Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar

Roman historique.
Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien. Gallimard, 2013. 364p.

memoires-d-hadrien

A l’orée de sa vie, l’empereur romain Hadrien (76-138) adresse une longue lettre au jeune Marc Aurèle, son petit-fils adoptif, qu’il espère être le successeur d’Antonin. Hadrien sait qu’il ne lui reste plus longtemps à vivre et c’est une voix sur le point de s’éteindre qui se livre sans détour. Il relate ainsi sa jeunesse, son expérience de la guerre et des conquêtes, ses voyages, son goût pour l’art et la beauté. Il évoque ses réalisations en tant qu’empereur, un empereur qui s’est attaché à maintenir la paix et la richesse de l’empire. Fasciné par la culture grecque qu’il place au-dessus de toute autre, Hadrien était appelé « l’élève grec » par ses compagnons et la Grèce a toujours été pour lui un refuge lorsque la pression se faisait trop forte.

HadrienSource de l’image : Larousse.fr

J’entrevoyais la possibilité d’helléniser les barbares, d’atticiser Rome, d’imposer doucement au monde la seule culture qui se soit un jour séparée du monstrueux, de l’informe, qui ait inventé une définition de la méthode, une théorie de la politique et de la beauté.

C’est un  très beau texte, plein de finesse, que nous livre Marguerite Yourcenar. On découvre un homme sur le point de mourir qui nous révèle son grand amour pour la vie et les plaisirs simples. Empereur doté d’une grande sagesse, Hadrien nous raconte son histoire d’amour passionnée pour le jeune Bithynien Antinoüs qui ne le rend que plus attachant. En effet, l’empereur ne se consolera jamais de la mort du jeune homme, noyé dans les eaux du Nil. A tel point qu’il fera de son favori une divinité et fondera une ville à son nom, Antinoupolis, au bord du Nil. Les causes de cette noyade sont encore mystérieuses. Simple accident ou sacrifice du jeune homme pour l’empereur ?

Buste d'AntinoüsBuste d’Antinoüs – Musée Centrale Montemartini

Je me disais que seules deux affaires importantes m’attendaient à Rome ; l’une était le choix de mon successeur, qui intéressait tout l’empire ; l’autre était ma mort, et ne concernait que moi.

Ne manquez pas de lire ce roman avant de vous rendre à la Villa Adriana à Tivoli, près de Rome. La visite n’en sera que plus émouvante.


Je participe au challenge Il viaggio organisé par Eimelle (mois de décembre : Antiquité) et au challenge Un giro a Roma.

challenge italie

un-giro-a-roma