Thursday thunder: local blindness


J’ai hésité à faire un Thursday thunder, parce que c’est vraiment la tempête météorologiquement parlant. C’est bien simple on est allé à l’école en volant ce matin, wizzz. Par contre, le retour avec le vent de face et WizzBoy cramponné à mon bras gauche a été plus difficile. Alors qu’à l’aller, j’étais carrément aérienne, WizzBoy voletant accroché à ma main gauche et la guitare de PrincesseChipie dansant une jigue endiablée au bout de ma main droite. Je veux dire qu’elle menaçait tellement de s’envoler que j’avais du mal à la retenir. La guitare, pas PrincesseChipie…enfin si PrincesseChipie aussi. Bref, il fait un temps pourri qui va très bien avec mon humeur de chien mouillé (Ben oui, il pleut aussi. Il grêle même, c’est encore plus fun). Enfin bon, comme je le disait mardi, la BBC (Brexit Bullshit Corporation) a mis un point d’honneur  à ne pas parler du tout de la grande manifestation des européens pour defendre leurs droits lundi. Elle n’est pas la seule d’ailleurs, à part deux ou trois exceptions près, les médias britanniques se sont tous empressés de ne pas en dire un mot. C’est sûr, c’est banal que presque deux milles européens soient reçus par les députés et les Lords, participent aux échanges, soient soutenus par un ancien vice premier ministre…on se demande pourquoi les medias étrangers en ont tous parler eux, même jusqu’en Amérique du Sud. La presse britannique n’a rien vu, rien entendu. Enfin si, elle a fait ses gros titres sur  la manifestation anti Trump qui était juste à côté. C’est tout.

Thursday thunder: local blindness
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C’est sûr que c’est plus facile aussi pour beaucoup de britanniques qui veulent se donner bonne conscience de s’indigner de la visite prochaine de l’espèce de pachyderme orange à perruque (je m’excuse si il y a des éléphants qui me lisent, je ne voulais pas les vexer, c’est une image) que de regarder ce qui se passe chez eux, sous leur nez. C’est beau quand même cet esprit de révolte époustouflant contre un type à des centaines de milliers de kilomètres d’ici. Cet outrage grandiloquent contre les velléités racistes d’un dirigeant d’un autre pays. Ça n’est pas du tout contradictoire avec le silence assourdissant de ces mêmes manisfestants, défenseurs des libertés et tout ça, face à la situation de leur propre pays. Ça fait chaud au cœur de voir qu’ils sont prêts à agiter des banderoles ici, et donc en pure perte, pour défendre les immigré aux États unis mais qu’ils  ne bougent pas quand leur gouvernement menace de nous deporter. Les discours illuminés de Trump les indignent. Pas ceux de leur ministre de l’intérieur qui puise directement son inspiration dans mein kampf (non ce n’est une image cette fois, malheureusement). Pas de manifestions contre Zaza (l’autruche éméchée de la pensée) quand elle veut renvoyer chez eux les médecins européens dès qu’elle pourra. Quand des familles mixtes risquent d’être séparées. Quand des européens installés ici légalement reçoivent des courriers leurs demandant de se préparer à partir…là, c’est curieux mais il n’y a de bandorole, pas de commentaire outré, rien. 


Pourquoi se soucier de ce qui se passe ici, alors que c’est tellement facile pour se parer des vêtements d’humaniste engagé de protester tranquillement et en pure perte contre un type loin et qu’on ne peut pas influencer. C’est sans risque, sans effort et sans conséquence, mais ça permet de briller en société. J’en connais des pelletés, qui postent de magnifiques citations à vomir inspirantes  avec fond dégoulinant de bons sentiments sur Facebook, on est tous potes, on s’aime, les migrants sont mes amis et Trump est un méchant, bouh.  Ce sont les mêmes qui n’invitent plus ma fille pour ne pas se faire remarquer. Qui me disent que je ferais mieux de rentrer chez moi, pour mon bien. Qu’il faut accepter le brexit et le racisme qui va avec. Qu’il faut comprendre les brexiters, et qu’ils ne me traiteraient pas de vermine française si j’étais restée chez moi. Et qu’il faut que j’arrête de me vexer pour si peu, c’est fou je prends tout mal, ça doit être un truc d’étrangers, ici ça ne se fait pas. Qui font de l’humour, alors toujours là, ce matin pas encore deportée?  Non mais, ils rigolent. De toute façon, eux ne sont pas racistes, la preuve, ils sont contre Trump.  Ce sont des gens biens et concernés par l’état du monde. Mais pas par l’état de leur propre  pays, on ne peut pas avoir la tête à tout.  Comment ça c’est un chouïa contradictoire? Pfff , encore l’exagération française, tiens. 

Finalement la BBC ( Ball less broadcasting Cowards) fait très bien son job. En tout cas, elle reflète parfaitement l’état d’esprit d’une majorité du pays, ça fait plaisir à voir. Ou pas…