Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant: épisode II

Comme je suis toujours engluée dans les programmes de terminale, de troisième, de sixième et de CP (qu'est-ce qui nous a pris de faire autant de gamins?!? Et L'Ado m'envoie aussi ses papiers à relire, y compris en italien, que je ne parle absolument pas...), je continue à massacrer allègement l'histoire anglaise dans le seul but d'amuser la galerie.

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On en est à la conquête romaine. Non parce que la préhistoire, ça va bien 5 minutes, mais j'ai du mal à m'extasier sur un silex...enfin bref, pour faire son intéressant, ce qui lui arrivait souvent, César décide un beau matin de franchir la Manche. Il fait un flop en -55, mais comme il est têtu, il remet ça. Il monte une croisière transmanche avec plus de 30000 participants en -54. Il était comme ça, César, il n'aimait pas rester sur un échec. Ça l'énervait. Vous allez rire, les celtes anglais ne se laissent pas faire et arrêtent deux minutes de se taper dessus entre eux pour essayer de rejeter César et ses potes à la mer. Ils s'organisent autour d'un chef qui répond vraiment au nom de Cassivellaunus quand on lui parle en latin, ce n'est pas une blague tirée d'Astérix chez les bretons. Ça ne dure pas. Cassivellaunus est vite lâché par les autres chefs de tribu, qui en grands patriotes, préfèrent capituler devant César plutôt que se ranger derrière un compatriote. Je ne juge pas, si ça se trouve Cassivellaunus était antipathique, avait l'haleine fétide et des pellicules. Il faut comprendre les autres chefs...en plus, à vouloir unifier tout le monde contre un ennemi commun, il s'asseyait sur des siècles de tradition locale: si on ne peut plus se trucider entre nous sous prétexte qu'il y a un plus grand danger, où va-t-on ? Bref Cassivellaunus est vite obligé de capituler. Mais César étant légèrement hyperactif, il est déjà passé à autre chose et il laisse les anglais à leur île humide. C'est limite vexant.

Il faut attendre l'empereur Claudius pour que Rome s'intéresse à nouveau à ce coin paumé, tout là-bas, aux confins de l'empire. C'est d'ailleurs pour ça qu'on parle de Grande-Bretagne. Ça ne veut pas dire que cette Bretagne est plus grande que l'autre, mais qu'elle est plus éloignée de Rome, comme on parle de greater London ou de grande couronne pour les banlieues de Londres et Paris. Le great de great britain ne reflète aucune grandeur, aucune supériorité, c'est juste une question de distance. Mais revenons à Claudius et à la conquête romaine. Un beau matin de 43, il envoie en balade à peu près 20 000 soldats qui débarquent dans le Kent. Les tribus locales ne résistent pas assez longtemps pour empêcher Claudius lui-même de venir assister au triomphe de ses troupes à Camulodonum (Colchester aujourd'hui).

En 2006, comme les légionnaires romains avant nous, on débarquait à Colchester et je peux confirmer que c'est paumé, un peu plouc, pas très fun...mais ça n'a pas toujours été le cas. Colchester s'enorgueillit d'être la plus vieille ville d'Angleterre. C'était même la capitale. Malheureusement, les habitants étaient beaucoup plus agités à l'époque que maintenant. Ils se sont bêtement vexés des taquineries des soldats romains, qui les ont un tout petit peu trucidé et poussé dans un coin (pour les survivants) pour pouvoir construire leur capitale britannique. Les légionnaires romains étaient comme ça, très joueurs. Les Icenis, la tribu locale, emmenés par leur reine Boudicca ont pris la mouche. Boudicca avait du caractère, de l'autorité et un certain sens tactique. Selon les témoins de l'époque, elle était très grande, rousse, avait une voix de charretier et un caractère de cochon une autorité naturelle, mais bon, les témoins en question étant tous romains, si ça se trouve, elle était charmante et primesautière.

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Quand les romains lui piquent son héritage après la mort de son mari, violent ses filles devant elle et la torturent, ça l'énerve. On peut la comprendre. Et hop, profitant d'une absence de la garnison, partie en promenade champêtre rasé des villages plus à l'ouest, elle incendie toute la ville, avec tous ses habitants, y compris femmes et enfants. On ne va quand même pas faire de détail. Pour certains, Boudicca est une grande patriote (alors que franchement, je suis sûre qu'elle aurait aussi bien trucidé la tribu d'à côté si ils l'avaient contrariée) ou même une icône féministe. Si. Rien de tel pour faire avancer la cause des femmes que de faire cramer quelques gamins. Du coup, les romains, vexés, se s'installent à Londres. Ils se sont aussi un tantinet vengés quand ils ont réussi à attraper Boudicca.

A partir de là, les romains décident d'aller voir un peu le reste du pays. Vous savez ce que c'est, quand on reste en vacances quelque part, on a envie de profiter à fond des attractions touristiques, quitte à se taper des exécutions de groupe. Les romains mettent 4 ans à tout conquérir sur leur passage. Certes, les gallois résistent un peu, mais c'est plus pour être polis qu'autre chose. Ils voient bien que les romains arrivent tous armés, prêts à en découdre, alors ils répliquent un peu, pour ne pas les vexer. C'est vrai qu'elle aurait eu l'air malin, l'armée romaine sans ennemi en face... Enfin bref, le chef de la résistance galloise, un certain Caratacus finit par être capturé bêtement en 51. Ce fin stratège a eu l'idée géniale de se réfugier chez une tribu ennemie...ça n'a pas loupe, il a été livré de suite aux romains, les gallois adoptant la même philosophie que les tribus en Angleterre qui préfèrent se soumettre gentiment à l'envahisseur plutôt que de s'allier avec le voisin. Cela dit, cette similitude de vue a peut-être une explication logique. Des historiens qui n'ont peur de rien, prétendent que les celtes qui vivaient dans ce qui deviendra l'Angleterre ont fui devant l'avancée romaine et se sont donc réfugiés au Pays de Galles. C'est à dire que d'après eux, les vrais anglais d'origine sont les ancêtres des gallois d'aujourd'hui, pas des anglais modernes. J'en ris encore. Cette théorie a le don de vexer autant les nationalistes gallois qu'anglais, et rien que pour ça, elle mérite qu'on en parle. Les Ecossais font meilleure figure, eux. Je ne veux pas critiquer mais alors que les futurs anglais sont déjà colonisés depuis plus de 30 ans, les Ecossais ne se laissent toujours pas faire.

Ça énerve le nouveau gouverneur, Julius Agricola qui débarque en 77 ou 78, les reportages d'époque sont confus. Ça doit être un problème de décalage horaire.... Et paf, le petit Julius se lance à la conquête de l'Ecosse avec un succès qu'on peut qualifier de mitigé pour être gentil. En plus, dès qu'il gagne un bout de territoire, il y flanque une garnison. Ça peut paraitre logique, mais c'est une erreur stratégique majeure. Les pauvres types deviennent neurasthéniques entre la solitude des landes écossaises aussi animées qu'un cirque lunaire et le climat beaucoup moins pimpant qu'à Rome, et ils délaissent toujours leurs positions, de tristesse. Finalement, l'empereur Adrien décident en 122 que les pictes et autres calédoniens, c'est à dire les écossais de l'époque, sont tellement barbares qu'ils ne méritent même pas d'être massacrés comme les tribus du sud. Les romains construisent un joli mur, audacieusement baptisé mur d'Adrien ou Hadrian wall en v.o. pour empêcher les écossais de venir dans leur cour de récréation, leur territoire, c'est dire à quel point ils refusent de jouer avec eux. Non mais.

Et voilà, c'est parti pour quelques siècles d'Angleterre romaine. N'ayant strictement aucune compétence pour parler, pas plus que j'en avais pour tout ce qui précède , je vous propose de le faire quand même la semaine prochaine, toujours pour s'amuser un peu en ces temps maussades. Et encore une fois, prenez bien soin de vous!