L’école d’Harry Potter


En discutant avec Zenopia, je me suis rendue compte que sa fille ne percevait pas Harry Potter comme mes enfants (ou moi, soyons honnêtes…j’ai commencé à lire Harry Potter bien avant que L’Ado ne s’y intéresse). Non parce qu’elle le lit en français et nous en anglais et qu’on est un peu perdu dans les traductions des noms, mais parce que ce qui est normal pour nous parait follement exotique hors du système scolaire anglais. Comme dit Zenopia, ça donne une nouvelle perspective de faire le parallèle entre la vraie vie scolaire anglaise et celle à Hogwarts (ou Poudlard, merci Google).

L’école d’Harry Potter

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Alors déjà, évidemment, il y a les uniformes. Pour des écoliers anglais, c’est normal de porter un blazer à écusson et une cravate rayée. Et la liste est bien longue comme le bras de Marichéri (comme il fait 6m02, forcément, son bras est beaucoup plus long que le mien) entre les chaussettes avec écusson brodé, les uniformes de sport (dont un pour le rugby), le blazer, le coupe vent…il n’y a pas de cape de sorcier mais certaines écoles privées ont vraiment des espèces de capes pour les filles et des chapeaux. Tout ça pour dire que les écoliers anglais trouvent tout à fait banal les uniformes de Harry Potter, ils ont les mêmes ou presque. Ce qu’ils trouvent exotiques eux, c’est de ne pas avoir d’uniforme à l’école! Mes enfants sont ravis depuis qu’on a déménagé, leur nouvelle liberté vestimentaire leur est même montée à la tête au début, sauf pour GeekAdo, qui trouve ça affreusement négligé, lui qui avait toujours la cravate bien droite et le blazer boutonné.

C’est pareil pour les houses, les maisons: il y en a vraiment dans les écoles anglaises, dès le primaire. Dans certains établissements, on les appelle forms mais c’est la même chose. Dans notre première école primaire, celle où on est resté presque 10 ans et qui a vu défilé les 4 plus grands, il y avait 4 houses, nommées d’après des rues du quartier. La directrice a trouvé désopilant de mettre tous mes gamins, des petits français donc, dans Traflagar. Chaque house a bien sa couleur, on avait vraiment rouge, vert, bleu et jaune, même si tous les enfants ont le même uniforme. Les élèves gagnaient ou perdaient des points pour leur house selon leur comportement. C’est quand la directrice m’a dit que je pouvais aussi attribuer ou ôter des points en cours de français que je me suis vraiment sentie intégrée. Chaque vendredi, en assembly (la réunion de toutes les classes dans le Hall), on faisait le décompte des points de chaque house et en fin de trimestre, celle qui avait gagné, avait le droit à un non-uniform day, un jour en habits civils mais de sa couleur. C’était d’ailleurs assez frustrant puisque le pull (à écusson) d’uniforme était rouge et que Trafagar était aussi en rouge. Quand la house de mes enfants gagnait, il fallait quand même les envoyer à l’école en rouge. Oh, et il y avait bien une house cup à la fin de l’année.

Pas de tournois de quiddich, mais des sports days, où chaque house essaie évidemment de battre les autres, et des sports captains par house. Au collège, il y a vraiment des prefects et un head boy et une head girl. Ça a d’ailleurs posé problème quand GeekAdo est rentré au collège et que L’Ado était son prefect. Ça ne l’a pas fait rire du tout, alors que L’Ado en était très content. Les prefects avaient une cravate distinctive unie et non rayée, avec un écusson spécial et un badge. Ils ont plus ou moins les mêmes devoirs et prérogatives que dans Harry Potter (à part la magie) et peuvent attribuer des points pour la house, mais aussi des remontrances qu’ils notent dans les cahiers de correspondance. Ils sont surtout là pour guider les plus jeunes, mais GeekAdo n’a pas vu les choses comme ça…J’ai failli oublié la lettre…une seule et pas amenée pas une chouette, certes, mais on reçoit bien une lettre du collège pour dire que notre enfant y est pris. Ce n’est pas automatique, et quand la lettre arrive, on est ravi, on ne part pas se cacher au fin fond du pays, sauf si ce n’est pas l’école qu’on voulait…

Tout ça pour dire que J.K. Rowling a repris en les détournant merveilleusement tous les codes du quotidien des petits anglais. Je crois effectivement, pour revenir à ce que Zenopia disait, que ça donne une toute autre lecture quand c’est un univers familier qui est tout à coup magique. En tout cas, mes enfants adorent!