La phrase de la semaine #14


Commémorations obligent, la citation de la semaine ne vient pas d’un discours officiel, mais de plusieurs. C’est même cette répétition qui fait que je l’ai remarquée. Comme je l’ai déjà dit, notre village et toute la région (on habite à moins de 20 minutes du riant mémorial de Notre Dame de Lorette) s’est littéralement éclaté pendant toutes les boucheries infâmes rencontres militaires franco-allemandes. A chaque fois, c’est passé par ici et le coin a bien profité des tueries immondes festivités de la première guerre mondiale pendant 4 ans. Du coup, les commémorations ont donc commencé dès vendredi. On a déjà eu droit à tout un tas de discours officiels, et il semblerait que ce soit obligatoire d’y caser absolument :

La phrase de la semaine #14

A la première mention de Victor Hugo, je n’ai pas moufté. Deuxième discours et je me suis dit que c’était ballot, les deux officiels ont choisi le même auteur pour donner du poids à leurs propos. C’est gênant, un peu comme si ils avaient porté la même cravate. Heureusement que ce n’était pas la même citation. Troisième discours et paf, revoilà ce brave Victor qui décidément a beaucoup à dire. Au quatrième, j’ai commencé à suspecter un gag par répétition, mais ça aurait été déplacé quand même, vu les circonstances…derniers discours, le suspens était à son comble, toujours pas de Victor…et il a déboulé, triomphant, dans la conclusion. Sacré Victor.

Je ne sais pas moi, c’est une loi, une convention tacite? Il faut citer Victor Hugo dans un discours officiel en France sous peine de passer pour un amateur? En même temps, c’est une bonne idée, parce que vu l’immensité de son œuvre et de sa correspondance, on peut le mettre à toutes les sauces. C’est pratique. En cherchant bien, on doit pouvoir trouver « comme l’a dit Victor Hugo, passe moi le sel » ou « comme l’a dit Victor Hugo, il fait pas chaud ce matin ». Comme l’a dit Victor Hugo, c’est limite comique en fait.

Bon cela dit, j’ai l’air de me moquer, mais j’ai vraiment apprécié les discours de tous ces hugophiles, surtout celui du maire qui sans faire allusion directement à la poignée de nationalistes hargneux qui avaient l’air de s’éclater au milieu des tombes, a insisté: on est là pour éviter que ces massacres immondes au nom d’idées dépassées se reproduisent, pas pour les glorifier. Je ne sais pas ce que Victor Hugo a dit à ce sujet, mais je suis entièrement d’accord.