Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant épisode 8

Toujours dans l'espoir de détendre l'atmosphère à ma petite échelle, je continue à massacrer l'histoire de l'Angleterre, sans aucune compétence ni prétention autre que celle de faire rire un peu. Résumé de l'épisode précédent: alors qu'il n'a strictement aucun droit sur la couronne britannique, le petit Harold, qui déteste les français, réussit à se faire désigner roi par hasard. Ça contrarie grandement Guillaume, qui se trouve être le neveu et héritier de Edouard, le roi précédent, et de l'autre côté de la Manche (si, si, ça fait du sens).

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Guillaume est un chouïa contrarié qu'un pèquenot nationaliste lui pique son trône. Il traverse la manche au pas de charge (c'est une image, c'était plutôt en bateau qu'à cheval...). Harold, qui faisait so intéressant dans le nord se dépêche de redescendre avec toute son armée, pas forcément ravie de se taper une randonnée à toute vitesse à travers tout le pays. C'est bien gentil de vouloir flanquer à la mer tu suces envahisseurs, mais ça fait une trotte pour arriver jusqu'à Hasting. Enfin non d'ailleurs, puisque la bataille de Hasting, comme son nom l'indique, ne s'est absolument pas déroulée à Hasting, riante ville balnéaire pour suicidaires (rien que l'aquarium rendrait alcoolique le plus forcené des buveurs d'eau) mais dans le village charmant de Battle. Je ne plaisante pas, le site supposé de la bataille, ainsi que les ruines splendides de l'abbaye que Guillaume a fait construire pour commémorer son triomphe ne sont pas à Hasting même, mais dans un bled à une dizaine de kilomètres, audacieusement baptisé Battle, et qui est adorable

La télé n'étant pas encore inventée en 1066, l'événement a été audacieusement relayé à coup d'aiguilles, dans la célèbre bannière publicitaire de Bayeux, qui prouve bien qu'un Guillaume le conquérant en pleine santé vaut mieux qu'un Harold embroché sottement sur une flèche. On estime qu'il y a entre 5000 et 12000 participants de chaque côté (c'est quand même large comme fourchette, ça doit être 5000 selon la police et 12000 selon les manifestants). Ce malheureux Harold était certainement très compétent, pour un anti immigrés, mais pas vraiment aidé. Il n'avait qu'une armé d'infanterie, un ramassis de pèquenots plus ou moins armés et à peine fichus de tenir leur lance sans s'embrocher eux-mêmes, et une poignée d'archets probablement myopes et unijambistes. Alors qu'en face, Guillaume disposait d'une armée de chevaliers ultra moderne, d'archers supersoniques et d'une aviation au top....euh, il faut que j'arrête de prendre des infos sur Wikipedia. Je crois qu'il y a un problème dans la vérification des sources. Je reprends.

Le 14 octobre 1066, Harold essaie de faire le malin et décide de surprendre Guillaume à Hasting au petit dej (c'est très touristique. Il y a des tas d'hôtels avec English breakfast inclus dans le prix). Manque de chance, Guillaume est prévenu et c'est lui qui tombe sur l'armée saxonne, qui campait un peu plus loin, dans un champ. D'où on voit les différences culturelles entre les deux, les français préférant le confort d'une auberge demi-pension pour leurs vacances pendant que les anglais restent sous la tente, même en plein mois d'octobre. Cela dit, ils passent quand même la journée entière à se taper dessus. C'est pas tout ça, mais il se fait tard, et ça n'avance pas cette petite affaire. Guillaume commence à perdre patience, on peut le comprendre. C'est amusant un moment de voir des chevaliers s'étriper, mais au bout de quelques heures, c'est lassant. Surtout que Guillaume a prévu de devenir roi sous le pseudo de William the Conqueror et a déjà commandé ses nouvelles cartes de visites....bref, ça se traine en longueur et Guillaume/William en a marre. Il décide de faire une bonne blague à Harold, pour détendre l'atmosphère (c'est fou comme l'ambiance peut être crispée lors d'une boucherie infâme, euh... bataille historique). Il fait sonner la retraite et son armée fait mine de reculer. Ahaha. C'était pour de rire. Mais Harold ne comprend rien à l'humour français, il croit avoir gagné, forcément, il se relâche, et hop, à force de voir les français d'un mauvais œil, il se prend une flèche en pleine pupille! Les normands reviennent au galop et finissent la partie, en massacrant ce qui reste de l'armée saxonne.

Guillaume s'empare ensuite de tout le pays au pas de charge, ridiculisant les quelques seigneurs saxons qui tentent vainement de s'interposer et il se fait couronner à Noël, sous le nom de William, appellation qui restera parmi la liste des prénoms acceptables pour un rejeton royal par la suite. Bref, la bataille de Hasting, c'est une chance pour les tabloids anglais, William-and-Kate ça sonne mieux que Harold-and-Kate.