Thursday thunder: brexit dead end

D'ici trois semaines, la Grande Bretagne (je n'ai pas dit le Royaume-Uni, puisqu'on ne sait toujours pas ce qui va se passer pour l'Irlande du Nord) sortira de la période de transition et rentrera en fanfare dans le vrai brexit. Les brexiters attendent ça depuis plus de 4 ans, on va voir ce qu'on va voir...c'est sûr, mais quoi exactement? Personne ne sait, à juste trois semaines de l'échéance donc, ce qu'on va voir. De négociations ultimes en négociations de la dernière chance, on n'a pas avancé d'un iota, juste repoussé une date limite qui n'en finit plus de reculer. Il n'y a pour l'instant, aucun accord entre Londres et Bruxelles, et le dîner d'hier soir entre un Boris Johnson ébouriffé et hilare, et une Ursula impeccable et peu portée à la rigolade parce que consciente, elle, de la gravité de la situation, n'a rien apporté (cela dit, comme on y a servi du poisson, je soupçonne les cuisiniers de la commission d'y avoir magnifiquement trollé Johnson, qui s'entête à refuser tout accord à cause de droits de pêche).

Thursday thunder: brexit dead endTwo scruffy clowns and two grown ups, source

Je pourrais développer pendant des heures, mais ça servirait à quoi? J'ai l'impression de piquer la même colère en boucle depuis 4 ans. Et c'est bien là le problème. Les brexiters, enfermés dans leurs délires, ont refusé d'écouter quoique ce soit. On les a prévenus, mais ils ont tout balayé d'un revers de main. Et aujourd'hui, ils ont le toupet d'accuser les européens de vouloir les punir, quand Barnier, qui a une patience et un self control admirables, leur rappelle simplement que ce qu'on leur dit inlassablement depuis 4 ans, va arriver d'ici 21 jours. Par leur faute. Non, Bruxelles n'a pas de nouvelles exigences soudaines dans les négociations. Bruxelles répète depuis 4 ans que la Grande Bretagne ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, les avantages de l'union sans en faire partie. Il n'y a rien de nouveau, les remainers l'ont expliqué ad nauseam avant, pendant et après le référendum. Non, Bruxelles ne veut pas tout à coup se venger des britanniques en les empêchant de franchir les frontières européennes comme bon leur semble. On va juste leur appliquer les règles qui existent depuis des lustres pour les ressortissants des pays tiers, puisque c'est ce qu'ils vont devenir, un pays tiers. C'était quand même bien le but du brexit, de ne plus faire partie de l'union? Ce n'est la faute ni des fonctionnaires européens, ni des français, ni des irlandais ni des allemands, ni des extraterrestres ou de je ne ne sais qui, c'est la faute des brexiters.

Sur place, en Grande Bretagne je veux dire, ils font encore plus fort. Vous croyez qu'ils assument leurs responsabilités devant le cataclysme qui s'annonce, et qu'ils ont entièrement provoqué? Pas du tout. Ils accusent les remainers (les pro européens). Ah. Il fallait oser, ils l'ont fait, sans aucune honte. Les négociations sont un échec parce que les remainers ont refusé de faire des compromis...euh, WTF?!? Sérieusement, en matière de déni de la réalité, Trump, c'est du pipi de chat à côté des brexiters. Je ne sais même plus quoi dire tellement je suis estomaquée devant autant de mauvaise foi. C'est fou comme ces espèces de bullies machos, fachos et fiers de l'être, se transforment en pauvres gamins chouineurs dès qu'ils se heurtent de plein fouet à la réalité et que leurs mensonges, leur bêtise, leur couardise et leur incompétence crasse apparaissent au grand jour. Ils font un caprice, les pov'choux...

Enfin bref, je pourrais me répandre comme ça, pendant longtemps, mais à quoi bon? J'ai une très grosse pensée pour mes amis là et j'ai juste envie de dire aux brexiters, pour parler comme eux: grow up and own your mess, brexmoaners!

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