Thursday thunder: the great British democrats… or not!

Les brexiters sont dans tous leurs états. La cour suprême a suspendu la suspension du parlement britannique. Lui même étant d'ailleurs un parlement pendu, c'est à dire sans majorité absolue, c'est très clair. Les remainers, c'est à dire les pro europe, crient victoire, même si ça ne change strictement rien au fait que leur sort dépend de Bruxelles maintenant, mais bon...ce n'est pas ça qui m'énerve. Non, ce qui m'amuse un peu et me fait enrager, beaucoup, c'est la mauvaise foi olympique des brexiters qui se surpassent encore.

Thursday thunder: the great British democrats… or not!

Eux qui ont plongé leur pays dans la pire crise qu'il ait connu depuis la deuxième guerre mondiale au nom d'un nationalisme aussi puant, colonialiste et dangereux que celui que leurs idoles d'hier ont combattu, eux qui gobaient avidement les mensonges d'un des leaders ,élu au parlement européen qui vociférait que l'union européen n'était pas démocratique, eux qui disaient vouloir redonner au parlement britannique le pouvoir qu'il n'avait pas perdu, eux qui hurlaient la suprématie de la loi britannique, eux sont furieux. Parce que la cours suprême britannique a fait appliquer la loi britannique. Parce que le pouvoir du parlement britannique a été restauré, alors qu'il avait été suspendu par leur champion, au nom de leur culte brexiter. Si ce n'était pas aussi pitoyable, ça en serait à hurler de rire. Les brexiters sont pour la démocratie, mais uniquement quand le vote va dans leur sens. Ils veulent l'indépendance du parlement britannique, sauf si ça va contre eux. Ils exigent l'application des lois britanniques, mais que quand ça les arrange. Il n'y a pas à dire, ce sont de grands démocrates!

Leur grand gourou Johnson n'a pas été élu? C'est pas grave. Il se comporte comme un dictateur? Aucun problème. Il écrase le parlement? Et alors? Puisqu'on vous dit que c'est au nom de la démocratie, voyons! C'est sûr, c'est aussi pour ça que les immondes tabloïds publient des unes incendiaires en appelant à se venger des juges de la cours suprême, qualifiés d'ennemis du peuple. C'est pour ça qu'une journaliste de la BBC jette en pâture à ses abonnés Twitter l'identité d'un père de famille qui a osé apostropher Johnson. Ou que le daily mail dévoile complaisamment l'adresse personnelle d'un des avocats qui s'est opposé à la suspension du parlement. C'est pour ça que Johnson a ridiculisé les débat parlementaires qui ont repris hier. Il a craché son venin, ses mensonges éhontés, son mépris avec une désinvolture ignoble alors même qu'il ironisait sur la mort de Jo Cox, une députée assassinée par un brexiter pendant la campagne. Le parlement a bien réouvert hier, mais pour quoi faire? Alors que Johnson et sa clique affirment haut et fort qu'ils s'en foutent, qu'il feront ce qu'ils veulent, quitte à ne pas respecter les lois. Vous savez, ces fameuses lois britanniques qu'on doit défendre en brexitant? Et en les piétinant aussi.

Hier, le déchaînement de haine, de violence et de menaces à peine voilées qui a tenu lieu de débat parlementaire à Londres a fait frémir les plus endurcis des commentateurs. Du jamais vu. Enfin, pas depuis les années trente et dans un autre pays. Hier, certains journalistes ont enfin pris conscience de la situation. Mais les brexiters? Vous voulez rire! Ces grands démocrates sont prêts à tout pour sauver la démocratie britannique, en commençant donc par la dissoudre. Welcome to Brexitland.