La sécheresse, c'est fini !

Nous vivons dans un monde en mouvement permanent, et le changement climatique le frappe de plein fouet. Il y a un an, nous traversions un hiver "humide" grâce au phénomène climatique appelé El Niño. Suite à cela, on nous annonçait un hiver 2016-2017 sec, ou "La Niña", qui arrive généralement un an après... Et voilà le résultat - l'exact opposé :
La sécheresse, c'est fini !Après un hiver 2015-2016 humide, la Californie était toujours en sécheresse exceptionnelle... Un an plus tard, c'est fini !
Le résultat, c'est que la saison 2016-2017 est bien partie pour battre tous les records de pluie enregistrés depuis la naissance de la Californie. Même si il ne pleuvait plus une goutte jusqu`à octobre, nous avons déjà eu suffisament de pluie pour être la seconde année la plus pluvieuse de l'histoire de l'état devant 1997-1998 :
La sécheresse, c'est fini !Allez, encore un petit effort et nous aurons l'année la plus pluvieuse de l'histoire !
2016-2017 est la courbe bleue tout à gauche, qui monte comme un mur et bat toutes les années précédentes... Nous sommes à 179% de la normale en quantité de pluie à Sacramento ! Un chiffre qui est parti pour durer puisque les courbes vont commencer à s'aplatir, avec la fin de la pluie jusqu`à novembre prochain.
La sécheresse, c'est fini !Une averse qui a transformé notre rue en rivière l'espace de quelques minutes
Avec tous ces chiffres, vous devez penser : Donc en fait il pleut tout le temps en Californie, on nous aurait menti ! Et bien, la réponse est non. En fait, il y a quelques épisodes bien concentrés qui apportent beaucoup d'eau en très peu de temps (les fameuses rivières atmosphériques ou Pineapple Express comme ils les appellent ici). Mais la majorité du temps, c'est le soleil qui gagne :
La sécheresse, c'est fini !En saison "pluvieuse", nous produisons 77,4% de l'énergie dont nous avons besoin avec les panneaux solaires (graphe du 1er janvier au 12 avril 2017)
Du coup, il n'y a plus de sécheresse, mais le problème, c'est de canaliser toute cette eau qu'on ne peut même pas garder pour le long été et ses 4 mois sans la moindre pluie. Pourquoi ? Parce que les lacs de retenue sont pleins (ou presque) et les vannes sont souvent ouvertes pour évacuer autant d'eau que possible :
La sécheresse, c'est fini !Vue depuis l'avion la semaine dernière, les vannes du barrage de Folsom grandes ouvertes !
Vous avez certainement entendu parler d'Oroville il y a quelques semaines, qui vous a probablement été présenté comme "un barrage sur le point de céder en Californie" dans les médias manipulateurs et alarmistes. 
Pour le coup, j'étais en Afrique du Sud durant cette période, et il m'a fallu trouver les journaux locaux de Sacramento sur internet pour connaitre la vérité, c'est dire !
La vérité, c'est que la rampe d'évacuation d'urgence, un système de trop-plein qui vide l'eau à partir d'un certain niveau, n'avait jamais servi en 50 ans d'existence. Comme dans votre évier de salle de bain, le barrage a un trop plein dans lequel l'eau s'écoule si besoin. Ce qui s'est donc passé à Oroville, l'eau est allée dans ce trop-plein, comme prévu.
Ce qui a failli, c'est la rampe du trop-plein. Les images d'avion le montrent clairement, la rampe de béton bien après le barrage s'est disloquée à cause de fuites et le débit de l'eau a érodé la montagne :
La sécheresse, c'est fini !Un système d'evacuation qui déborde, et on annonce que le barrage va céder... Pourtant, l'immense barrage en haut à droite n'a pas eu le moindre soucis.
Donc voilà tout ce qu'il y avait à dire sur notre hiver pluvieux. Je n'aimerais donc être ni métérologue ni journaliste par les temps qui courent, car visiblement ni l'un ni l'autre ne savent vraiment de quoi ils parlent ! Mais le résultat est bon pour les plantes, la nature et les animaux qui sont soulagés par toute cette eau inespérée, donc c'est formidable pour nos parcs nationaux !