Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant : épisode 26

Publié le 16 juin 2020 par Pomdepin @pom2pin

J'ai décidé, dans l'espoir de détendre l'atmosphère à ma petite échelle en cette période bizarre, de massacrer l'histoire de l'Angleterre, sans aucune compétence ni prétention autre que celle de faire rire un peu. Je vais d'ailleurs arrêter bientôt, non pas que j'ai épuisé le sujet, mais on est tout deconfiné ou presque. En attendant, résumé de l'épisode précédent: on attaque le dix huitième, et ça va être busy...je ne parle pas que de la vie sentimentale des George qui se succèdent par inadvertance sur le trône (c'est une image).

Son fils, originalement nommé George et tout aussi allemand lui succède en 1727. Non seulement c'est le dernier roi britannique a être né à l'étranger (j'en ris encore, sans compter que jusqu'à 4 ans, il ne parle pas un mot d'anglais alors qu'il maitrise parfaitement le français) mais c'est le premier à soutenir de manière tout à fait originale, l'opposition au parlement. L'opposition à son propre gouvernement donc, c'est dire si il avait tout compris et si dès le début du dix-huitième siècle, les monarques britanniques ne servaient à rien à part le côté décoratif pendant que le parlement bossait, lui. A part ça, George II n'a aucun intérêt. On enchaine avec, vous allez rire, George III en 1760 et là, il va y avoir du sport. Le petit George a 22 ans quand il succède à son grand père. Il est très fier d'être né en Angleterre à la difference de ses prédécesseurs. Il est bien brave, bien gentil, bien protestant, bien fidèle à sa femme la reine Charlotte, pas contrariant du tout avec le parlement...c'est d'un ennui mortel. Et puis, lui même se lasse d'être aussi lisse et terne, il décide de devenir fou et ça met de suite une autre ambiance.

Meme si il ne sert à rien, un roi d'où ça fait désordre, on confit donc la régence à son fils futur George IV de 1811 à 1820 (période connue de façon tout à fait originale sous le nom de Regency, mais avec une majuscule qui a donné sont nom à des styles architecturaux, mobiliers, picturaux, et même vestimentaires tout à la fois, c'est dire si on s'est éclaté). Les avis sont partagés, certains voient en George un patron des arts, un gentleman élégant et primesautier qui a fait beaucoup pour le développement de diverses industries (les tripots, les maisons closes...) d'autres pensent que c'était un débauché hystérique, paresseux et irresponsable. George commence fort en épousant en cachette une catholique, deux fois divorcée et même pas noble, Maria Fitzherbert en 1785 (un peu comme si William avait épousé une grande prêtresse druidique, boutonneuse et à l'haleine fétide en secret..). Pas de chance, le mariage est illégal. C'est ballot. Comme ça fait désordre, George se décide, par pure bonté d'âme, à se débarrasser de Maria (qu'il trompe avec tout ce qui bouge) en 1787. Vraiment, c'est pour faire plaisir. Mais bon, si le parlement veut le remercier pour son dévouement admirable, il a deux ou trois petites dettes qui traînent. Ce n'est pas qu'il mène une vie de débauche onéreuse, mais vous savez ce que c'est, ma bonne dame, de nos jours avec £10 000, on n'a plus rien. D'ailleurs, sa petite masure, Carlton House tombe en ruine, il faudrait aussi la retaper. Bref, le parlement lui verse les modestes sommes de £161 000 et £60 000 soit en monnaie actuelle presque £25 000 000. Voila. Il savait vivre quand même, George. 25 millions de dettes à lui tout seul, comme ça, à 25 ans...quand on pense qu'on nous ennuie avec les prêts étudiants!

George continue à profiter de la vie tenir son rang. Il a des tripotées de maîtresses (des actrices, les épouses de ses copains, n'importe qui passant à proximité, franchement ce n'est pas un prince sectaire), les scandales se multiplient. En 1795, en grand sportif, il bat son précédent record de dettes et atteint la somme vertigineuse de 65 millions de nos livres actuelles. Le parlement paie encore mais l'oblige à épouser une princesse protestante de bonne famille, Caroline de Brunswick. Il ne change pas d'hygiène de vie pour autant. Ça tombe bien, probablement par soucis d'intégration et pour s'adapter aux coutumes locales, Caroline fait pareil et enchaîne les scandales à coup d'amants et de dettes de jeux...elle finit même par faire ses valises et repartir. Franchement, pourquoi les tabloids nous ont ennuyé avec Charles et Diana, c'était de la rigolade!

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Pendant la régence, George se charge des affaires publiques principalement en n'y mettant pas son nez et en laissant le parlement se débrouiller tout seul. Il faut avoir des priorités dans la vie, il est déjà occupé à faire la fête, il ne peut pas être partout. Pour Napoléon, les impôts et toutes ces sortes de choses ennuyeuses, voyez avec le premier ministre, on ne va pas le payer à rien faire celui là, il faut bien qu'il serve à quelque chose. George continuera à appliquer cette méthode de gouvernement remarquable une fois roi. Caroline essaie aussi de revenir faire sa reine, mais il ne veut rien savoir et l'envoie promener.

Il meurt en 1830 obèse, alcoolique avec la goutte, couvert de maîtresses, de dettes et d'ulcères et probablement avec des pellicules et le cheveux gras, mais heureux et en ayant donner son nom à un style d'ameublement, une mode vestimentaire bizarre (c'est moi, ou ça fait chemise de nuit?) et une bonne centaine de pubs....je ne sais pas vous, mais je trouve que Harry serait tout à fait compétent pour reprendre le job!