Dans les forêts de Sarraméa

Je récupère une voiture de location et quitte Nouméa pour le nord de la Grande terre en longeant la côte. Je suis étonnée par la qualité de la route, large et très bien entretenue.

Un détour à La Foa me conduit dans la baie de Ouano, connue pour son épave du cargo Ever Prosperity. Sans signe annonciateur, la pluie se met à tomber, drue et abondante. Je reprends la route vers Sarraméa où l'on m'attend pour une randonnée à cheval. Je monterai Evasion, prénom évocateur de ce qui m'attend là-haut.

Un pied à l'étrier, j'attrape la scelle d'une main et balance mon poids vers la droite. Au pas sur le sentier, nous prenons rapidement de la hauteur.

Sur notre gauche, la rivière s'écoule paisiblement entre les fougères géantes. Elle marque le dénivelé de la vallée d'Ataï. Au XIX° siècle, Sarraméa vivait du café, cultivé au majorité par les japonais. Une invasion de fourmis électriques microscopiques mit fin à tout projet de culture et, les plantations abandonnées, la forêt tropicale reprit vite ses droits, même si on trouve encore des caféiers, vestiges de ce passé agricole.

Petit à petit, les bruits de la forêt se découvrent. Bien caché dans les cimes, le cagou, une sorte de pigeon local, entonne son chant rapidement rejoint par une flopée d'insectes invisibles. Un montrouzier, grand papillon bleu pétrole, les accompagne dans un ballet gracieux avant de se poser sur la branche d'un bangoulier.

Je retrouve l'odeur de l'eucalyptus sauvage, une menthe poivrée qui me rappelle le maquis corse de mon enfance. Au loin se dresse Mé Païa, le mont où se sont installés les premiers ancêtres me dit le guide.

Tandis que les banyans finissent d'enserrer les derniers arbres, nous quittons la forêt pour une clairière. Mon guide devient plus loquace et m'enseigne quelques noms de la pharmacopée locale et parle chasse à la roussette, cette chauve-souris très appréciée en Nouvelle-Calédonie pour sa chair et dont la chasse n'est ouverte que quelques jours par an.

Evasion s'arrête pour brouter m'offrant une vue imprenable sur la vallée.

Je reprend la route vers Bourrail où je passe la nuit à scruter les étoiles au Betikure Lodge.

Informations complémentaires :

Pour tout renseignement, contactez Sarraméa Randonnées

Randonnées à cheval à partir de 2800 Francs Pacifique (23 euros)

Tel : 76 60 45