Seul au monde: Randonnées en solo autour du monde

Pourquoi partir seul en randonnée?

Ben oui, je vous vois venir tout de suite… Est-ce bien prudent de partir seul? Alors mettons les choses au point ! 😉 Je pars seul dans mes aventures parce que je ne peux pas faire autrement…

On ne peut pas partir Alice et moi et planter les enfants devant un dessin animé et leur dire qu’on revient le lendemain…

Les parcours sont impossibles à réaliser pour nos enfants.

Mon partenaire d’aventure (Sylvain – voir : La beauté Berbère) n’est pas là !

Seul au monde: Randonnées en solo autour du monde

Je déteste marcher avec un guideLe volcan Batur en solo… Attention Danger !

Il y a aussi que je ne trouve généralement personne pour venir avec moi (sauf Jérémignon et Jomoto en Australie, bisous les gars !)

Et surtout, il y a 1000 raisons de ne pas y aller et 1 seule de partir: la motivation !

Partir seul, ça se prépare !

Je me prépare physiquement et mentalement à ce genre d’aventure. Je me suis entrainé, cette année, dans les gorges du Loup près de Grasse. J’ai monté de nombreuse fois le chemin du paradis (500m de dénivelé) avec le VTT sur le dos.

Seul au monde: Randonnées en solo autour du monde

J’ai exploré les falaises hors sentiers des Courmettes.  J’ai rejoins le Pas de l’Aï à travers le maquis. Je me suis perdu sur le plateau de Cavillore… (au passage, je ne peux que vous encourager à venir découvrir les Pré Alpes d’Azur dans les Alpes Maritimes – cela fait des années que j’explore le coin sans m’en lasser !)

Je travaille mon physique mais surtout ma condition mentale. C’est le plus important ! Marcher seul, marcher la nuit, aller au bout de soi, se dépasser, marcher avec des crampes etc… Ca se gagne avant tout dans la tête !

Quel matériel pour ces aventures ?

Seul au monde: Randonnées en solo autour du monde

 Evidement, j’adapte en fonction des conditions météorologiques (par ex de la neige), de la durée de la rando et des caractéristiques techniques (besoin de prendre une corde par ex). Voilà mes immanquables qui m’accompagnent dans chacune de mes explorations.

  • Sac à dos Millet Trilogy 35L : Un sac petit, technique, léger et étanche. Idéal pour randonner rapidement.
  • Trousse de secours étanche que j’ai composé personnellement avec en plus une attelle modelable, une bande de compession, SWAT tourniquet et plusieurs couvertures de survie. Cette trousse me permet de me secourir et aussi d’envisager de secourir une autre personne en danger.
  • Tarp De Trek  Ultralight 2,4×2,85m : destiné à m’abriter en cas d’orage, de pluie ou de froid extrème.
  • Un sac de couchage -15°C
  • 1 bouteille d’1,5L et un filtre mini katadyn
  • Alimentation froide : Abricots secs, dattes, pruneaux, cacahuètes et 3 pommes (Inutile de transporter le gaz pour faire chauffer de la nourriture. C’est du poids en moins dans le sac)
  • Des vêtements techniques : Chaussures Salomon X Ultra GTX, 1 paire de chaussettes de rechange, un collant polaire de running, un short épais de rando, un t-shirt de rando + 1 t-shirt de rechange, une veste softshell, une gore-tex pro Eider, des gants de rando.
  • Des bâtons de marche de Trail Black Diamond
  • Un caméra légère : Gopro héro 4

Et tu fais quoi en cas d’accident ?

Tout d’abord, je me suis formé aux premiers secours en milieu isolé. L’idée c’est de faire face aux difficultés lorsqu’on ne peut pas appeler les secours. C’est une formation  – qui n’est malheureusement pas encore reconnue – que nous avons suivi avec Alice avant de repartir en voyage.

Avant de partir seul, il faut avertir une personne de confiance de nos prévisions. Point de départ, points de passage, heure de retour estimée et heure à partir de laquelle on alerte les secours.

En plus de ça, il faut absolument éviter de sortir de son itinéraire annoncé. Comment se faire secourir si on est introuvable ?

Parlons de l’accident !

Vous imaginez tout de suite ma chute d’une énorme falaise… Pour moi, l’accident, ce n’est pas ça ! Ou bien disons que je ne place pas le curseur à ce niveau.

L’accident c’est simple, c’est bête, et ça peut arriver à chacun de mes pas ! C’est soit une chute en trébuchant soit de se tordre une cheville ou un genou.

Un accident n’est pas forcément mortel ou avec des blessures très graves et pourtant, même avec une blessure relativement bénigne, les conséquences peuvent vite devenir dramatiques.

C’est pourquoi j’assure chacun de mes pas et j’utilise au maximum mes bâtons pour me stabiliser à la montée et à la descente.

Seul au monde: Randonnées en solo autour du monde

Et tu n’as pas peur de te perdre ?

L’orientation est une de mes principales préoccupations lors de mes randos en solo et c’est aussi une de mes passions.

Impossible de me perdre lorsqu’il fait jour car je suis habitué à mémoriser mes points de passage et il suffit de faire demi-tour pour revenir à mon point de départ.

Le plus compliqué, c’est lorsque je fais une progression de nuit. J’arrive difficilement à établir des points de repère pour la redescente. C’est ce qui s’est passé lors de la redescente du Triglav car il y avait tellement d’intersections et de possibilités que j’ai du souvent faire des choix par élimination. Pour l’anecdote, je suis arrivé en redescendant à un refuge que je n’avais pas vu à la montée car je suis passé 10m en dessous et que ma frontale n’a pas éclairée…

Le point de vue d’Alice

Pour être très honnête, j’ai toujours fait confiance à Fred, à ses capacités physiques et mentales et à son intelligence pour éviter de se mettre volontairement dans des situations trop dangereuses !

Cependant je dois reconnaître que j’ai eu peur 2 fois pour lui !

La 1ère, en Australie, lors du parcours du Munda biddi Trail en VTT . La nuit tombait et toujours aucune nouvelle de Fred.

Et là, dans ma tête, ça tourne en boucle : Fred s’est fait piqué par un serpent et est en train de mourir seul dans un désert ! Il est finalement bien arrivé après 115km de VTT, complètement crevé.

Ou bien, Fred a simplement crevé un pneu et galère comme un dingue. Et ça le ralentit. C’est tout bête mais ça fait perdre du temps. Oui ça doit être ça. D’ailleurs, en fait, maintenant que j’y pense, ça ne peut être QUE ça !

Et la seconde, ce fut lors de l’ascension du Triglav. En effet, Fred est arrivé 4 heures après l’heure estimée de retour. Je vous jure que j’étais sur le site du Parc National en train de prendre les contacts lorsque je l’ai vu apparaître ! ça ne s’invente pas !