La gazette de Ban Pangkhan (7). (du 13/11 au 10/12/2011)

Publié le 10 décembre 2011 par Jeffdepangkhan @jeffdepangkhan

En ce début décembre, au moment de publier le septième volet de cette rubrique, « la gazette de Pangkhan », chroniques villageoises et réflexions mensuelles sur ce qui s'est passé de ce coté de notre magnifique ISAN, je voudrais vous annoncer le début de l'hiver. Comme tous les ans, une fraicheur ambiante s'installe pour une période de deux mois voire trois mois ! Quelques fois, nous aurons un vrai froid de canard, des matins où les températures pourront descendre aux alentours de 12 degrés ! Vous allez me dire : « c'est de la gnognotte ! », mais ces températures que mon thermomètre indiquera seront toujours celles prisent à l'abri du vent. Donc, lorsque les vents du nord dévalant de Chine, s'inviteront au lever du soleil, je peux vous dire que mes voisins seront équipés tels des « himayalistes ».[...]

Pour l'instant, ils n'allument pas encore de braseros et se contentent d'un bonnet léger et d'un coupe-vent. Même-moi, il m'arrive d'enfiler bonnet et petites laines conservatrices ! L'hiver est aussi la saison des potes qui reviennent de mon anciennes contrée, fuyant les rigueurs d'un vrai hiver tombant sur l'Europe ! C'est forcément aussi la saison des bonnes bouffes, des plats mijotés que ce semblant de « froidure »nous « contraint » à cuisiner ! En attendant les rigueurs aléatoires d'un hiver sous les tropiques, rembobinons la bande et revenons sur les évènements des derniers trente jours.

A peine revenu des Indes, le consul de France convoquait ma femme pour lui signifier l'acceptation ou le refus de sa demande de naturalisation française. L'article, « ISAN-BANGKOK EXPRESS »  relatait cette future déconvenue...

Je terminerais sur ce sujet , et je n'y reviendrais plus, en relatant l'histoire de ces juges français qui par consignes étatiques doivent refuser la demande d'adoption plénière de parents, qui deux ans auparavant avaient adoptés de jeunes haïtiens , rescapés de ce terrible tremblement de terre qui avait du emmener leurs parents vers d'autres cieux ! Pourquoi, ce refus ? Accepter dans un premier temps la venue de ces orphelins puis leur refuser ce type d'adoption leur donnant les mêmes droits que tous les enfants français demeurent un mystère pour leurs parents.

Je pourrais parler de ces étudiants étrangers qui voient leur renouvellement de carte de séjour d’étudiant refusé, se voyant alors obliger de retourner dans leur pays avec un diplôme qui là-bas ne leur servira pas à grand chose, reflète bien un nouvel état d'esprit des valeurs de la république française instauré depuis presque quatre ans, et puis pour conclure, bien-sur le refus de la république d'octroyer la nationalité française a ma femme OY, mère d'un enfant français, marié depuis douze ans, certes ne parlant que très mal le français, condition inscrite dans une loi datant d’à peine trois ans mais...Combien de français parlent-ils correctement la langue de Molière ? Bon, comme dirait l'autre ,c'est du passé, que la France de Sarkozy se rassure, elle ne veut pas de ma femme, qu'elle se s’inquiète pas, elle n'y reviendra pas ,elle est d'ISAN et c'est ce qui compte pour elle...Et puis moi, le FARANG-ISAN, pas de souci, je ne dirais même pas ce que je pense de cette conception de la république, j'ai déjà oublié depuis longtemps une certaine France !

Je suis donc revenu en ISAN , après deux jours fêtes à Bangkok, parce que rien n’arrête la fête, avec l'ami Greg dans mes bagages, et un certain Mickeo qui se perdait lui du coté de SURIN. Nous avions survécu aux inondations de la capitale, eh oui le saviez-vous ? Bangkok était noyé sous les eaux...Tous les ans en ISAN nous vivons l'inondation mais personne ne s'en souci pas vraiment mais lorsque la capitale est touchée, certes, de façon gigantesque et c'est vrai, je ne vous explique même pas les discours des journaux, des télés, même les blogs s'y sont mis. Rappelons que la Thaïlande a toujours été une terre où à chaque mousson les eaux débordaient des rivières et des fleuves. Je me souviens des premiers temps où je mettais les pieds en Thaïlande, sous chaque maison sur pilotis , un bateau était là en permanence a attendre une éventuelle inondation puis traversant le sud, à l’automne, tout était sous l'eau jusqu'aux confins de la Malaisie...Aujourd'hui, les gens ont oublié, les maisons se sont équipées de rez de chaussée alors que si elles étaient auparavant quasiment toutes sur pilotis, cela était bien pour une bonne raison, non ? Enfin, les 4 milliards de mètres cubes sont presque partis des rues de la banlieue et des faubourg du nord de Bangkok, la vie va pouvoir reprendre son cours avant le prochain déluge !

De retour au village , un moine ,une sommité, est venu dans le virage de la mort pour exorciser les esprits mais il a bien dit que les esprits, les « phis » qui habitent là n'ont pas fini de prendre des vies...Alors lorsque l'on y passe pour se rendre à Sélaphum , un petit coup de klaxon est de rigueur pour amadouer leur désir d'absorber des vies !

Après le festival de Loy Khratong, la saison des moissons a pu débuter...Le village se retrouve alors dans un calme olympien. Il n'y a plus personne pour faire autre chose que de couper le riz, plus de marchands ambulants, de nombreux magasins sont fermés...Tous sont occupés, pliés en deux dans la rizière ! Je vous propose d'ailleurs deux articles publiés l’année dernier pour ceux qui voudrait tout savoir sur le riz sans jamais avoir osé le demander ! » :

Petit traité sur le riz

La route du riz

Si nous sommes arrivés à la saison des moissons, des températures modérées mais aussi des vents du nord , c'est aussi la saison du sport! Nous avions vu dans la dernière gazette, la fête du sport à l’école du village mais là, je vous propose celle de la grande finale du sous district de NA GMAM. Cette année ,elle eu lieu à Ban Nam Tiam! Tous les villages du Tambon( sous-district), les12 écoles y étaient ! Cela a fait du bruit...Belle fête...Des photos et encore des photos !

  

 

   

Après cette fête, dans la foulée, j'ai eu l'occasion de faire aussi une « Promenade » dans les hôpitaux ! Non ,il ne m'est rien arrivé mais ma grande fille TAN , devait depuis longtemps régler un problème de KYSTE dans le mollet qui s’était développer après avoir contracter plus de deux ans en arrière un staphylocoque dorée qui s’avéra récalcitrant ! Elle alla donc voir le docteur du dispensaire du village, enfin décidée de régler le problème, qui alors la réorienta vers l’hôpital de Sélaphum. Le lendemain, le docteur de l'endroit n'ayant pas la compétence et une salle d’opération pour procéder à l’opération, lui pris rendez-vous à l’hôpital de Roi-Et pour le surlendemain. Ce fut alors d'une efficacité fulgurante : Arrivés à 11h00 : opération de l'ablation d'un kyste avec anesthésie locale, analyse du Kyste et remise des médicaments, sortie de l’hôpital 13h30 avec une pause vers 12h30 pour déjeuner et pourtant , il y avait du monde mais n'oublions pas qu'en ISAN, on ne se déplace jamais seul...Ni à deux mais avec la moitié de la famille, alors les salles d'attentes paraissent submergées mais ils ne faut donc pas se fier aux apparences...Et puis l'addition, totalement gratis, eh oui l’hôpital publique, propre et bien organisé. On peut dire ce que l'on veut mais « merci Taksin »qui a instaurer en 2003 la gratuité totale des soins pour tous. Bon , il ne faut pas rêver en sortant une autre administration, la police en l’occurrence, avait bien fait son travail, j'avais une prune sur le pare-brise...Eh Eh , l'argent est-il allé dans les caisses de l'état ? Le discount consenti par le jovial policier au sein du commissariat, me fait surtout penser qu'il est allé pour les « bonnes œuvres »de la police !

En publiant tous les jours, enfin presque, une photo, une réflexion sur facebook, je remarquais une belle image qui plaira aux altermondialismes, clin d’œil à MR Bové et consœurs...Le chien par contre ? Attend-il son tour ou est-il simplement voyeur ?Cela m'a bien fait rire, alors je partage !


Tout un symbole

le samedi 26 , je fis une drôle de rencontre


et j’écrivais : 

«  L'hiver s'installe donc petit à petit, le matin en dessous de 20 degrés et bien-sur nos amis les bêtes s'invitent dans la maison : C'est la saison froide, la saison des récoltes, celle du vent, celle des tournois sportifs et celle des bestioles qui cherchent des nids douillets. Une scolopendre comme on les aime...plus de 20 vingt centimètres au garrot...Elle est passée entre mes jambes et son ombre m'a surpris, après je fis un bond et le bambou fut le seul remède. Au début ça craque quand on l’écrase dans le milieu de sa carcasse large de plus de 5 centimètres et 3 centimètres d'épaisseur, un peu comme une langoustine que l'on décortique mais là, elle n'est pas bouilli alors elle résiste et s'enroule autour du manche, alors je l’emmène dehors et la pose à terre,(auparavant, je prend la photo), puis je la lapide par grand coup de manche à balai et enfin elle trépasse...Terrassée, agonisante sur le tarmac de notre maison où elle venait à peine d'atterrir...Rappelons que je n'avais pas les moyens de faire autrement, sinon je lui aurais volontiers fait une injection létale mais là, tout de même, c'est mortel à ce niveau de carrure « bodybuldée ». Vous hériterez au minimum d'un mal de chien lorsqu'elle vous pique à la limite de l'évanouissement, tel un clou de 50 que l'on vous plante dans le corps, puis une fièvre carabinée pendant près de 10 jours et si l'infection qui s'en suit ne vous mène pas au trépas, vous n'aurez plus qu'à déposer de nombreuses offrandes au temple et accomplir vos mérites. Vous aurez survécu. En ce qui concerne le pourquoi du comment du genre féminin du nom“scolopendre”, ceci est un tout autre débat...Et n'y voyez rien de...Non non !

Le jeudi 1er décembre, la journée mondiale de lutte contre le sida et me faisait publier cet article :

le samedi 3 , j'organisais un gueuleton à la maison avec les habituels abonnés, Hans et Greg mais aussi avec Laurent, issanais pendant trois mois chaque automne depuis quelques années et Alain, nouvel habitant de l'ISAN et blogueur à ses heures.

PUB : Le blog de Alain et Bernard

Au menu de ce repas:

  • Terrine de foie gras maison (merci Lo et Bou), Terrine de lièvre (merci Karine et J-Luc de Noirmout'),petite salade de saison.

  • Banquette de veau à l'ancienne , pomme à l'anglaise

  • Plateau de fromages

  • Tarte aux pommes à la normande avec sa crème glacée maison...

Il y a cinq jours, c’était aussi l'anniversaire du Roi Rama IX...84 ans... Jour où l'on fête les pères par la même occasion ! Un sourire et une fleur de la part de mes enfants, que du bonheur et pas de blabla, et le tour était joue !

Durant cette période que je viens de décrire, je continuais de publier mes articles sur mon premier voyage en Inde en 1991 ! Divagations indiennes...

Et finissait de publier le dernier article de la rubrique « Varkala, kerala,South India », décidant enfin de me remettre de ce court voyage trop émotionnel...

Voilà donc les dernières nouvelles de Pangkhan, pour vous dire qu'il n'y a eu, ni décès , ni mariage, non, non, lorsque l'on coupe le riz (khioo Khao), on ne meurt pas, on ne se marie pas chez ces gens-là...

Paille kheundheu !

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