« Barcelona modern »

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Barcelone, Espagne / 41°23’N 2°10’E / 2007
Ciutat de Barcelona, Catalunya Barcelona modern. En catalan, la langue vernaculaire des indépendantistes, qui sonne à nos oreilles comme un hybride d’hispano-français. Barcelone moderne, que nous ne confondrons pas avec le Modernisme catalan, ramure locale de l’Art Nouveau qui se répandit en Europe au tournant des XIXe et XXe siècles. Nous en avions fait le tour lors de précédentes visites, avec, évidemment, centrale, l’œuvre protéiforme de Gaudi.
Nous revenons pour, certainement, un dernier passage. Barcelone est la ville d’Europe qui a vécu une des plus amples phases de rénovation urbaine. Barcelone est exemplaire dans le domaine, elle est l’un des « laboratoires d’urbanisme » de la Vieille Europe. Après le Plan Cerdà de 1860, qui ordonne durablement la ville, les Jeux Olympiques de 1992 sont l’occasion d’une étape décisive.

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Les divers équipements sportifs sont implantés de manière à constituer de futurs pôles de revitalisation urbaine. Et, surtout, Barcelone s’ouvre sur la mer. On ne craint plus la mer, on ne lui tourne plus le dos. Comme de nombreuses villes portuaires, les fronts maritimes étaient avant tout fonctionnels, dégénérant en friches industrielles.

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La reconquête de ces espaces se fait au profit de la population. En bordure de nouveaux quartiers, des aménagements de détente, sports et loisirs sont planifiés le long de la côte urbaine. Autant de lieux de socialisation, de cette nouvelle urbanité, hédoniste. Qui va attirer, aussi, de nombreux touristes. Les architectes catalans, qui ont, déjà, une excellente réputation internationale, se voient offrir un fantastique terrain de compétition. Les réalisations de qualité vont ponctuer la décennie qui suit, dans une belle synthèse entre Mouvement moderne et sensibilité latino-ibérico-catalane (aux futurs historiens, la responsabilité d’une définition plus précise). Le Mouvement moderne, Barcelone est possède deux icônes. La plus ancienne, le Pavillon Mies van der Rohe, son original construit en 1929 pour l’Exposition internationale de Barcelone. Elle en fut le Pavillon allemand, démonté en 1930. La Mairie de Barcelone décide, en 1983, sa reconstitution, sur l’emplacement initial. Emblématique, par son minimalisme, de l’architecture moderne, le très modeste pavillon devient objet touristique. Il en ira de même du MACBA – Museu D’Art Contemporani de Barcelona, réalisé en 1995, dessiné par Richard Meier, star étasunienne du Mouvement moderne – phase finale.

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Meier produit une architecture plastiquement très forte, articulée, toujours exprimée en volumes de pur blanc. Il est l’auteur de nombreux musées; programme formidable, possibilité de larges déploiements spatiaux. Meier ne s’intéresse pas à la muséographie, au contenu. Il exige de faire photographier ses musées avant l’accrochage des œuvres. Ici, lors de notre passage, il n’y a d’ailleurs que d’indigentes expositions : n’y aurait-il pas, en général, trop de musées ?…Sortant d’un tour décevant, dans le grand hall, je tape, par réflexe, contre l’un de puissants piliers. Son creux, ce n’est pas la structure porteuse du bâtiment. Qu’un habillage pour donner de l’effet. Revenant à Mies, je savais aussi, l’avais expérimenté in situ, les divers artifices structurels de ses emblématiques tours newyorkaises. Fake architecture, made in USA.

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Obligée, la descente des Ramblas. Que de monde, dans les deux sens, des gens du monde entier – dont nous sommes. Plus de perspective. Latéralement, la très noble Plaça Reial est encore praticable; nous sommes en octobre, le gros du tourisme est passé. Le succès de la ville va aller en s’amplifiant. Le tourisme de masse, par avions, TGV ou villes flottantes, va envahir la ville. Dix ans plus tard, les habitants n’en peuvent plus de ces hordes. Des mouvements citoyens veulent retrouver leur ville. Comme Venise, Dubrovnik, Rome – d’autre suivront, c’est certain.

Mais ce qu’il y a de particulier, avec Barcelone, c’est que la popularité de la ville est le fait, pour beaucoup, de sa modernisation. C’est, en cela, exemplaire.

Post scriptum pour les habitants du Grand Genève (sic).
Un nouveau blog, dans la Tribune de Genève : « Vu de Terre Sainte ».
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