L’origine des Jack o’lanterns


Je persiste. Halloween, c’est fun et je n’en démordrai pas. Cette fois, toujours pour convaincre les récalcitrants, je ressors l’histoire de cette indispensable qu’est la Jack O’lantern, la citrouille creusée. Je rappelle (ça va, vous ne saturez pas trop? ) que Halloween n’est pas une fête commerciale américaine, mais une tradition celte multimillenaire. Et bien, vous allez rire, il n’y avait pas de citrouille à la préhistoire sur les îles britanniques. Mais les celtes préhistoriques creusaient déjà des légumes, des racines comme les betteraves surtout et y façonnaient des têtes monstreuses pour faire fuir les mauvais esprits lors du Samhain (Halloween en gaélique), il y a plus de 300 ans.

L’origine des Jack o’lanterns

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Et voilà tout à coup que les romains débarquent en Angleterre (à Colchester d’ailleurs, qui était la capitale). On ne dira jamais assez tout le mal que les romains ont pu faire. Certes, ils ont légèrement massacré la population locale qui refusait bêtement de se laisserconquérirciviliser, fait cramer un ou deux ou des centaines de druides, trucider la reine Bouddica… Mais surtout, ils ont amené avec eux des navets. Franchement, introduire sauvagement un légume aussi insipide que ça, sans aucun égard pour les tribus locales…enfin bref, les celtes anglais ont trouvé les navets romains tellement indigestes (on les comprend), qu’ils se sont mis à y creuser leurs têtes de monstres pour Halloween.

Ces figures légumières ne s’appellaient pas encore Jack o’ Lantern, et elles n’étaient pas éclairées. Il faut attendre pour ça les tribulations d’un certain Stingy  Jack (Jack le radin). Ce méchant bonhomme viendrait des alentours de Limerick, en Irlande. Jack, qui s’ennuyait ferme, en tout cas il avait des idées bizarres quand même, invite le diable au pub. Comme ça, en toute intimité. On se demande bien pourquoi. Mais au moment de payer, Jack refuse et suggère au diable de se transformer en piece de monnaie pour régler lui-même la note. Soit Jack est sérieusement bourré et a des hallucinations, soit le diable n’est pas très futé. Parce qu’évidemment,  Jack ne paie pas. Il empoche la piece-diable qu’il dépose sur une croix en argent pour empêcher le diable de reprendre sa forme première. Cela dit Jack est aussi assez simple. Il  finit par libérer le diable en lui faisant promettre qu’il ne viendra pas embêter  Jack pendant un an et qu’il ne le laissera pas aller en enfer après sa mort. L’année suivante, toujours pour Halloween, le diable revient pour se venger, mais il est décidément complètement crétin puisqu’il se fait encore avoir. Jack l’envoie en haut d’un arbre. Ben tiens. Pendant que le diable fait le singe dans son arbre,  Jack sculpte une croix dans le tronc et cet imbécile de diable se retrouve coincé pour  10 ans.

Finalement, Jack meurt pour Halloween, c’est fou les hasards du calendrier quand  même. Le diable tient parole lui, et ne le veut pas en enfer, mais Dieu  le refuse aussi au paradis. Ça va pas non, une espèce de voyou radin et menteur comme ça? Du  coup, Jack  est condamné à errer éternellement sur terre, avec seulement un morceau de charbon incandescent pour s’y retrouver. Il est donc à l’origine des légumes illuminés, notamment les navets,  qu’on appelaient au départ des Jack of The lantern.

Mais allez creuser un navet, ce n’est pas uniquement traditionnel, c’est surtout sportif. Le navet est traitre et refuse de se laisser vider sagement. Les irlandais qui ont émigré en masse en Amérique au 18 et 19 eme siecle sont alors tombés sur des espèces de gros machins ronds et oranges déjà à moitié creux. Ils ont donc décidé de laisser tomber leurs navets récalcitrants et de creuser les Jack o’lanterns dans des citrouilles. C’est beaucoup plus facile. Tellement que c’est maintenant la tradition. On allume sa citrouille pour dire qu’on est à la maison et qu’on est ravi de distribuer des bonbons, pas de citrouille, les enfants ne sonnent pas, tout simplement! Cette année, comme on est en France, je serais sûrement seule la seule du village avec une citrouille mais pour compenser, j’en ai commandée une géante. Non mais.