Íslenskt svæði (zone islandaise)

Íslenskt svæði

(zone islandaise)

L’étrange lumière blanche venue d’Islande

Je n’ai jamais eu l’opportunité de la voir de mes propres yeux, mais il paraît que l’étrange lumière venue d’Islande a quelque chose de magique qu’on ne peut, bien évidemment, voir qu’à des latitudes où la nuit dure longtemps, bien que plus que la valeur d’une nuit humaine. Est-ce que l’Islande en dehors de l’hiver est une Islande heureuse ? Un jour, je le saurais certainement, j’en ai la conviction. Peut-être même que j’y passerai plus de temps que nécessaire, là-haut ou peut-être au large de la Norvège, à Henningsvær, dans l’archipel de Lofoten… Va savoir.

Je suis entré dans la nouvelle année en revenant du Vietnam. En réalité, j’ai fait un rêve, dans lequel j’étais dans une partie du Vietnam que je ne connais pas ; le sud. Certainement Hô-Chi-Minh-Ville, mais rien n’est moins certain. Tout ce que je sais, c’est qu’il y faisait chaud et humide et que j’étais à mille lieues de chez moi, ce qui en cette période de l’année, dans un cas comme dans l’autre, est tout simplement impossible. Il en résulte que la longue nuit qui a donné naissance à ce rêve s’est terminée dans un bien-être facile à reconnaître. Je suis retourné aux lumières de mon intérieur, ne souhaitant pas en sortir en attendant que la nouvelle année arrive ; j’ai allumé des bougies et profité de ma journée en ne faisant rien d’autre que bouquiner. Un soleil clair dans un beau ciel lumineux, clinquant, laissait présager que la nuit qui allait nous emmener en 2020 allait être froide, ce qui arriva effectivement. J’ai laissé une bouteille de Champagne sur le perron, pour qu’elle soit à la température de dehors, ce qui est à mon sens la meilleure condition pour pleinement en apprécier la saveur. Trop froid, dirons les connaisseurs qui le préfèrent à 8°C, mais les connaisseurs ne me connaissent pas et ne savent pas que j’aime le Champagne bien froid.

Mes nuits sont longues, ressemblent à celle d’un animal hibernant, des nuits boréales, fragmentées souvent ; je fais des tours de cadrants comme si je tentais de battre un record de marmotte ; j’ai rarement été aussi peu actif, ce qui signifie que j’atteins un point d’équilibre parfait, puisqu’il est le signe avant-coureur d’autre chose.

J’ai dans la tête des petites musiques qui traînent et qui me suivent toute la journée. Mais je lis aussi des polars, genre littéraire que j’aurais traité il y a quelques années de cela de sous-genre, mais c’était sans avoir encore découvert les œuvres de Ragnar Jónassonn et d’Arnaldur Indriðason.

Et puis, il y a Björk. Björk mais aussi tous les autres qui viennent de l’île boréale magique, celle qui s’appelle terre de glace ; Ólafur Arnalds, Sigur Rós, Múm, Amiina, Jóhann Jóhannsson, Ásgeir Trausti… autant de créativité dans un aussi petit pays paraît presque suspect. Seulement 332 000 habitants, dont 128 000 dans la capitale Reykjavik (la baie des fumées) et une toute jeune première ministre, Katrín Jakobsdóttir, 43 ans et un sourire à se damner…

Prenez quelques instants, détendez-vous et imaginez-vous assis sur un fauteuil en face de l’Atlantique nord, il fait froid et sec, le paysage est blanc et venteux, mais incroyablement calme. Il n’y a rien d’autre que la nature et vous, et vous écoutez Boga par le groupe Amiina, sur l’album Kurr… Et là, il n’y a plus rien d’autre, à part l’Islande…

Photo d’en-tête © Jon Flobrant on Unsplash

Boga

by Amiina | Kurr

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