Paperasse scolaire


On ne va pas couper au billet marronnier sur la rentrée…déjà, j’ai clairement raté ma vie de blogueuse: je n’ai pas posté les tenues de rentrée de mes enfants. J’étais trop occupée à vivre ma vraie vie de maman débordée un jour de rentrée pour penser à ce genre de chose. Sans compter qu’il y a un moment que je ne me préoccupe plus de ce que peuvent bien porter mes gamins, à part Wizzboy, du moment que c’est propre. Mais bon, pour cette rentrée, notre première rentrée officielle française, j’ai quand même des choses à dire. En tout cas, j’en ai eu à écrire. 4 fois les mêmes formulaires absconds, youpidoo, j’y ai passé la soirée. Je sais bien que c’est la même corvée pour tous les parents d’élèves en France, mais c’est nouveau pour moi. Soyons clairs, ça m’a déplu.

Paperasse scolaire

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Quand on a inscrit les enfants en janvier, on a effectivement rempli une tonne et demi (par gamin) de formulaires divers et répétitifs. Mais on était submergé par la paperasse administrative française de tous les côtés, c’est passé avec le reste. J’ai quand même été surprise que les mêmes établissements me redemandent de remplir à nouveau exactement tout ça, 6 mois après, pour la réinscription. Ok, il peut y avoir des bouleversements familiaux, mais sinon, ils s’attendent à quoi? Que les élèves changent subitement de date de naissance, comme ça, d’un coup? Ou d’identité? Ce ne serait pas plus simple de juste signaler les changements éventuels plutôt que de tout reprendre à zéro? Enfin bon, quelque part dans les entrailles informatiques des écoles, il y a absolument tous les détails de la vie de mes enfants, en plusieurs exemplaires. C’est bon, c’est fait. Et bien pas du tout. On recommence pour la rentrée, les enseignants prennent sur eux de tout redemander. C’est fou, en Angleterre, on avait des listes d’appel avant la rentrée, avec tous les renseignements vraiment utiles, c’est à dire principalement les allergies. Mais là, les pauvres profs français n’ont même pas l’air d’avoir eu accès aux noms de leurs élèves. Sans compter qu’ils veulent absolument tout savoir, parce que c’est évident, Wizzboy apprendra beaucoup mieux à faire des ronds si son instit sait dans quelle université va L’Ado ou quand tombe l’anniversaire de Marichéri.

J’ai dû recopier 4 fois notre adresse sur le recto d’un seul formulaire: adresse de l’élève, adresse de correspondance, adresse du père, adresse de la mère. Je sais bien qu’il y a des familles recomposées, mais si ni l’élève, ni le père, ni la mère ne vit à l’adresse de correspondance, il n’y a pas comme un problème? L’instit compte correspondre avec qui exactement, la grande tante Ursule? Un voisin? Un type au hasard? Et déjà, pourquoi l’instit veut notre adresse? Ce n’est pas à l’administration de l’école de nous contacter si besoin est? En fait, c’est ce qui me gêne vraiment dans cette débauche paperassière. Je suis peut-être devenue trop anglo-saxonne, j’admets que je suis en plein choc culturel, mais il n’y a pas de protection des données personnelles en France? C’est normal que la vie entière de notre famille soit scrutée comme ça par toute une école, et non pas le strict nécessaire juste par le secrétariat? Que notre vie se balade n’importe où sur des feuilles volantes en 25 exemplaires? En Angleterre, on ne rigole pas avec la confidentialité. Un enseignant ne se permettrait jamais ce genre d’inquisition, ça ne lui viendrait même pas à l’idée. Je n’ai jamais su autre chose de mes élèves que leur nom, leur date de naissance et les informations médicales essentielles si il y avait lieu, qui m’étaient partagée par l’administration scolaire, pas les parents. Après, si la famille veut informer de situations particulières qui peuvent avoir une influence directe sur les apprentissages de l’enfant, libre à elle d’en parler aux profs. Sinon, l’administration scolaire ne partage avec eux que ce qu’ils doivent vraiment savoir pour enseigner. Ça ne m’a jamais empêché d’expliquer à mes élèves comment dire « hello » en français de ne pas connaître le lieu de travail de leurs parents. Au contraire, je trouve même que ça aide à ne pas faire de différence entre les élèves, à ne pas les classer mentalement dans une catégorie sociale.

Bref, c’est la rentrée et je suis en mode ronchon. En plus, il pleut et c’est un scandale. Il doit bien y avoir un formulaire administratif à remplir en 50 exemplaires quelque part pour se plaindre de la météo, non?