans rien, ça le contrarie vivement. On peut le comprendre. Il achète le Cotentin, pour s'occuper mais ne fait rien qu'à se disputer avec ses grands frères, qui donc se chipotent aussi entre eux. Franchement, cette famille c'est la pagaille. A la mort de leur père, Henry s'est même allié à son frère William Junior contre leur aîné Robert, mais il s'est fait avoir. Les deux grands se sont retournés contre lui et l'ont chassé. Vous imaginez comme il a dû bien rigoler, à la mort de William Junior, de finalement se retrouver roi d'Angleterre, en 1100. Comme quoi, il faut toujours se méfier des plus jeunes.

Robert continue à réclamer son jouet sa couronne à Henry, et voilà que son neveu William (on manque d'imagination niveau prénom dans cette famille!) se rebelle à son tour. Le roi de France Louis VI s'en mêle aussi, il n'y a pas de raison de se priver, avec des tas de gens aux noms rigolos que je mets par plaisir, pas pour embrouiller les choses encore plus: Balwin des Flandres et Fulques d'Anjou. Ça s'entretue joyeusement de partout. Le fils de Henry et Mathilda d'Écosse meurt bêtement dans une sorte de régate militaire contre je ne sais plus qui, parce que ça commence à bien faire cette histoire, vous n'avez pas un peu fini de tous vous massacrer? Un peu de tenue! Henry se retrouve sans héritier male et doit laisser le trône à sa mort en 1135, à sa fille Matilda et à son gendre Geoffroy d'Anjou. Forcément, dans cette famille de dangereux psychopathes, ça ne passe pas. Son neveu Stephen de Blois (qui, malgré son nom est donc le cousin germain bien que français de Matilda) s'empare lâchement de la couronne. Matilda n'apprécie pas. Il s'ensuit une période de guerre civile que les historiens appellent joliment l'Anarchie... Ah, parce qu'avant c'était pas déjà le bazar total?

Je ne sais pas vous, mais ça m'a épuisé, ces histoires de famille! On n'y comprend plus rien, avec leur manie de s'appeler tous William en plus. Franchement, Cent ans de solitude, c'est limpide à côté des querelles d'héritage de la famille Conqueror...On verra l'Anarchie dans un prochain épisode, le temps que je me remette.