Sur les traces de Louise de Bettignies

Publié le 09 février 2022 par Chacha Aventurière @latribudechacha

2022 sera l'année d'un retour à la vie de mon blog, et pour çà j'ai décidé d'être de nouveau présente au rendez-vous mensuel de En France Aussi.

Ce mois-ci nous allons aborder le thème du matrimoine sous l'impulsion de 4 femmes géniales ! Paule Elise et Hélène du blog 1916 kilomètres, de Delphine propriétaire du blog In randos véritas et d'Aydrey du blog Arpenter le chemin un blog made in Canada mais qui parle aussi de la France avec passion.

Qu'est-ce que le matrimoine ? 

Commençons par le commencement, il y a encore quelques mois je ne connaissais pas ce terme. Je l'ai vu passer sur mon feed twitter en scrollant mes notifications. Et j'avoue ne pas y avoir prêter plus attention jusqu'à ce qu'il réapparaisse en fin d'année dans la liste des thèmes à aborder pour les rendez-vous mensuels de En France Aussi. 

J'ai donc décidé de combler mon ignorance en cliquant à de nombreuses reprises sur différents liens pour en apprendre un peu plus sur le matrimoine. Voici ce que j'ai trouvé sur matrimoine.fr :

Le Matrimoine est constitué de la mémoire des créatrices du passé et de la transmission de leurs œuvres. L’égalité entre femmes et hommes nécessite une valorisation de l’héritage des femmes. Dès lors Matrimoine et Patrimoine constitueront ensemble notre héritage culturel commun, mixte et égalitaire.

Notre héritage culturel est constitué de notre Patrimoine (ce qui vient des pères) et de notre Matrimoine (ce qui vient des mères). En réhabilitant la notion de matrimoine, le mot comme les femmes qui le composent, nous nous réapproprions l’héritage culturel qu’on nous vole : nous retrouvons dans la chambre de notre culture une autre bibliothèque, celle des compositrices, des conteuses, des clownesses, des plasticiennes…

Si dans mes recherches on associe souvent le matrimoine à la culture, le matrimoine s'inscrit aussi dans les faits de notre histoire.  Notre histoire n'est pas le seul fait d'hommes, et n'oublions que : " Derrière chaque grand homme se cache une femme, mais pourquoi ne pas dire une grande femme? Après tout si l’homme est grand c’est en partie grâce à elle. La femme doit être là pour épauler son homme et le propulser au sommet pour qu'il soit GRAND". Fabien Sullivan GrandfilsJ'ai laissé la citation dans son entièreté,  elle est souvent réduite aux 8 premiers mots, et c'est très bien parce que je trouve la fin très "macho", et dure vis à vis des femmes. Toutefois, j'ouvre une parenthèse en vous invitant à lire "Devenir"  le livre de Michèle Obama qui a elle seule est un très belle exemple de cette citation. Mais là n'est pas le sujet de ce billet 😉, qui je suis certaine nous permettrait d'en débattre pendant des heures.

Le matrimoine dans les Hauts De France ? 

Il y a quelques jours, la ville de Lille a vendu quelques 4600 plaques de noms de rues, et cela m'a donné l'idée d'aborder le thème de matrimoine via les noms des rues. D'ailleurs combien de femmes ont-elles cet honneur de voir figurer leur nom sur une plaque de rue, ou d'un établissement public ?

Saviez-vous par exemple que seulement 2% des rues de la Métropole Européenne de Lille (MeL) portent le nom d'une femme ? Sachant que la MeL compte pas moins de 17 865 rues, seulement 385 portent celui d'une femme. 

Une réflexion en amenant une autre, je me suis demandée combien il y en avait à d'Halluin  ?

Sur 116 rues, 2  seulement portent le nom d'une femme. Il y a la rue Marthe Nollet, la rue Danielle Casanova.

Sur 53 allées, 1 seule porte le nom d'une femme. Il s'agit de l'allée Hildegarde de Bigen.

Sur 11 cités, 1 porte le nom d'une femme. Située à quelques rues de chez moi, il s'agit de la cité Louise de Bettignies.

Sur 9 squares, 1 porte le nom d'une femme. il s'agit du square Hélène Boucher.

Sur 11 places aucunes ne portent le nom d'une femme.

Sur 6 écoles publiques, 3 portent le nom d'une femme. Comme dans de nombreuses villes de France, il y a Maria Montessori, Anne Franck, et Marie Curie.  On notera l'équité sur le nom des écoles, pour les maternelles des noms de femmes, pour les primaires celui d'hommes.

Le nouveau collège quand a lui porte le nom de Lili Keller Rosenberg. Une femme exceptionnelle que j'ai pu rencontrer lors de l'inauguration ceci dit au passage.

 Qui était Louise de Bettignies ? 

La plus part des nordistes connaissent au moins une rue, ou une place Louise de Bettignies proche de chez eux. Née à Saint les Eaux, elle déménage sur Lille puis ensuite outre manche pour y poursuivre ses études. Elle reviendra en France à la mort de son père pour y finir ses études.En 1914 au démarrage de la 1ére guerre, Louise à 34.ans.Lille est très rapidement occupé par les allemands ce qui pousse la jeune femme à s'engager dans la résistance. Avec sa sœur, elle soigne les blessés et portera pas moins de 300 messages entre la zone libre et la zone occupée.En 1916, l'armée britannique la repère pour ses talents polyglottes et la recrute comme espionne. Elle deviendra Alice Dubois grâce à son frère qui lui fera de faux papiers. Sa personnalité et ses talents lui permettront de devenir chef du "réseau Alice". 80 personnes forment son réseau et  assurent le passage des soldats alliés vers les Pays-Bas.Elle sera arrêtée à Tournai en 1915 lors d'un piège tendu par les Allemands. Louise sera détenue un temps à Bruxelles, puis condamné à mort en 1916. Finalement sa peine sera transformée en peine de travaux forcés à perpétuité par un gouverneur militaire belge. Le 21 avril 1916, elle est emprisonnée en Allemagne dans une prison pour femme. Elle trouve la force d'être à la tête d'une rébellion de femmes. Louise de Bettignies mourra en septembre 1918 d'une pleurésie suite à des mauvais soins. Son corps reviendra à Lille en mars 1920 où seront organisées des funérailles nationales.Aujourd'hui son corps repose à Saint Amand Les Eaux. Sa maison natale quand à elle sera bientôt transformée en centre d'informations pour les droits de la femme.

Cité Louise de Bettignies à Halluin

Comme je le dis un peu plus, les rues et places portant le nom de Louise de Bettignies sont nombreuses dans le Nord, tout comme les cité. Une cité chez nous cela n'a rien à voir avec des barres d'immeubles que l'on trouve en bordure des grandes villes. Une cité, on dit aussi une  courée, est une rangée de maison toutes identiques dans une voie privée. On les trouve souvent dans un quartier industriel. La cité Louise de Bettignies à Halluin était à la base composée de 2 rangés de maison avec cette particularité d'avoir devant chaque maison un petit jardin. Certains y ont aménagés un espace où ils peuvent se poser à l'abri des regards indiscrets des voisins, ou jardiner un mini potager. D'autres l'ont laissé en l'état, d'ailleurs on y trouve encore des vestiges comme des toilettes tout cela en souvenir d'un autre temps. Pour des raisons d'accessibilités, une maison a été abattue pour permettre en cas d'incendie aux pompiers d'accéder plus facilement. Le quartier que nous habitons souffre d'une trop forte densité en habitations, c'est pourquoi la seconde rangée de maisons de la cité de Louise de Bettignies a été abattue pour en faire un parking.



Cet article participe au rendez-mensuel En France Aussi de Sylvie du blog Le coinVoyageur.

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