Saint-Guilhem-le-Désert

Poursuivons notre découverte de l'Hérault avec ce dernier article. Après avoir randonné au cœur du Cirque de Mourèze, nous nous sommes enfoncés un peu plus dans l'arrière-pays. Ainsi nous avons atteint Saint-Guilhem-le-Désert. La visite de ce village est un incontournable. Souvent bondé de touristes en été, il faut se lever tôt pour en profiter pleinement. Ce jour-là, nous avons aussi découvert la grotte de Clamouse et le pont du diable. Une journée riche et passionnante.

Situé dans une vallée du bout du monde, au confluent du Verdus et de l'Hérault, se cache un village aux pierres blondes. Il s'agit de Saint-Guilhem-le-Désert qui a su au fil du temps garder tout le charme médiéval qui a fait sa renommée. Niché au pied d'impressionnantes falaises de calcaire, on ne peut qu'être fasciné par ce village blotti autour de son abbaye.

Celle-ci démarre en 804 avec l'arrivée de Guillaume (Guilhem en occitan) dans le Val-de-Gellone. Petit-fils de Charles Martel, cousin de Charlemagne, il décide après avoir guerroyé jusqu'en Espagne de déposer les armes et de fonder une abbaye dans un lieu reculé de la vallée de l'Hérault. Bâti bien à l'écart de toute présence humaine ( un désert, diront certains). Il y instaure le premier culte populaire : la vénération d'une relique de la Vraie Croix offerte par Charlemagne. Ainsi dès le 10 e siècle, l'abbaye devient une étape incontournable sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Autour de celle-ci, un bourg puis un village se développent. Il prendra, au 12 e siècle, le nom de Saint-Guilhem-le-Désert. Au cours des 15ème et 16ème siècles, les guerres de religions sonnent le déclin du monastère. Celui-ci sera tout même sauvé de la ruine grâce à la congrégation bénédictine de Saint-Sauveur. Après la Révolution française, les bâtiments de l'abbaye sont vendus et dépouillés de leurs biens. Il faudra attendre 1960, pour qu'elle soit prise en charge par les Monuments Historiques et que débutent les travaux de restauration. Enfin, en 1998 l'abbatiale est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

En 2010, le village de Saint-Guilhem-le-Désert, associé aux gorges de l'Hérault, obtient le prestigieux label " Grand site de France ". L'ensemble composé du Pont-du-Diable, de la grotte de Clamouse et du village attire énormément de monde dès les beaux jours.

En bon phobique de la foule que nous sommes, nous avions un peu peur de partir découvrir cette cité. Au fil de nos voyages, des lieux remarquables, nous avons eu la chance d'en voir quelques-uns. S'ils ont tous une histoire incroyable et une beauté sans conteste, il nous est aussi souvent arrivé d'être déçus, la plupart du temps au vu de la sur fréquentation touristique à laquelle nous contribuons.

Mais cette année, comme nous avions déjà pu le constater au Cap d'Agde, les vacanciers sont moins nombreux. Et cela s'est vérifié ici également. Si cette baisse d'affluence est préjudiciable pour le secteur du tourisme, il faut avouer très égoïstement que cela nous va plutôt bien. Pouvoir se promener dans les ruelles de Saint-Guilhem-le-Désert en plein mois d'aout sans se marcher les uns sur les autres c'est vraiment fort agréable.

Venir et visiter Saint-Guilhem-le-Désert

Pour venir visiter Saint-Guilhem, le mieux est d'utiliser le parking (payant) aménagé à la maison du Grand Site de France. Ensuite des navettes gratuites assurent la liaison avec trois arrêts (Pont-du-Diable, grotte de Clamouse et Saint-Guilhem). Croyez-moi sur parole, c'est vraiment la meilleure option. Vouloir stationner au village est quasiment impossible en été. Alors, garez votre voiture, prenez la navette et admirez le paysage grandiose des gorges de l'Hérault.

Ne venez pas trop tard (le mieux reste le matin). L'après-midi, le Pont-du-Diable et sa plage aménagée attirent beaucoup de monde et le parking peut vite être plein.

C'est donc assez tôt que nous sommes arrivés, que nous avons pris la navette pour enfin découvrir le beau village de Saint-Guilhem-le-Désert.

Ce dernier n'est pas immense. Il se résume à une ruelle principale bordée de maisons magnifiquement restaurées, de restaurants et de nombreuses boutiques. Malgré tout, l'authenticité et l'âme médiévale sont bien là. Nous arrivons sur la grande place de la liberté. En son centre, un platane majestueux planté en 1855 apporte une ombre salvatrice. C'est ici que nous pénétrons dans l'abbaye. Joyau du premier art roman languedocien, nous découvrons l'abbatiale du 11 e siècle, la crypte, l'orgue de 1782, le reliquaire de Saint Guilhem et celui de la Vraie Croix ainsi que le cloître. La visite est gratuite.

Puis nous reprenons notre exploration du village. Nous voici attirés par une rue au nom singulier : la rue du bout du monde. Je ne sais pas si elle y mène vraiment, en tout cas elle mène au bout du village et aux nombreux sentiers de randonnées.

Pas de randonnées pour nous, car une visite de la grotte de Clamouse nous attend. Alors nous rebroussons chemin en empruntant la ruelle qui longe le ruisseau nommé Verdus et nous reprenons la navette.

Découverte en 1945 à l'occasion d'une sécheresse exceptionnelle qui permit de franchir le siphon de la source de la Clamouse, la grotte de Clamouse est un endroit remarquable. La diversité de ses paysages souterrains est presque unique en Europe. Elle se distingue notamment par l'abondance d'aragonites et de calcites, qui sont de fines cristallisations de carbone de calcium.

se fait avec un guide et démarre par la projection d'un film retraçant l'histoire celle-ci. Puis nous descendons dans cet ancien lit de la rivière qui peut être submergé par les eaux en période de crue. Outre les concrétions classiques rencontrées dans de nombreuses grottes, comme les stalagmites et les stalactites, le trésor de Clamouse, ce sont bien des concrétions dites jeunes (quelques milliers d'années seulement). Elles tapissent certaines salles et sont d'une blancheur étincelante. La visite se termine par un magnifique son et lumière mettant remarquablement en valeur les sculptures dessinées au fil du temps.

La découverte de la grotte de Clamouse en début d'après-midi, juste après la promenade dans le village de Saint-Guilhem-le-Désert, est, semble-t-il, la bonne option. Cela correspond au moment de la journée où il fait le plus chaud. Alors une petite plongée dans un monde souterrain à 17 degrés c'est idéal.

Je serai très brève sur ce dernier, car nous n'avons fait qu'y passer rapidement. Ce pont roman construit entre 1028 et 1031 enjambe en son point le plus resserré le fleuve Hérault. Situé à l'entrée des gorges, il est considéré aujourd'hui comme le plus ancien pont médiéval français.

Sa renommée n'est plus à faire, vous l'aurez tous vu au moins une fois en photo sur Instagram. C'est un lieu très prisé des touristes, mais aussi des habitants de l'Hérault qui s'y retrouvent pour passer une belle journée sur la plage aménagée et surveillée. Mais en cette chaude journée, en sortant de notre grotte, il y a beaucoup trop de monde à notre gout. Alors nous avons préféré rentrer au Cap d'Agde et profiter d'une dernière baignade en mer avant notre départ pour la montagne.

L'Hérault aura été pour nous une vraie belle découverte inattendue. Deux semaines n'auront pas été suffisantes pour tout voir, surtout dans l'arrière-pays. Saint-Guilhem-le-Désert fera partie de nos plus beaux souvenirs tout comme la grotte de Clamouse. Sachez qu'il existe tout un tas d'activité possible dans les gorges de l'Hérault comme le canoé par exemple. Saint-Guilhem-le-DésertSaint-Guilhem-le-Désert

A propos de l'auteur

Partir découvrir de nouveaux horizons. Proches ou lointains, peu importe tant que cela se fait en famille afin de garder de beaux souvenirs que nous partageons avec vous à travers ce blog.