Apprendre moyennement l’histoire anglaise en s’amusant, épisode 23

Publié le 03 juin 2020 par Pomdepin @pom2pin

J'ai décidé, dans l'espoir de détendre l'atmosphère à ma petite échelle en cette période bizarre, de massacrer l'histoire de l'Angleterre, sans aucune compétence ni prétention autre que celle de faire rire un peu. Résumé de l'épisode précédent: les anglais se sont tellement éclatés sous Cromwell, qu'ils décident à sa mort de réouvrir les pubs et les restaurants...attendez, je crois que je confonds avec l'actualité...on va parler restauration certes c'est plus royal que gastronomique.

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L'épisode Ollie Cromwell a bien dégouté les anglais de toute tentative de révolution, et ils sont ravis de donner le trône au fils de Charles qu'ils ont décapité juste quelques années plus tôt, c'est pas malin. Le 8 mai 1660, Charles II est proclamé roi et il débarque à Londres le 28 mai, dans l'allégresse générale. On peut comprendre qu'il se méfie et ait attendu quelques jours, il ne faudrait pas que le bon peuple change encore une fois d'avis, on n'est jamais trop prudent. Charles II est connu pour avoir été un vrai petit comique, sautant sur tout ce qui bouge, collectionnant les maîtresses et les scandales, il faut bien s'occuper. En même temps, après les années Cromwell pas folichonnes, c'est la fête dans tout le pays. Finies la morale puritaine et ses restrictions, on va s'amuser.

Charles redonne le droit aux gens de manger des mince pies, ces pâtisseries traditionnelles de Noël interdites par ce rabat joie de Cromwell (bon cela dit, c'est à base de viande hachée et de fruits secs, si ça se trouve Ollie était juste gastronome...). On rétablit aussi les fêtes et les anglais peuvent à nouveau danser... bref, c'est l'allégresse générale, avec Charles II, on s'éclate, en tout cas en Angleterre. Les écossais et les irlandais boudent bêtement, sous prétexte qu'on les affame, jamais contents ceux là. C'est vrai aussi qu'on profite un peu de la bonne humeur générale pour aller leur taper dessus et les soumettre définitivement, mais c'est sûrement plus pour les faire participer à la bonne humeur générale, non ? Ils ne font aucune efforts aussi ! Tenez, regardez en Irlande : les anglais prennent sur eux d'y délocaliser gentiment leurs batailles, histoire de garantir l es défilés d'orangistes décérébrés le tourisme trans frontalier pour des siècles, et vous croyez que les irlandais sont reconnaissants ? Pas du tout !

Bon cela dit, Charles reprend la boutique certes, mais les habitudes familiales aussi et comme papa avant lui, il s'assoit un chouïa sur les droits du parlement. Il a aussi la manie de déclarer la guerre aux hollandais tous les 4 matins sans demander l'avis de personne et sans budgéter correctement pour de sombrer histoires de négoce maritime et de colonisation. On avait une définition très particulière de la guerre commerciale au dix septième siècle. Sans compter que ça fait des frais, toutes ces batailles. Alors forcément, comme les parlementaires sont mesquins, ils refusent de financer les petites escapades martiales de Charles qui en plus n'arrive même pas à les battre, ces hollandais récalcitrants. La dessus, voilà-t-il pas que son frère et héritier, le petit James décide de faire son intéressant et de se convertir au catholicisme. Les députés prennent peur, ciel un infidèle, et veulent l'empêcher d'accéder au trône. Ça énerve Charles qui défend son petit frère et paf, il dissout le parlement...ça sent légèrement le remake du règne de Charles I tout ça, sauf qu'il n'y a pas de grincheux à la Cromwell en vue et que Charles II est très populaire.

Les arts et les lettres fleurissent, mais ça n'a rien à voir avec une poussée d'acné. La science aussi, youpidoo, tout va bien en Angleterre. Pendant que Charles II collectionne les maîtresses et les guerres, les anglais continuent à s'amuser. J'irais même jusqu'à dire qu'il y a une chaude ambiance surtout à Londres, vers 1666. Après qu'une épidémie de peste frappe la ville, voilà qu'entre le 2 et le 6 septembre 1666, Londres brûle, littéralement. En même temps, la chaleur assèche les boutons ( de peste donc...je vais vomir). Le great fire of London ravage la ville pendant 4 jours. Il aurait commencé dans la bakery, une sorte de boulangerie pâtisserie d'un certain Thomas Faryner dans la bien nommée Pudding Lane. La majorité des bâtiments londoniens à l'époque sont en bois et le feu gagne vite. La légende veut qu'il n'y ait eu aucune victime...la légende est bien gentille, mais elle est aussi légèrement de mauvaise foi. Cela dit, les victimes n'ont effectivement pas succombé directement dans l'incendie. Non, elles ont été lynchées par la population, parce qu'une rumeur s'est répandue encore plus vite que les flammes accusant les étrangers en général d'être les incendiaires. Après, savoir exactement combien sont morts...on n'allait pas compter quand même, c'était des étrangers ! D'ailleurs ça ne vaut toujours pas la peine d'en parler, même aujourd'hui, the great fire of London et son absence de victimes (on se comprend, de victimes qui comptent, anglaises quoi) est passé à la postérité comme un grand moment de résilience nationale et patriotique, sortez les trompettes et dégagez les étrangers. C'est curieux, mais j'ai comme des nausées d'un coup...on va vite passé à la suite, comme Charles II qui a profité de la catastrophe pour ordonner la reconstruction d'une Londres pimpante, élégante bien plus avenante qu'avant, telle qu'on la connaît aujourd'hui. Cet incendie, c'est carrément une aubaine pour Charles qui peut façonner sa capitale comme il veut et continuer à s'amuser.

Mais tout à une fin, y compris notre ami Charlie, qui meurt en 1685. Son frère James lui succède, avec le numéro 2 aussi, c'est pratique. Vous vous souvenez, James, celui qui s'est converti au catholicisme ? Le parlement avait peur que ça pose problème ? Ben, le parlement n'avait pas tort.