Portrait de Geneviève, expatriée à Ras-al-Khaïmah

Ce billet s’inscrit dans une série d’articles dressant le portrait de femmes vivant aux Émirats Arabes Unis. Provenant de différents pays, ces femmes ont des trajectoires de vie différentes : certaines travaillent, d’autres sont mères au foyer; certaines sont musulmanes, d’autres catholiques ou athées. Mais au-delà de leurs traits distinctifs, ces femmes ont une caractéristique commune : ce sont des mamans qui vivent ou ont vécu une expatriation en famille dans l’un des sept émirats.

Après le portrait de Lina, expatriée dans l’émirat de Sharjah, je vous propose celui de Geneviève. À la suite d’une expatriation dans l’émirat de Ras-al-Khaïmah, Geneviève est de retour au Québec depuis quelques mois. Elle a gentiment accepté de me parler de son expérience aux Émirats Arabes Unis.

Bonjour Geneviève, peux-tu te présenter brièvement (âge, pays d’origine, profession, nombre et âge de tes enfants)?

Je suis canadienne et ingénieure de profession. J’ai deux fils, âgés de 18 et 24 ans. Mais je ne dévoile pas mon âge!😉

Pourquoi avoir choisi de t’expatrier aux Émirats Arabes Unis et, plus spécifiquement, à Ras-al-Khaïmah? Est-ce que c’était ta première expérience d’expatriation?

J’ai suivi mon mari pour m’installer aux Émirats. Nous avons choisi Ras-al-Khaïmah parce que c’est plus calme et plus ouvert que Dubai. On m’avait dit que c’est plus facile qu’à Dubai de s’y faire des amis, puisqu’il s’agit d’une petite communauté. Le coût de la vie y est aussi beaucoup plus raisonnable. C’était ma première expérience d’expatriation. Nous y sommes restés près de deux ans.

Comment s’est passée ton installation à Ras-al-Khaïmah?

Très bien. Avant mon arrivée, j’ai rejoint le groupe Facebook Rak Ladies Group. Ce fut très aidant pour connaître les bonnes adresses et être au courant des activités sociales de la ville avant même de m’y installer. Le seul souci a été l’état de la villa à notre arrivée : la climatisation fonctionnait mal, il n’y avait pas d’eau courante et disons qu’il y avait un gros ménage à faire! Tout a été résolu rapidement; cependant, il a fallu que mon mari et moi soyons débrouillards.

 Peux-tu me décrire une journée typique de ta vie à Ras-al-Khaïmah?

Comme mon mari travaillait à Sharjah et que mon fils allait à l’école dans ce même émirat, nous nous levions très tôt. Dès qu’ils étaient partis, je promenais mon chien sur la plage de Mina Al Arab. Ensuite, je faisais un saut au gym (à distance de marche) pour un cours de yoga. Mes journées préférées étaient celles où je rejoignais ensuite mon groupe d’art (Rak Ladies Art Group) pour une leçon en plein air dans un lieu comme la marina du Al Hamra village. J’ai beaucoup aimé aussi les cours de cuisine donnés par une femme d’origine suisse ayant vécu en Indonésie, qui m’a appris à cuisiner du boeuf Rendang et m’a fait découvrir des fruits et épices dont je ne soupçonnais pas l’existence. En après-midi, je travaillais à la maison sur mes cours en ligne ou mes devoirs en art (seule ou avec des amies). Le plus souvent, nous sortions souper dans un restaurant localisé à proximité, tel que le Samakmak spécialisé dans les fruits de mer.

Qu’est-ce que tu as le plus aimé de ton expérience à Ras-al-Khaïmah?

Les gens formidables que j’ai rencontrés. La diversité des origines est impressionnante, mais tous ont en commun un certain goût de l’aventure et une ouverture vers l’autre. Beaucoup d’expatriés ont vécu dans plusieurs pays, certains avaient jusqu’à cinq nationalités et la plupart avaient une expérience extrêmement riche à partager.

Quels chocs culturels (ou difficultés) as-tu rencontrés pendant ton expatriation?

La culture indienne est omniprésente aux Émirats et elle est vraiment différente de la nôtre. Par exemple, pour les Indiennes, le mariage arrangé est chose courante et fait partie de la réalité. Mais c’est un choc pour une Québécoise! De façon plus générale, la mentalité asiatique comporte un certain fatalisme difficile à comprendre pour nous, Occidentaux, qui vivons dans l’illusion que nous pouvons contrôler notre vie. Ceci peut créer une certaine anxiété. Par exemple,  il est normal pour un réparateur de lave-vaiselle asiatique de te dire qu’il part avec ton appareil pour trois jours, pour finalement te le rendre un mois plus tard! Tu dois accepter que c’était la volonté de forces supérieures.

En tant que femme dans un pays musulman, as-tu été contrainte de faire des changements dans tes habitudes de vie? Si oui, lesquels?

Penser à me couvrir les épaules et les genoux avant de sortir. Cependant, la vie dans un pays musulman a aussi de bons côtés : les croyants doivent faire de bonnes actions pour différentes raisons et plusieurs de mes amies ont reçu de l’aide totalement altruiste provenant d’inconnus dans différentes situations.

Quels étaient tes trois lieux préférés à Ras-al-Khaïmah?

Le Cove Rotana, c’est un très bel hôtel avec un excellent restaurant (pour la paëlla au fruits de mer et le tartare de thon aux œufs de cailles). De plus, j’y ai participé à plusieurs évènements heureux : leçons de dessin en plein air, activités de financement pour le Ras-al-Khaïmah Animal Welfare Centre, cours de nutrition, yoga sur la plage. Sans compter que leur brunch du vendredi est mémorable : succession de bouchées et alcool à volonté!

Cove_rotana

Le quartier où nous vivions (Mina Al Arab) avait un lagon avec une colonie de flamands roses, c’était très agréable à admirer lors de nos promenades quotidiennes.

Mina_al_arab

Le Waldorf Astoria est aussi un hôtel superbe et le High Tea est une délicieuse expérience britannique à vivre (avec sandwich aux concombres, scones et « clotted cream »).

Waldorf

Qu’est-ce qui te manquait le plus du Québec lors de ton expatriation? 

Ma famille et la nature !

Pour finir, quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux femmes qui souhaitent vivre une expatriation familiale à Ras-al-Khaïmah?

De bien en profiter et de vivre le moment présent pendant qu’ils y sont.

Par chance, une de mes amies ayant vécu plusieurs expériences d’expatriation (Indes et Slovaquie avant les Émirats) m’avait parlé de la difficulté du retour. C’est un élément à considérer lors d’une décision d’expatriation. Dans notre cas, nous étions partis pour toujours, mais la vie en a décidé autrement…

Merci Geneviève d’avoir accepté de nous partager ton expérience d’expatriation à Ras-al-Khaïmah. C’est un émirat que j’ai adoré lors de ma propre expérience d’expatriation à Dubaï et que je recommande vivement pour ses paysages montagneux et variés. En plus, grâce à tes conseils, j’aurai de bonnes adresses en tête pour mon prochain séjour!