La cholestase gravidique

Comme je vous l'ai dit dans le précédent article, bébé O est né à 36SA. Ceci est dû au fait que j'ai déclenché une cholestase gravidique et qu'il était plus prudent de me déclencher à 36SA pour éviter des complications intra-utérines avec le bébé.

Bébé O est donc né avec 4 semaines d'avance sur le terme américain et avec 5 semaines d'avance sur le terme français ( la durée de la grossesse n'est pas la même en France et aux USA). Une semaine plus tard, à 37SA, il aurait été considéré comme à terme. À 36 SA, il était considéré comme un "late pre-term" ou "prématuré tardif" (je ne suis pas certaine que ce soit le vrai terme en français). Malgré son avance, il pesait quand même plus de 3 kg et mesurait 50 cm. Un beau bébé !

Je ne suis pas docteur et dans cet article, je ne relate que mon expérience. Si vous avez des doutes, n'hésitez pas à en parler à votre médecin !

La cholestase gravidique

Qu'est-ce que la cholestase gravidique ?

La cholestase gravidique est une pathologie du foie, rare et spécifique à la grossesse. Concrètement, elle survient quand les cellules du foie (les hépatocytes) laissent passer les acides biliaires dans le sang plutôt que de les concentrer dans la bile. Les acides biliaires sont fabriqués dans le foie à partir du cholestérol, et sont destinés à être déversés dans l'intestin pour faciliter la digestion des graisses. Cette augmentation du taux d'acides biliaires dans le sang fait que ce dernier est contaminé, ce qui provoque de fortes démangeaisons chez la mère, notamment dans la paume des mains, sous la plante des pieds et partout sur le corps. Ce sang contaminé va aussi dans le placenta et le bébé et cela peut provoquer la mort de ce dernier. Il existe un traitement pour calmer les démangeaisons mais ils ne sont pas anodins et il faut généralement déclencher l'accouchement à 36SA pour éviter la mort fœtale in utero.

En Europe et aux États Unis, cette pathologie touche environ 0,5 à 1% de femmes enceintes.

Mon expérience avec la cholestase gravidique

J'avais aussi eu une cholestase gravidique pour ma deuxième grossesse (en France) et j'avais été déclenchée à 36 SA + 5 jours, dès qu'on l'avait détectée. Cela faisait une semaine que je me grattais et j'en étais arrivée au point où je devais me doucher le soir pour calmer mes démangeaisons et pouvoir dormir. Une nuit, n'arrivant pas à dormir, j'ai fait des recherches sur Google et ai trouvé que cela pouvait tuer le bébé et la maman. Le matin même, j'appelais la maternité qui me demandait de venir faire des examens dans la matinée. Dès que les résultats sanguins ont confirmé la cholestase gravidique, l'obstétricien m'a conseillé un déclenchement. 5 heures plus tard, notre Loulou était née, avec 4 semaines et demi d'avance sur le terme français.

Je n'avais pas du tout imaginé que ces démangeaisons pouvaient avoir un lien avec la grossesse.

Pour cette grossesse (en Californie), j'ai anticipé un peu les choses et ai demandé à être testée pour la cholestase gravidique dès que mes paumes de mains me démangeaient, à partir du début du 3ème trimestre. La gynécologue ne me prenait pas trop au sérieux et je devais batailler/insister à chaque fois que je demandais à ce qu'elle me prescrive cette prise de sang, jusqu'à ce que les résultats reviennent positifs et qu'on m'ai déclenchée. Elle m'a alors félicitée d'avoir demandé ces examens sanguins (heureusement que j'avais eu l'expérience pour ma précédente grossesse car sinon la gynéco serait probablement passé à côté).

Le matin du jour des 36 SA, j'ai reçu les résultats d'une prise de sang qui confirmaient cette pathologie, via email. C'était un dimanche. J'ai d'abord envoyé un email à ma gynéco. N'ayant pas de réponses (normal, elle ne travaille pas le dimanche), j'ai appelé le service Labor & Delivery de Kaiser (le service pour le travail et l'accouchement) mais comme je n'avais pas de contraction et que je n'étais pas sur le point d'accoucher, ils ne pouvaient pas traiter mon appel et me passer l'obstétricien de garde. Avec mon mari, nous avons donc dû appeler le centre d'appel de Kaiser, expliquer mon problème de nombreuses fois à des gens qui ne sont même pas docteurs et qui n'y comprenaient rien, être transférés de services en services, devoir à chaque fois tout re-expliquer, devoir rappeler suite à une coupure de l'appel... bref, près d'une heure après, nous avons enfin pu parler à l'obstétricien de garde (rappelez-vous, celui du service Labor & Delivery qui ne pouvait pas me parler car je n'étais pas sur le point d'accoucher). Elle nous a conseillé de venir à l'hôpital pour faire un monitoring et voir comment allait le bébé (nous ne pouvions pas directement y aller à cause du COVID). Une fois sur place, l'obstétricien nous a conseillé un déclenchement étant donné les taux élevés de la prise de sang. Bébé O est né le lendemain, à 36 SA + 1 jour.

Pour ces deux grossesses, j'ai eu de la chance de ne pas avoir la cholestase gravidique avant 36 SA et d'être déclenchée au moment où on la découvre : ça évite les traitements et ça évite de stresser !

Pour ces deux grossesses, les démangeaisons ont disparu très vite après l'accouchement et tout est rentré dans l'ordre naturellement pour mon foie.

Comment détecter une cholestase gravidique ?

Outre les démangeaisons de la mère qui peuvent mettre sur la piste d'une cholestase, il faut tester le dosage de sels biliaires dans le sang, grâce à une prise de sang.

Plus d'informations sur cette pathologie

Je ne suis pas docteur et dans cet article, je ne relate que mon expérience.

Voici des sites sur lesquels vous trouverez plus d'informations sur la cholestase gravidique.

Dans tous les cas, si vous avez des doutes ou des questions, n'hésitez pas à en parler à votre gynécologue ou médecin.

Connaissiez-vous cette pathologie ? N'hésitez pas à partager ce post autour de vous pour faire connaître cette pathologie de grossesse.