C'est l'Histoire d'un rendez-vous manqué ... qui s'est transformé en une très belle surprise ! Malgré la déception première c'est un endroit original qui nous attendait, sur les rives de l'Amazone. Après un périple de 800 kilomètres en bateau sur le fleuve Amazone, Santarem nous accueillait pour une petite nuit. Une courte escale qui nous a permis de découvrir une région moins connue d'Amazonie. Dans ce coin reculé du Brésil il faut savoir prendre son temps, ici on vit sur un autre rythme, celui du fleuve. Suivez-nous à la découverte d'Alter do Chao, celle qu'on surnomme " Caraïbes d'Amazonie " !

Passer par Santarem n'a rien d'anodin pour le voyageur, si Manaus accueil son lot de visiteurs comme porte d'entrée de l'Amazonie, Santarem quant à elle est plutôt inconnue. Santarem est pourtant la troisième plus grande ville d'Amazonie, derrière Manaus et Belem, elle se situe dans l'état brésilien du Para. Comment sommes-nous arrivés dans cette ville de plus de 200 000 habitants me direz-vous ? Santarem se trouve à peu près à mi chemin entre Manaus et Belem, à l'embouchure de l'Amazone. Dans notre périple en Amazonie, nous nous étions lancés dans l'aventure d'un transport en bateau le long de l'Amazone, bercés dans nos hamacs. Au départ de Manaus notre " croisière " devait nous emmener 3 jours et 800 kilomètres plus tard à Santarem. Nous n'avions pas plus de temps à passer le long du fleuve, et 3 jours en bateaux nous semblaient suffisants ! De Santarem nous avions réservé des billets d'avion en direction de Recife, notre prochaine étape sur la côte. Seulement le bateau arriva ... avec une nuit d'avance sur l'horaire prévu !

Santarem semble bien perdue au milieu de l'Amazonie, et on l'accoste le plus souvent en bateau. Mais Santarem est aussi dotée d'un aéroport qui vous reliera aux grandes villes de la côte. Les vols ne sont pas nombreux, la compagnie nationale TAM a le quasi monopole des lignes. Les prix sont comment dire ... chers ! Le coût des vols au Brésil en général est atrocement élevé, mais celui de Santarem nous est resté en travers de la gorge ! Rare sont les vols directs, les seuls sont à direction de Belem ou Fortaleza ... et pour nous ce fut donc le long trajet Santarem-Belem-Fortaleza-Recife avant d'arriver à bon port ...

PASSAGE PAR SANTAREM : LA VILLE PRESQUE-ENGLOUTIE

Arrivés de nuit au port de Santarem il nous a fallu trouver un hôtel en catastrophe dans cette ville inconnue, ou nous n'étions supposés ne rester que quelques heures. Le lendemain de bon matin je décide d'en profiter, ça fait partie des bonnes surprises des voyages 😉 Notre vol n'est prévu qu'en milieu d'après-midi, je me dégourdis les jambes dans Santarem. Elle me fait penser à Manaus, allongée le long de l'Amazone. Des bateaux sont accostés, avec leur allure typique, les marchés aux poissons sont ouverts en face du port, tout est très très tranquille.

Santarem a été fondée par des colons portugais à la fin du 17ème siècle, on y retrouve quelques églises aux couleurs criardes, un style que l'on croisera souvent dans notre voyage au Brésil. J'aime ma petite balade dans cette ville inconnue, les marchands installent leurs boutiques sur la belle promenade de bord de fleuve, la lumière du matin faire ressortir les couleurs des bâtiments, l'air n'est pas encore étouffant. Je ne suis pas étonné de retrouver le centre ville sous l'eau, comme à Manaus et les autres ports le long de l'Amazone, Santarem subit la crue de l'Amazone. Des passerelles jalonnent les rues, permettant aux passants d'accéder aux commerces. Une petite Venise amazonienne se forme, ce qui donne une ambiance particulière à cette ville assoupie.

Si les couleurs des églises ont l'air d'être fréquemment remises à neuf, ce n'est pas le cas du reste des constructions du centre-ville ! Bâtiments défraîchis qui subissent les outrages du temps, la peinture s'effrite et laisse aux yeux des visiteurs un air de ville fanée.

ALTER DO CHAO : AU RYTHME DE L'AMAZONE

Notre petit tour de Santarem nous laissant sur notre faim, mon guide de voyage sur les genoux je pars à la recherche de quelconque excursion dans les environs. Mon regard tombe sur " Caraïbes de L'Amazonie " : alors ÇA c'est plutôt intriguant ! Il se trouve que le petit village d'Alter Do Chao à environ 30 kilomètres au sud de Santarem, est la gardienne d'une plage célèbre. En effet lorsque l'on aperçoit les photos d'Alter Do Chao dans notre guide, le menu est plutôt appétissant : plage de sable fin au milieu du fleuve, un paysage inusité dans le décor amazonien ! Reste à trouver l'arrêt de bus qui nous mènera au petit village, et à se faire comprendre dans notre portugais rudimentaire pour se trouver sur la bonne ligne ! C'est un bus cabossé, qui, en une quarantaine de minutes nous emmènera à Alter do Chao, le prochain départ pour le retour est dans deux heures, attention ! Un petit village mignon comme tout nous accueille : petits cafés, boutiques d'artisanat local, habitants aux mines indiennes ... on s'y sent automatiquement bien Sur la petite place du village on croise l'église et deux américaines croisées la veille à Santarem, elles ont la mine triste ... quel est le problème ? Pas de plage !

EN BATEAU SUR LA FORÊT INONDÉE

Pour le visiteur qui s'arrête dans le village d'Alter do Chao en quête d'une plage de sable fin unique au monde en plein coeur de l'Amazonie, ce sera la consternation : elle est ensevelie sous l'eau ! Déception certes, on ne passe pas tous les jours dans cette région reculée, mais tout de même quel spectacle inusité : La montée des eaux de l'Amazone est cette année là de près de 11 mètres !!! L'îlot de sable et ses installations sont englouties sous le fleuve Amazone, ne subsiste alors que les toits de paille des parasols ! On discute avec les habitants sur la place du village, on nous explique que le phénomène est extrêmement rare, mais que dans ces cas là c'est très intéressant d'aller naviguer dans la forêt inondée. La forêt inondée ! Hey ça sonne intéressant tout ça ! Vous pourriez nous emmener ?! Sitôt le prix fixé nous embarquons avec un pêcheur local, la quête de notre plage nous emmène vers d'autres lieux inconnus.

Comme on a pu le voir sur l'Amazone, ici dans ce confluent c'est le même spectacle : le niveau de l'eau vient grignoter les troncs d'arbre et arrive presque à la cime de certains ! On longe doucement la forêt en croisant des petites embarcations qui font des excursions dans les confluents autour de Santarem.

Puis le bateau bifurque, une trouée dans la forêt apparaît, et l'embarcation s'engouffre dans un dédale de palmiers et d'arbres ensevelis sous les eaux. Une impression de bayou ou des Everglades se dégage de cet endroit, on s'attendrait presque à voir passer un alligator, mais rien de cela, juste une fausse impression.

Plus l'on avance et plus le bateau se fraye difficilement un passage entre les arbres, le spectacle n'est pas banal ! Certains arbres ne laissent que le bout de leur cime dépasser des flots. Quelques palmiers arrivent encore à dépasser largement le niveau de l'eau, et encore, dans ces conditions ils paraissent soudain " nains ". L'excursion prendra une quarantaine de minutes, au rythme des flots calmes de l'Amazone, une belle balade au coeur d'un spectacle unique, la nature est si surprenante.

La région de Santarem nous a étonnée ! Cet arrêt prolongé nous aura permis de découvrir Alter do Chao, la promesse de sa petite plage nous aura menés à cette forêt inondée au charme indescriptible. Il est rare que le voyageur s'arrête à Santarem, beaucoup repartent en direction d'autres cités brésiliennes, d'autres continuent leur navigation vers l'embouchure de l'Amazone à Belem. Notre descente du fleuve nous aura marquée à vie, une expérience magique, qui devait finalement se terminer à Santarem et nous faire connaître un petit village plein de charmes. Pas un village immanquable certes, mais un bel arrêt à organiser si vous passez dans la région 😉

Connaissez-vous la région de Santarem ? Avez-vous déjà découvert l'Amazonie ?

Un disque à emporter : Carrapicho et leur " Tube " Tic, Tic Tac - Vous souvenez-vous de ce titre indien de l'été 1996, ça sonne Amazonie 😉

Un produit à déguster : UN JUS D'AÇAI - Tout le monde raffole de ce petit fruit d'Amazonie : rafraîchissant !

Un souvenir à ramener : les célèbres HAVAINAS, la grande marque brésilienne de tongs de plage

Une saison à privilégier : les mi-saisons, évitez notre été, la saison des pluies fait rage en Amazonie

Bon à savoir : Dans les eaux autour de Santarem, des excursions permettent de croiser le fameux dauphin rose d'Amazonie !