Priya (บ้านเกิด) de Kanokphong Songsomphan (กนกพงศ์ สงสมพันธุ์)

Publié le 12 décembre 2016 par Jeffdepangkhan @jeffdepangkhan

Telle une obsession, Priya, résonne au fil des lignes de cette nouvelle de Kanokphong Songsomphan éditée par Gope. L'auteur veut se souvenir des jours heureux de son enfance mais désire plus que tout le faire entendre à Priya. Il l'interroge, l'interpelle, mais peut-elle encore le comprendre ?

Né dans le sud de la Thaïlande en 1966 Kanokphong nous conte la vie d'une famille, la sienne, aux grées des saisons au sein de son petit village nichée au pied d'une colline d'où descend une rivière qui va rythmer son quotidien. Cela n'est pas sans rappeler "mon Isan". Il grandit au sein de cette famille heureuse tout en continuant à forcer Priya à l'écouter - la nouvelle est en fait une lettre qu'il aurait souhaitée lui faire entendre. Le temps passe, il devient un adolescent, les sens en éveil, il tente de comprendre, il aimerait que Priya l'aide mais... La vie se dégrade au sein de la famille mais il garde l'espoir et surtout découvre l'amour qu'il porte à Priya. On ressent totalement cette oppression qui l'étreint, cette frustration qui l'étouffe grâce à son style précis et évocateur - on le doit à la traduction du Thaï vers le Français de Marcel Barang.

Je ne lis pourtant pas le Thaï mais je le comprends et le fait que l'édition soit dans les deux langages donne un plus non négligeable.

Pages de gauche, le texte original, page de droite le texte traduit. J'en ai profité pour le faire lire à ma femme et mon fils - lui qui à la chance de lire dans les deux langues. À ma demande, ma femme a lu à haute voix des passages où le nom Priya revient telle une ritournelle et là autant que dans le récit en Français, on est bercé, telle une ondulation acoustique, c'est magnifique. Elle a néanmoins beaucoup aimé, elle qui ne lit pas habituellement, des souvenirs de son enfance lui sont remontés au bord des yeux. Mon fils a eu plus de mal, il n'a que dix ans, jonglant entre le Français et le Thaï, il a surtout remarqué que le fait de traduire était un exercice difficile - des mots Thaïs très imagés aux expression en Français non moins métaphoriques.
Cette nouvelle épistolaire se déroule durant les années 70-80, sous fond d'insurrection celle-ci qui sera matée par le pouvoir de l'époque... Et l'on sent que cela va nourrir les souvenirs de l'auteur, interférer dans cette vie heureuse de jeunesse qui va au fil des lignes se dégrader jusqu'à... Je n'en dirais pas plus !

À vous de lire la suite...

J'ai vraiment beaucoup aimé Priya. J 'ai vraiment apprécié la double édition, partager cette lecture avec ma femme, cela me donne l'envie de faire lire Priya à d'autres personnes Thaïes de mon entourage. Je ne peux que le conseiller à tous les farangs qui vivent en couple, c'est vraiment une expérience vraiment enrichissante, trop rare à mon goût.

C'est tout simplement une belle histoire d'amour, touchante, sans oublier les touches d'humour qui se glissent au fil des lignes, même dans le désarroi de l'Histoire, continuons de sourire. Je ne vous parle de tous les autres personnages, une galerie de portraits comme je les aime. Ce livre, c'est l'âme Thaïlandaise des campagnes !

Si vous désirez en savoir plus sur Priya et tous ces gens qui l'entourent vous pouvez les approcher de plus près directement auprès de l'éditeur.

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Un blog lui est aussi dédié,vous pourrez y lire un large extrait et la genèse de cette édition :

Je profite de cet article pour vous passer deux mots à propos de Prik. J'ai lu des commentaires impatients à propos de la sortie de la deuxième enquête de L'Inspecteur Prik. "Du poison dans le Mékong" a pris un peu de retard à l'allumage du au fait que j'ai du le réécrire totalement. En effet lors du travail d'édition de "Un os dans le riz" et l'exigence qui a alors été requise ne me permettait pas de présenter "Du poison dans le Mékong" tel quel à mon éditeur, même si je pensais qu'il était de bonne facture. 2017 devrait donc voir réapparaître Prik pour sa deuxième enquête.

On s'était quittés en juillet lors des fiançailles de Prik et de la belle Pim.

On se retrouve en novembre pour leur mariage. La mousson est déjà loin, les vents ont tourné au nord, le riz semé en juin se doit d'être récolté. La saison sèche et froide s'annonce.Tous les personnages croisés au fil des pages de "Un os dans le riz" sont conviés pour "le grand jour". Pourtant le cousin Sou est absent, il n'est toujours pas revenu de la région de Surin où il est parti chercher Noï sa bonne amie, inquiet de ne pas la voir revenir. Elle était partie depuis dix jours, soit-disant pour aider sa famille pour les moissons.

Quelques jours auparavant s'est déroulé le Loy Kratong, fête traditionnelle qui a lieu lors de la pleine lune de novembre. À Roi Et, sied le Bueng Phalan Chai, lac emblématique situé au centre de la ville. Durant cette célébration nocturne l'on met à flot les kratongs, petites embarcations faites d'un tronçon de bananier, ornées de fleurs, parées de l'éclats des flammes de leurs bougies et laissant s'échapper les fumerolles de leurs encens qui y sont plantées, les Kratongs voguent alors par centaines vers le centre du lac. Ils emportent avec eux tous les souhaits de chacun lors de la mise à l'eau. Au matin, là où le courant a décidé de les mener, ces embarcations se retrouvent échouées sur le bord, formant un amas gigantesque de déchets flottants et ce matin-là quelques jours avant le mariage de Pim et Prik, un corps sera retrouvé, surnageant au milieu des ces Kratongs cramoisis, il n'est pas beau à voir. La police va rapidement l'identifier. Il s'agit de la nièce préférée de l'oncle Suan, aîné et chef de la famille la plus influente de la ville, et proche de la famille de Prik.

Cette mort violente et la disparition de Sou seraient-elles liées ? L'inspecteur Prik va devoir mener l'enquête...