Kachgar — قەشقەر — Collection de timbres #3

Kachgar
قەشقەر

Collection de timbres #3

Ce n’est pas parce qu’on est confinés qu’on n’a pas le droit de voyager. Une fois par jour, je vais essayer de vous faire découvrir le monde, les lieux que j’aimerais connaître un jour et que d’autres ont eu la chance de parcourir. Aujourd’hui, nous retournons en Chine, dans l’ancien Turkestan.
Photo by simon sun on Unsplash alt

Kachgar (ou Kashgar, Kashi, قەشقەر en ouïghour, 喀什 en chinois, sinogramme du bruit de la toux —  — et quelque chose qui peut avoir un rapport avec l’Islam — ). Son nom provient d’un métissage entre l’arabo-persan ghar , “caverne” et le terme ouïghour qash qui désigne le jade. C’est dire si nous sommes ici au carrefour des civilisations. Située dans la région autonome du Xinjiang, l’ancien Turkestan chinois, sa situation privilégiée sur la Route de la soie en a fait un objet de convoitises tout au long des siècles. D’abord par les Chinois sous la dynastie Han, puis par les Bouddhistes de l’Empire kouchan, par l’Islam qui s’y installera définitivement, par les troupes de Gengis Khan, les armées russes au XIXè siècle et à intervalles réguliers par les Chinois qui finissent par en faire une dépendance sous contrôle de Pékin jusqu’à ce jour. La grande majorité ethnique occupant cet endroit du globe est l’ethnie ouïghoure, peuple turcophone, même si la propension de Han chinois est en constante augmentation. Le peuple ouïghour a la vie dure, c’est le moins qu’on puisse dire, parce que musulman en grande partie et pas forcément très prompt à se soumettre au régime communiste de Pékin. Mais cela est une longue et triste histoire.

Kachgar porte les stigmates de son histoire et si on peut y voir un peu partout dans son dédale de petites rues aux maisons de brique jaune les drapeaux de la Chine communiste orner la moindre maison, nous sommes ici avant tout en terre d’Islam, et plus que tout en terre ouïghoure qui tente tant bien que mal de préserver son identité.

Immense cœur de ville lardé de petites rues étroites qui conservent la fraicheur dans cette région où l’amplitude des températures donne des sueurs froides (en moyenne ‑10°C l’hiver, +32° l’été), la ville commence à subir la pression immobilière qui voit s’installer en périphérie d’immondes barres d’immeubles au style post-communiste qui défigurent son allure millénaire.

Mais comme je ne connais Kachgar qu’au travers des yeux des autres, je vous propose de vous laisser emmener par ceux qui y sont vraiment allés : Time Travel Turtle (en), Clo et Clem, et Histoires de tongs.

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alt Photo © David Stanley