#Réflexion 1 – Les rythmes de travail au Japon

Hello à tous !

Aujourd'hui, j'inaugure un nouveau type d'article sur le blog. Je souhaitais partager autre chose que mes carnets de voyage et guides pratique. J'entame donc une série de d'articles un peu plus poussés sur divers sujets et d'articles relatant des anecdotes de mon séjour au Japon, puis sûrement en Suède.

Les rythmes de travail :

#Réflexion 1 – Les rythmes de travail au Japon#Réflexion 1 – Les rythmes de travail au Japon

Le bon côté des choses lorsqu'on fait un stage à l'étranger, c'est qu'on a l'occasion d'expérimenter le rythme de travail du pays où l'on est. Avant de partir, plusieurs connaissances m'avaient avertie : les japonais sont très travailleurs, ils restent très tard au laboratoire, tu n'auras pas le droit de partir du bureau avant ton supérieur hiérarchique,... L'image de la société japonaise telle qu'on la perçoit de France est rigide: on met en avant le sens de la discipline, de la communauté, de la solidarité, du travail. Dans un sens, je l'ai retrouvé un peu partout dans mes aventures au Japon.

Les différences

Mais j'ai été très surprise du rythme de mes collègues de laboratoire. Je suis en stage dans un institut inter-universitaire. Je travaille dans un laboratoire de biochimie. Autant vous dire, que la vie de labo est très éloignée des clichés habituellement véhiculés. Non, les japonais ne sont pas si froids et distants. Même s'il est difficile de nouer des relations sur le longs termes, j'ai passé de supers soirées avec des collègues de l'institut. Non, ils ne travaillent pas tant que ça. Ils travaillent juste d'une façon différente, avec une organisation différente.

La seule chose que j'ai vraiment retrouvée : les japonais restent parfois (très) tard au laboratoire. Certains y dorment même. En France, j'ai pris l'habitude dans tous les travaux pratiques et autres projets faits à l'école d'optimiser mon temps de travail, d'être efficace et productif. Hors de question de passer 3 heures en réunion pour ne rien décider, de faire des pauses de 2 heures dans un TP pour sortir à 20h de l'école. De toute façon, on nous aurait mis à la porte depuis bien longtemps. Ici, c'est très différent. Les chercheurs de l'institut ne sont vraiment pas les rois de l'efficacité... Arrivée au labo vers 9-10h pour la plupart, et surtout beaucoup de temps morts pendant lesquels rien ne se passe. Pas de recherche bibliographique, pas de manipulation en cours. Juste une pause de parfois plusieurs heures en plein milieu de l'après-midi. Par contre, au moment où la plupart des français reprennent le chemin de la maison dans les transports ou la voiture, les chercheurs japonais à l'institut commencent les choses sérieuses : manipulation au laboratoire, etc.. Sauf que voilà, les expériences scientifiques sont souvent longues et durent plusieurs heures. Il n'y a donc pas vraiment d'heure de fin de journée.

Ce côté un peu plus relax sur les horaires peut aussi avoir des avantages : un collègue du labo d'au-dessus va chercher sa fille à la sortie de la maternelle, joue avec elle au parc, passe deux bonnes heures entre 16h et 18h avec elle et sa femme et retourne ensuite travailler au laboratoire. Jusqu'à tard dans la soirée.

J'ai quand même eu du mal à m'ajuster à ce nouveau rythme : il est difficile de passer à des journées de 8h de cours, intenses finalement, à des journées de 7h à 9h avec une intensité moindre. Surtout quand les manipulations prévues pour la journée ne fonctionnent pas ! Enfin, c'est la recherche c'est comme ça.

Les " salarymen "

Certainement, la vie de mes collègues japonais ne ressemble pas à la vie des " salarymen ": ces cadres non dirigeants ont une vie consacrée presque exclusivement au travail. Ils font des journées extrêmement longues et n'ont que très peu de congés. Parfois, trois jours en été, ou au moment de la golden week. Ces mêmes employés ont subi la baisse du pouvoir d'achat et l'échec de la dernière politique économique japonaise Abenomics. L'image du japonais, dans la quarantaine en costume-cravate avachi sur son siège dans le métro est un classique des photos de Tokyo. Parfois, même, on les retrouve saoul aux abords d'une gare ou d'un Izakaya.

J'ai beaucoup de mal à envisager la vie d'un " salaryman " : pas de place pour autre chose que le travail. Comme si l'existence de la personne se résumait à être utile à la société et travailler. Pas de rêve, de projet ou de vie individuelle. Difficile à appréhender d'un point de vue extérieur. Surtout quand mon moteur principal pour avancer de la vie et de voir concrétiser mes projets et rêves.

Les difficultés économiques ont même poussées certaines femmes à prendre un emploi à temps partiel, quand leur rôle traditionnel se cantonne à gérer la maison et les enfants. Évidemment, certaines femmes deviennent à leur tour des " salarywomen ", mais cela reste encore une minorité. Dans l'institut où je suis, la plupart des postes de technicien et de secrétaire sont tenus par des femmes. Elles ont des horaires différents des chercheurs : arrivée vers 9h départ entre 15h et 16h30. Leur statut social est particulier, mais il y a beaucoup de choses à dire, ce sera donc pour un prochain article.

Voilà, ce premier article touche à sa fin. J'espère qu'il vous aura fait réagir et qu'il vous aura permis de mieux connaître un petit bout de la culture japonaise.

#Réflexion rythmes travail Japon

Et vous, que pensez-vous du mode de vie des travailleurs japonais ?