« Les coucous de Velika Hoča »

© Roland Meige © Roland Meige

Velika Hoča – Hoca i Madhe / 42°38’N 20°67’E / 2011
Velika Hoča, en serbe, Hoca i Madhe en albanais, c’est un tout petit village – 13 km2, une petite centaine d’habitants – niché dans un replis de terrain au sud du Kosovo. Une région verdoyante de douces collines, de vignes ancestrales. Cité dans l’histoire dès le XIIe siècle, s’étendant à son âge d’or, celui de la Vieille Serbie, sur un plus large territoire, il comportait de nombreuses églises et monastères.

C’est maintenant l’une de ces enclaves serbes, ostracisées par les Albanais dominant dorénavant la région. D’accès compliqué, on a enlevé les plaques de signalisation sur la route principale, et les locaux se montrent peu coopératifs pour en indiquer le chemin. En 2009, Peter Handke en fait le sujet d’un court récit de voyage, lors de ses pérégrinations sur les traces de l’ex-Yougoslavie : « Les coucous de Velika Hoča » (en français aux éditions La Différence, Paris, 2011).

Demain, à Stockholm, Peter Handke reçoit le Prix Nobel de littérature 2019. Bronca en vue dans les milieux littéraires, à l’encontre du sulfureux, controversé auteur autrichien. On retient évidemment de Handke sa compromission avec la Serbie de Milošević. Il n’en reste pas moins un des grands auteurs contemporains de langue allemande. Sous le titre  » Peter Handke, écrivain à contresens », Courrier International (no. 1518, 4 -11 décembre 2019) reprend un long article de Falter, Vienne, signé Sigrid Löffler, « la grande dame de la critique littéraire autrichienne ».

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La plaque sur le mur à droite de l’image comporte, délavé, le symbole  de l’antique croix serbe, avec les quatre S en cyrillique CCCC, pour Само Слога Србина Спасава – Samo Sloga Srbina Spasava : « Seule l’union sauve les Serbes ». La devise des nationalistes serbes.
« Les coucous de Velika Hoča »