Les examens en France et en Angleterre

Publié le 05 février 2019 par Pomdepin @pom2pin

C’est la période des examens blancs au collège et au lycée. Mes petits anglais ont eu du mal à se faire à leur nouveau calendrier. En Angleterre comme en France, la scolarité est ponctuée d’examens, mais ce ne sont pas les mêmes. Ils n’arrivent pas au même moment et n’ont pas la même importance d’un côté ou l’autre de la Manche.

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Au primaire, la dernière année, les petits anglais de year 6 (soit CM2) peuvent passer le eleven plus en octobre. C’est l’examen d’entrée pour les grammar schools, ces écoles publiques qui sont sensées former l’élite des collégiens. Certains gamins s’y préparent depuis leur entrée à l’école, à 4 ans. Les parents n’hésitent pas à dépenser des sommes démentielles en cours privés. Franchement, un enfant bien entraîné a autant de chance d’y arriver qu’un gamin débrouillard, c’est purement du bachotage, mais il y a une pression folle de la part des parents et des écoles. L’Ado l’a passé, il représentait son école. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a toujours été assez cool comme gamin. Et bien, les instits l’ont tellement stressé (pas nous, on ne savait pas exactement de quoi il s’agissait) qu’il n’a pas pu fermer l’œil de la nuit la veille de l’examen et qu’il s’est endormi sur sa copie pendant la dernière épreuve ( il y en a 3 en une journée). Bref, il a raté, ce qui ne l’a pas empêché de faire les études qu’il veut aujourd’hui. A part le eleven plus, tous les élèves de primaire passent les terribles SATs, Standart assessment tests à la fin de year 6. Les résultats des SATs permettront de repartir les élèves par groupes de niveau au collège. Les enfants passent des épreuves en maths (calcul, numération, géomètrie…) et en anglais (lecture, compréhension, rédaction…). Ça dure une semaine et ça ne rigole pas du tout. PrincesseChipie trouve très mignon le stress de ces petits camarades français à l’idée de passer ce qu’elle qualifie de « mini tests » à la fin du CM2, aaah, si ils savaient ce qu’on doit faire en Angleterre…honnêtement, elle a raison, les évaluations nationales françaises sont du pipi de chat comparés aux SATs, et c’est bien mieux comme ça.

Au collège, qui dure 5 ans en Angleterre, on a les GSCE. Pendant les deux dernières années, on bûche à fond pour ces terribles, terrifiants, éprouvants, apocalyptiques GCSE  (General certificates of secondary education). Les GCSE se passent donc deux ans avant le bac en France, mais c’est un peu la même chose, il y a toutes les matières mais on planche sur plusieurs épreuves par matière et les examens durent un mois. Il n’y a pas de moyenne générale, on compte les matières individuellement. Les notes vont de A* à F, mais en dessous de C, c’est de toute façon mauvais. Les résultats des GCSE déterminent la suite de la scolarité, (environ un tiers des élèves vont en lycée d’enseignement général) et les matières qu’on pourra garder pour se préparer aux études supérieures. Bref, dès la fin du collège, on sait déjà selon ses résultats ce qu’on pourra, ou plutôt ce qu’on ne pourra pas faire en université. C’est très tôt, d’où le stress des collégiens anglais à l’approche des GCSE. Du coup, quand KnigthyDiva a entendu parler du brevet des collèges, forcément, elle a eu peur. Puis elle s’est renseignée et elle a bien ri. Alors certes, c’est un an plus tôt en France, puisque le collège ne dure que 4 ans, mais c’est une véritable promenade de santé comparé aux examens anglais. Elle est soulagée et encore plus ravit d’avoir déménagé.

Par contre, autant ses sœurs en primaire et collège sont contentes, autant GeekAdo n’apprécie pas du tout le lycée, niveau examen. Déjà, le 6th form ne dure que deux ans en Angleterre, et on ne fait que quelques matières (3 ou 5, selon les résultats aux GCSE). Il n’y a pas l’équivalent des séries comme en France puisqu’on a déjà sérieusement sélectionné ce qu’on étudie. Là où GeekAdo se prépare pour le bac de français, en Angleterre, il aurait dû passer les AS (advanced subsidiaries) avec plusieurs épreuves par matière et des notes qui entrent dans le calcul des résultats de l’année suivante. Entre deux épreuves côte français et un mois d’examen côté anglais, le choix de GeekAdo est vite fait. C’est pour l’année prochaine qu’il ne rigole plus. A la place du bac, si on était resté en Angleterre, il aurait préparé les A levels, toujours sur 3 ou 5 matières. Les lycéens anglais passent toute une série d’épreuves par matière, ça ne plaisante pas. L’Ado par exemple a eu 32 examens répartis sur un mois et demi. Il y a un joyeux mélange, sans aucune logique apparente d’écrits et d’oraux, de tests brefs d’une heure et de rédactions de 4 heures.On ne fait toujours pas de moyenne générale. Les notes sont très simples, quand on connaît: de A* (soit 90%), A ( 80%), B (70%) et ainsi de suite jusqu’à F (ça tombe bien puisque c’est aussi l’initiale de Failed, raté ce qui est le cas quand on a  F). En pratique toutes les notes au dessous de 50% (de D) sont mauvaises. Déjà que D, c’est pas brillant et que C est à la limite…parce que ces notes sont essentielles pour l’entrée à l’université. Mais GeekAdo est persuadé que le bac, avec toutes ses matières sera bien plus difficile. C’est aussi l’avis général en Angleterre où tous les profs de lycée que j’ai pu rencontrer ne tarissaient pas d’éloge sur le système français, plus complet. La seule chose qui rassure GeekAdo, c’est la moyenne générale pondérée. Alors qu’en Angleterre, si on échoue dans une matière, c’est râpé, en France, ça ne se voit pas, perdu dans la moyenne! Je sens qu’on va quand même bien s’amuser l’année prochaine…