Vie d’expat, tu me manques!

J’ai vécu une partie significative de mon existence en tant qu’expat. Pendant mon enfance, j’ai été expatriée quatre années en Allemagne avec ma famille. À l’âge adulte, j’ai eu envie de répéter l’expérience et j’ai saisi l’occasion qui s’offrait à moi en vivant une expatriation familiale de trois années aux Émirats Arabes Unis. C’est le travail de mon mari qui nous offrait cette opportunité et nous n’avons pas hésité un seul instant à la saisir… à deux reprises! Nous avons toutefois fait le choix de mettre fin à cette aventure, pour des raisons professionnelles qui m’appartiennent entièrement. Après de longues années d’études universitaires, je ne voulais pas mettre ma vie professionnelle entre parenthèses trop longtemps. J’avais obtenu le poste dont je rêvais et je ne pouvais me résoudre à devenir une femme au foyer ou à accepter un emploi que je jugeais inférieur à mes compétences. Nous sommes donc rentrés au Québec.

À ce moment-là, mon entourage me parlait en long et en large du choc du retour, mais je ne me sentais pas concernée. Je vivais parfaitement bien avec ma décision de rentrer dans mon pays qui me manquait à plusieurs égards (j’en ai d’ailleurs déjà parlé ici et ici). J’avais hâte de retrouver ma famille, mes amis, mon milieu de travail. Je débordais de projets et j’étais loin d’être déprimée à l’idée de rentrer, ce qui ne m’empêchait pas d’avoir un pincement au cœur à la pensée de quitter Dubaï, notre appartement au bord de la mer et nos amis expatriés. Ce fut évidemment une série de deuils pour nous : le dernier brunch avec nos amis, la dernière journée d’école au lycée que fréquentait notre fils aîné, les adieux avec la nounou de notre fils cadet, notre dernier souper dans notre appartement… Des adieux déchirants, mais prévus depuis longtemps. Nous vivions alors la suite logique de notre  aventure  en sol dubaïote. J’ai versé plusieurs larmes dans le taxi qui nous menait à l’aéroport. Pas parce que je faisais le mauvais choix, mais plutôt car j’avais la certitude de tourner une page importante de ma vie. C’était le cas.

Depuis notre retour, ma vie a été pimentée par différents projets, tant sur le plan personnel, familial que professionnel. Nous avons acheté une nouvelle maison, fait de nombreux voyages, relevé de multiples défis professionnels, donné naissance à un troisième enfant (une petite fille après deux garçons!). Je n’ai pas  eu le temps de m’ennuyer dans ce tourbillon d’événements et d’opportunités. Je n’ai pas véritablement vécu de choc à mon retour. J’ai repris mes activités avec enthousiasme, heureuse d’être là. Je dois dire que j’ai l’habitude de voir les choses du bon côté et d’être positive face aux aléas de l’existence. Je me sens choyée par la vie et j’essaie d’en savourer chaque instant.

Pourtant, récemment, ma vie d’expat me manque. Chaque jour.

Je n’ai pas de regret. Si c’était à refaire, je prendrais les mêmes décisions, je suivrais le même chemin. Mais parfois, lorsque je me sens débordée, comme ce fut le cas cet hiver, j’aurais envie de me retrouver sur la plage privée de notre ancien immeuble pour faire le point. Je souhaiterais avoir plus de temps à accorder à mes enfants, à mon mari, à mes parents et mes amis. Je rêve de me retrouver au quotidien dans des lieux exotiques et mystérieux… En même temps, je sais qu’il n’en tient qu’à moi de transformer mon quotidien, de créer les occasions d’aventures et de découvertes, de changer mon regard sur les trésors qui m’entourent et qui sont souvent éclipsés dans mon esprit en raison de leur aspect trop familier.

N’empêche que si j’avais le choix, en ce moment même, je passerais la journée entière sur la plage du Palm Jumeirah, à regarder le soleil qui décline sur la mer tout en écoutant le rire de mes enfants qui jouent dans les vagues.

Vie d’expat, tu me manques!

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