Le rugby en famille

Publié le 26 mai 2021 par Pomdepin @pom2pin

Tous les ans pour le tournoi (des 6 nations, mais les initiés n'ont pas besoin de préciser), je ressors mes vieux billets sur le rugby. Je viens du Sud Ouest, c'est génétique. Je bois du sauternes (pas tous les jours non plus), je mange du confit de canard, des cannelés et des macarons de Saint Émilion (qui n'ont rien à voir avec les macarons parisiens), je sais compter les vagues sur le port de Biarritz pour ne pas me faire tremper, je peux parler du gemmage des pins pendant des heures, et donc, j'adore le rugby et j'y ai joué. Un vrai petit cliché à moi toute seule. J'ai été particulièrement émue quand L'Ado a décidé de s'y mettre aussi et qu'il a même intégré l'équipe de son collège anglais. J'ai essayé d'y intéresser GeekAdo et ses 4m02, mais sans succès. Du coup, on s'est mis à deux (L'Ado et moi) pour tenter ce petit footballeur de Wizzboy et ça a marché! Youpidoo.

BD les Rugbymen de Poupard et Beka

On s'est donc retrouvé en famille sous un déluge torrentiel qui n'a pas entamé l'enthousiasme du gamin, au bord d'un terrain transformé en marécage, avec d'autres parents stoïques: Wizzboy a testé l'école de rugby locale. Après avoir suivi les exploits sportifs de L'Ado (en rugby donc et en foot aussi), de GeekAdo (karate, judo, escrime, de là à dire qu'il s'entraînait pour être tueur à gages...), MangaGirl (judo aussi), PrincesseChipie (basket) et même le foot avec Wizzboy, j'en ai vu d'autres. Mais c'était une découverte pour Marichéri et franchement, malgré la pluie glaciale, on a bien ri. Entraîneurs de rugby des U10 et U8, c'est un sacerdoce.

Déjà, à cause du covid, les gamins ne sont pas sensés se toucher, pour du rugby, c'est pas évident. Mais pas de soucis, ils s'en fichent éperdument et ignorent les malheureux entraîneurs qui tentaient désespérément de leur parler. Ces pauvres garçons m'ont fait pensé à des chiens de berger, façon Rantanplan, pleins de bonne volonté mais totalement inefficaces: leur troupeau de petits joueurs n'écoutaient absolument rien des consignes, tout occupés à courir dans tous les sens et dans la boue. Clairement, les malheureux entraîneurs essayaient de faire travailler l'évitement, ce qui est une bonne idée vu les conditions sanitaires. Ça a raté. Les gamins avaient décidé de plutôt faire mêlée sauvage, dans un entrelacs indécis de jambes et de bras qui dépassaient de l'espèce de tas boueux qu'ils avaient formé au hasard, et en hurlant. On a bien vu des ballons partir dans tous les sens mais aucun évitement. On aurait dit une tornade de tortues mutantes et boueuses. Wizzboy a eu une inspiration subite et il a voulu dégager au pied, c'est à dire dans la tête d'un camarade qui en a profité pour d'auto-plaquer dans une flaque pendant qu'un autre tournait autour de la mêlée, en zigzaguant, bras en l'air probablement pour mieux capter la foudre, en criant yeaaaah. Franchement, j'ai essayé de compter, mais l'amas de gamins était tellement confus et remuant que je n'ai pas la moindre idée de combien ils étaient.

Les entraîneurs ont réussi à séparer la meute à coup de sifflets en mode ultrasons et à faire deux rangées de gamins: on va travailler les passes. J'en ris encore. Ils se sont tous jetés sur les ballons n'importe comment, WizzBoy a fini à califourchon sur un boudin (qui sert à s'entraîner pour pousser), hilare et trempé, deux grands (d'au moins 9 ans) pratiquant la libération du ballon, nonchalamment allongés dans une flaque, style baigneurs sur la plage pendant que le reste de la troupe s'éparpillait aux 4 coins du terrain en poussant des hurlements de sauvages, sauf un petit qui a annoncé que maintenant, il était un alligator. C'est fou, je ne connaissais pas cette position, en rugby...Marichéri et moi avions le hoquet à force d'essayer de ne pas rire.

Wizzboy est revenu ravi, de la boue jusque dans les oreilles: c'est encore plus rigolo qu'il le pensait, le rugby. C'est décidé, il est convaincu et il y retourne. La secrétaire du club était ravie de cette nouvelle recrue. Il paraît que c'est pas facile d'exister face au foot dans la région, j'ai compati. Je n'aurais pas dû. Elle en a profité pour essayer d'enrôler aussi GeekAdo et son physique de deuxième ligne, L'Ado et sa grand experience du rugby anglais et même....moi! Non mais seriously? Ben oui, il nous manque du monde chez les féminines. Euh, comment dire...à mon âge? Je vais plutôt continuer à encourager Wizzboy depuis la touche, ça ira bien comme ça.

Cet article, publié dans vie de famille, est tagué équipe, ballon, boue, enfant, entraînement, mêlée, pluie, sport. Ajoutez ce permalien à vos favoris.