Les passagers du train, top 10

Publié le 03 septembre 2020 par Pomdepin @pom2pin

Je n'ai pas mis Thursday thunder dans le titre parce que ça faisait un peu long et je vais encore passer pour une affreuse grincheuse. Mais bon, en même temps, il y a de ça...il se trouve qu'on a pris le train pour aller dans les Landes et qu'on n'était loin d'être tout seul. Certains passagers m'ont très légèrement agacée (je sais, il m'en faut peu et je suis certainement très agaçante aussi). Je vous ai fait un petit florilège de nos compagnons de wagon.

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10- La pauvre maman stressée et surtout stressante. Elle voyage avec un bébé. Elle est terrorisée à l'idée qu'il dérange les autres voyageurs, du coup elle passe le trajet à lui faire bruyamment chuuuuuuut. Pendant 2 heures. Alors que le malheureux bébé veut juste dormir tranquillement. Elle est tellement stressée qu'elle finit par énerver son gamin qui stresse aussi et se met à hurler en mode vuvuzuela stridente alors qu'il était tout calme au départ. La pauvre femme ne sait plus quoi faire et son stress communicatif décuple, contaminant encore son bébé qui passe dans les aigus...alors, bon, je l'ai mise dans ce top 10, cette maman effondrée, parce que c'est vrai que ça peut être lassant, un bébé qui crie à pleins poumons pendant deux heures, mais en vrai, elle a droit à toute ma compassion et solidarité. Cette maman stressée, c'était moi il n'y a pas si longtemps, et je suis de tout cœur avec elle. Après, si quelqu'un a des boules quies à me prêter...

9- La rebelle qui met son masque dès que le contrôleur arrive et l'enlève aussitôt après son passage, avec un air triomphal, en narguant du regard les autres voyageurs qui restent masqués. Manque de chance pour elle, le contrôleur a envie de se dégourdir les jambes et il ne fait que passer et repasser. Et elle met, enlève, remet son masque. Jusqu'à ce que ce qui devait arriver, arrive: elle oublie son masque sur son nez, se trompe, et l'enlève quand le contrôleur revient, toujours en toisant les autres passagers. Dont le masque ne cache pas du tout la franche hilarité quand cette abrutie se fait rappeler à l'ordre par le contrôleur. Et toc.

8- l'hystérique du désinfectant, qui malheureusement n'est pas assis à côté de la rebelle au masque alternatif au-dessus. C'est dommage, ça aurait pu donner une confrontation amusante. Lui est armé de son bidon de gel hydro alcoolique format conteneur, qu'il s'est carrément fait greffer au bout des doigts, et il vaporise de partout. Pschiiit. Ça a commencé sur le quai, quand il a provoqué un attroupement derrière lui parce qu'il a déversé des litres de gel avant de consentir à mettre un pied dans le train. Et puis il a désinfecté au napalm le coin bagage avant d'y déposer sa valise. Puis il l'a reprise et repulverisée, au cas où, pendant que la file derrière lui s'impatientait. Il a essayé d'ouvrir la porte coulissante du wagon avec le coude, en aspergeant toujours autour de lui, y compris dans l'œil de la mère de famille qui a voulu lui ouvrir parce que ça va bien comme ça, mais on attend derrière. Aïe. Il a entamé une progression lente, très, très lente, en faisant pleuvoir des hectolitres de gel sur tous les sièges...pschiiiit. Il continue pendant tout le trajet, dès que quelqu'un passe à proximité, il ressort son gel. Ça empeste. Clairement, le monsieur à côté de lui regrette d'avoir juste un masque en tissu, il aurait plutôt dû prévoir un masque à gaz.

7-Le ronfleur. Vous allez me dire, au moins, il est calme. Certes, mais si il continue comme ça, le conducteur va finir par arrêter le train en croyant à un problème mécanique. Non parce que ça résonne bien dans tout le train là. C'est normal, ce bruit de tronçonneuse asthmatique?

6-Le convoyeur de fond. Ou un truc comme ça. Il doit forcément transporter un trésor inestimable dans sa valise, pour éprouver le besoin d'aller vérifier comme ça toutes les trente secondes si elle ne s'est pas envolée. On ne dénoncera jamais assez le problème de l'évaporation spontanée des bagages. Ou alors, il a quelque chose de radioactif dans son sac? Un liquide inflammable au moindre sursaut? Un alien mutant?

5-le standard téléphonique. C'est embêtant, c'est bien indiqué, il est demandé de pas téléphoner dans le wagon pour ne pas déranger les autres passagers. Ce jeune homme prend logiquement ça pour une injonction à appeler toutes ses connaissances, dont son pote Djaunh-Ferdinand pour lui raconter ses vacances. Forcément, vu qu'il connaît du monde, ça lui prend tout le trajet. Et finalement, il n'a pas fait grand chose, pendant ce mois d'août, vu qu'il raconte toujours les mêmes anecdotes, en boucle.

4- L'apprentie starlette et sa copine comateuse. C'est bien simple, Eglantine-Raymonde est une fille trop cool, tu vois quoi, à qui il arrive des trucs de ouf, quoi, tu vois, et si elle raconte des insanités débiles et à la décence très relative à faire passer les candidats de télé-réalité pour des docteurs en physique quantique sa vie captivante en hurlant pendant tout le voyage avec sa voix de crécelle pas du tout crispante à son faire-valoir bovin sa copine amorphe à côté, c'est pour lui rendre service, pas pour se faire remarquer à tout prix. Tu vois quoi, cool. Si elle l'avait fermé une demi seconde, j'en aurais profité pour lui présenter le 5, clairement, ils sont faits pour s'entendre.

3- Le papa bienveillant qui voyage bienveillamment avec son petit garçon dans la bienveillance suprême. Oui alors, c'est très bien de laisser avec bienveillance ce cher petit s'exprimer, mais non, il n'est pas adorable, c'est juste un sale gosse mal élevé, et ça ferait du bien à tout le monde si vous lui disiez de la fermer un peu, parce que ses commentaires désobligeants sur le physique des autres passagers ne sont pas bienveillants du tout, eux. Ils sont grossiers, voire même racistes. On se demande où un si jeune garçon a pu apprendre un tel vocabulaire et de telles idées...

2-L'amie des arts et des animaux réunis. Au départ, elle a l'air inoffensif, malgré son caniche permanenté sous le bras et sa gamine à noeud-noeud ou l'inverse. C'est juste que c'est curieux cette manie de parler de ses deux filles, ou de dire " ta petite sœur " en s'adressant à l'humaine du duo et en désignant celle à 4 pattes, mais bon...manque de chance, cette mère dévouée est donc aussi amie des arts, enfin surtout d'un art. Le chant lyrique. Voilà. Elle installe son chien sur ses genoux et entreprend je cite " de lui chanter une berceuse ". À pleins poumons. Ce qui réveille le bébé du 10 qui s'était endormi à force de hurler. Non mais, elle va la fermer, la Castafiore, ou je lui fait bouffer son caniche!

1- La famille Groseille au grand complet, avec les grands parents, les petits neveux, les cousins au troisième degrés, la total, qui a pris soin de prendre des places réparties partout dans le wagon en faisant bien attention à ne jamais être à côté les uns des autres pour bien faire profiter tout le monde de leurs conversations et échanges d'objet divers, dont un sandwich cornichon-sardine-mayo avarié qui goutte partout et une couche sale. Le pauvre monsieur du 8 n'en peut plus, il pulvérise partout, en mode derviche tourneur. J'ai cru à un moment qu'ils allaient allumer un barbecue au milieu de l'allée, après avoir planté la tente. Tout ça en s'interpellant dans tout le wagon à coup de jurons très fleuris bien sûr. Entre le gamin qui enlève ses chaussures et pose ses pieds sur les genoux de l'inconnu à côté qui fait un bond dégoûté, la mère qui fait déplacer trois rangées pour " aller en mettre une " à l'ado qui n'a même pas daigné lever les yeux de son téléphone pour attraper au vol la couche pleine qu'on lui lançait et qui s'est écrasée juste devant la Castafiore qui a failli en lâcher son caniche qui s'est mis à piaffer...rhaaaa!

Alors je sais ce que vous allez me dire, je suis asociale et j'ai peut-être un très léger sens de l'exagération. Et bien pas du tout! PrincesseChipie qui pourtant, est d'une très grande tolérance, qui aime passionnément les gens et qui est toujours de bonne humeur (tout l'inverse de sa mère en fait), n'en pouvait plus non plus, elle s'est retrouvé au bord des larmes, d'épuisement nerveux. Je hais les voyages.