MAROC | 4 jours dans le désert du Sahara

Publié le 08 août 2018 par Entre 2 Escales @entre2escales

Lorsqu'on a commencé à planifier notre séjour au Maroc, il y a une chose que je tenais absolument à faire : visiter le désert du Sahara. Bien sûr, visiter le désert en plein mois de juillet vient avec certaines réserves. Je ne compte d'ailleurs plus le nombre de gens qui m'ont regardé avec un drôle d'air en me disant : " mais... il va faire beaucoup trop chaud ". Bon, c'est vrai que le désert en juillet ce n'est pas l'endroit où l'on va si l'on souhaite se rafraichir, mais je ne pouvais pas rater cette chance!

Ce qu'il faut savoir avant de planifier votre séjour dans le désert, c'est que peu importe où vous vous trouvez au Maroc, la route va être longue. C'est pour cette raison qu'on a préféré se tourner vers une compagnie qui propose des tours organisés plutôt que de privilégier les transports en commun comme on le ferait habituellement. Notre choix s'est arrêté sur la compagnie So Morocco qui propose des " expériences boutiques " conçues sur mesure pour leurs clients. Bien sûr, il existe plusieurs compagnies qui offrent ce genre de tour, mais on aimait bien le côté plus personnalisé de So Morocco. C'est donc sans avoir à se soucier du moindre détail que nous sommes partis à la découverte du désert saharien!

Suivez-nous dans nos 4 jours à la découverte du Sahara!

Jour 1 | Direction désert!

8h du matin! Notre guide et chauffeur Rachid nous rejoins à notre riad dans médina de Fès. La route jusqu'au désert sera longue : environ 9 heures, nous explique-t-il. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au Maroc, particulièrement dans le désert, même si les distances peuvent paraître relativement courtes, il faut doubler le temps de route, car on roule principalement sur des chemins de campagne.

Après environ 1 heure de route, on fait la rencontre des montagnes Atlas qui nous suivront jusqu'à la toute fin de notre séjour. On traverse d'abord ce qu'on appelle la Suisse marocaine où se trouve le très populaire centre de villégiature d' Ifrane, reconnue pour le ski en hiver. Si son côté touristique ne nous plait pas particulièrement, on se réjouit de croiser quelques singes le long de la route.

Le paysage prend un tout autre air lorsqu'on traverse les Haut-Atlas et que le désert du Sahara commence à se profiler à l'horizon. Là, je dois avouer que je commence à avoir quelques papillons dans le ventre. L'excitation est tangible!

Il est environ 18h lorsqu'on rejoint Erg Chebbi, l'un des deux déserts de dune du Maroc situé à quelques kilomètres de la ville de Merzouga. Ici, des dromadaires nous attendent patiemment pour nous amener au campement où nous passerons la nuit (les valises suivront en 4×4).

Si vous n'avez jamais embarqué sur un dromadaire, sachez que c'est pas ce qu'il y a de plus gracieux: un dromadaire qui tente de se lever c'est un peu chaotique, mieux vaut être bien agrippé. Mais ce qu'il perd en grâce et confort, il le gagne en endurance et en efficacité. Ce n'est pas pour rien si cet animal est utilisé depuis des siècles par les peuples qui habitent le désert!

Bien sûr, on ne part pas seul. Le désert c'est magnifique, c'est grand, c'est majestueux, mais le désert c'est aussi très... désertique. Tout se ressemble, alors pour s'y retrouver mieux vaut être accompagné d'un guide qui s'y connait. Pour cette aventure, nous sommes accompagnés de Saïd, un jeune berbère de 25 ans qui a habité le désert toute sa vie: le désert n'a pas de secret pour lui! Il nous explique d'ailleurs qu'il y a quelques années, il l'a quitté pour faire des études en droits dans une ville du Maroc, mais la distance avec sa famille s'est avérée trop grande. Depuis, il est guide pour les touristes qui visitent la région, un travail qu'il adore. Il nous promet d'ailleurs que nous reviendrons aussi dans le désert un jour: " Inch Allah! ".

À mi-chemin, on s'arrête pour admirer le coucher de soleil sur les dunes. Malheureusement, le temps est un peu couvert, mais on a tout de même droit à un magnifique spectacle de couleur. Ce qui frappe par contre, c'est le silence. Les mots de St Exupéry dans le Petit Prince me reviennent à l'esprit:

J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence...

C'est vrai qu'il y a une certaine beauté dans ce silence, quelque chose d'apaisant. Autour de nous, du sable à perte de vue (et quelques dromadaires!). Le spectacle est à couper le souffle. Puis, alors que le soleil disparait à l'horizon, on reprend la route vers notre campement où on nous accueille avec le traditionnel thé à la menthe marocain.

Une nuit de glamping dans le désert du Sahara!

Pour notre nuit dans les dunes du Sahara, nous avons opté pour le Sahara Stars Camp, un campement de luxe situé à Erg Chebbi, au coeur du désert de Merzouga. Le site comprend 8 tentes, toutes munies de vrais lits et de salles de bain privatives. Oui, oui, vous avez bien lu, une salle de bain juste pour vous dans le désert! Le prix comprend le repas (5 services) servi dans une tente traditionnelle berbère ainsi que le déjeuner (style buffet). Le moment fort du séjour reste toutefois le spectacle de musique berbère sous les étoiles. Un moment magique qu'on n'est pas près d'oublier!

Jour 2 | Les gorges du Todgha et du Dadès

Après un déjeuner dans le désert, on remonte sur nos dromadaires pour faire le chemin du retour. Moment fort en émotions, car cela signifie qu'on quitte les magnifiques paysages des dunes de sable.

Je dois avouer qu'avant notre départ pour le Maroc, lorsque je pensais au désert du Sahara, j'imaginais qu'il était constitué uniquement de dunes à perte de vue et quelques oasis perdues ici et là. J'ignorais qu'on pouvait également y retrouver également des montagnes pouvant atteindre jusqu'à 4000 mètres d'altitude et des gorges faisant plusieurs dizaines de kilomètres. La preuve que le désert nous réserve toujours de bien belles surprises!

C'est donc en direction des gorges du Todgha que nous sommes partis pour ce deuxième jour dans le désert.

Situées dans les Hauts-Atlas près de la ville de Tinghir, les gorges du Todgha sont absolument magnifiques. Populaires tant auprès des touristes que des locaux, c'est l'endroit parfait pour observer quelques moments du quotidien des gens de la région. On a d'ailleurs beaucoup apprécié ces moments croqués sur le vif et ce petit tête-à-tête cocasse avec un âne appartenant à une famille de nomade.

Avec des parois pouvant atteindre jusqu'à 300 mètres de hauteur, il s'agit également d'un paradis pour les grimpeurs. Nous avons toutefois préféré observer le paysage depuis la terre ferme!

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Après les gorges du Todgha, on se dirige vers celles du Dadès situées près de la ville de Boumalne. Ces gorges, qui se trouvent elles aussi au coeur des Hautes-Atlas, font plus de 45 kilomètres et peuvent atteindre des hauteurs de près de 500 mètres.

La route nous mène d'abord vers les " doigts de singes " , nommés ainsi en raison de la forme des rochers. Ici, Rachid nous propose une petite randonnée (style canyoning) entre les montagnes, mais le niveau de l'eau (assez élevé pour ce temps de l'année) et le fait que je n'ai pas prévu me mouiller aujourd'hui, nous forcent à rebrousser chemin. Néanmoins, les paysages sont absolument magnifiques. À côté de ces gigantesques montagnes, on a l'impression d'être bien petit.

Un peu plus loin (quelques kilomètres après Boumalne), on arrive à la célèbre route tortueuse des gorges. Bon, je commence par un avertissement, si vous avez le mal des transports, mieux vaut se préparer, car ici, ça tourne, et pas juste un peu! Par contre, cette route est absolument incroyable et le paysage est à couper le souffle. Et si on la retrouve parfois dans les palmarès des " routes les plus dangereuses au monde ", nous on l'a trouvée en assez bonne condition. Il faut dire toutefois que notre chauffeur n'en était pas à sa première visite et ces courbes, il les connait bien!

Si pour apprécier pleinement les gorges du Todgha il faut être à pied, pour profiter de celles du Dades, le mieux c'est d'être en voiture. Mais ne vous inquiétez pas, il y a plusieurs endroits où s'arrêter pour profiter de la vue et prendre quelques photos!

Dormir dans une maison traditionnelle berbère!

Situé en plein coeur de la vallée du Dadès, le Dar Blues est sans aucun doute l'un des plus beaux hébergements que nous ayons eus au Maroc. Construit dans le style d'une maison traditionnelle berbère, cette auberge de charmes (qui ne comprend que 4 chambres) mise sur l'authenticité avec, bien sûr, quelque grain de magie. Le Dar Blues est sorti tout droit des rêves de Mustapha, le propriétaire, qui souhaitait construire une kasbah comme celle de son grand-père. Et même si je n'ai jamais vu la kasbah de son grand-père, j'ai l'impression que le résultat est réussi! De l'accueil jusqu'aux délicieux repas servis dans le jardins... ici tout est dans le détail. Nul besoin de vous dire qu'on a adoré!

Jour 3 | La route des 1000 kasbahs

Rockin' the Casbah, Rock the Casbah 🎶

Même s'il a été difficile pour nous de quitter le confort du Dar Blues, on reprend la route après avoir fait un peu la grâce matinée! Aujourd'hui, la route nous mène entre Boumalne et Ouarzazate sur la route des 1000 kasbahs.

D'abord, il faut savoir que kasbahs est le nom que l'on donne à une maison fortifiée dans le nord de l'Afrique. En arabe, le terme qasabah qui signifie d'ailleurs " forteresse ". En gros, c'est l'équivalent nord-africain d'un château fort. Et sur la route des 1000 kasbahs, qui s'étend de Merzouga à Marrakech, chaque village, chaque colline semble avoir sa kasbah, certaines en ruine et d'autres admirablement bien conservées.

Mais avant de se lancer à la découverte de ces trésors architecturaux, Rachid nous propose une petite excursion " off-road " entre les montagnes des Hautes-Atlas. J'aimerais bien pouvoir vous dire la route qu'on a prise pour s'y rendre ou même vous indiquer la direction, mais je n'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est qu'on a pris une petite route entre deux maisons et qu'ensuite on n'a croisé personne pendant près d'une heure, sauf quelques nomades qui habitent dans la région.

Une chose est sûre par contre, nous avons croisé sur cette route certains des plus beaux paysages de notre voyage: un mélange entre paysages désertiques et paysages lunaires. Jamais on n'aurait pu trouver cet endroit si ça n'avait été de notre guide!

De retour à la réalité, on roule encore environ 1 heure jusqu'à l'oasis de Skoura où se trouve la kasbah Amridil construite au 17e siècle et que l'on peut encore visiter de nos jours. En fait, la kasbah a peu changé depuis sa construction il y a plus de 300 ans. La famille Nassiri qui l'avait fait construire à l'époque est encore responsable de la propriété et s'occupe des rénovations qui sont nécessaires.

Avec l'aide des habitants de la région, ils ont transformé l'endroit en musée où l'on découvre à quoi pouvait ressembler la vie dans une kasbah entre les 17e et 20e siècles. Si les objets sont présentés de façon un peu pêle-mêle, l'architecture elle est absolument divine. On nous explique d'ailleurs que le décor a subi une cure de rajeunissement à la fin du 20e siècle et que ce sont des artisans de la région qui ont mis la main à la pâte pour lui redonner son lustre d'antan.

La kasbah - l'une des mieux préservées au Maroc - est d'ailleurs si populaire qu'elle a servi de décor pour de nombreux films, dont le très célèbre film Lawrence d'Arabie! La kasbah d'Amridil figure également sur les anciens billets de 50 dirhams.

Infos pratiques | Kasbah Amridil

La journée se termine à Ouarzazate (sommes-nous les seuls à adorer prononcer ce nom... Ouarzazate!), aussi connu comme le Hollywood marocain en raison du nombre de films qui ont été tournés ici. En effet, des productions comme Lawrence d'Arabie, Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre, Babel ou Games of Thrones, y ont tous été filmées. Si vous êtes passionné de cinéma, il est même possible de faire la visite de quelques studios.

Mais de notre côté, ce qui nous intéressait avant tout c'est la magnifique et immense kasbah de Taourirt située en plein coeur de la ville. Construit au 17e siècle, cette kasbah est maintenant inscrite au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO. Malheureusement, à notre arrivée elle était en train de fermer pour la journée, on a dû se contenter de l'admirer depuis l'extérieur!

Un oasis de fraicheur à Ouarzazate!

Conçu pour ressembler à une vieille kasbah, cet hôtel de 20 chambres est plus moderne que le précédent, mais après 3 jours sous la chaleur aride du désert marocain, on était bien heureux d'y trouver une piscine. Nul besoin de vous dire qu'il ne nous a fallu que quelques minutes pour enfiler nos maillots

Jour 4 | Retour vers Marrakech

Alors que notre séjour tire à sa fin, on fait un dernier arrêt au ksar de Aït Ben-Haddou, situé à une vingtaine de minutes de Ouarzazate. J'ai d'ailleurs un petit aveu à vous faire: si j'ai insisté qu'on fasse ce tour dans le désert, ce n'est pas parce que je voulais fouler le sable du Sahara, ni parce que je voulais faire la rencontre de dromadaire... non, non! Si j'ai voulu voir cette région du Maroc, c'est parce que je voulais m'arrêter ici, à Aït Ben-Haddou! Lorsque je l'ai vu en photo pour la première fois, j'ai tout de suite été interpellée par sa beauté mystérieuse, et j'avais envie de voir ce Ksar de mes propres yeux!

Si kasbah signifie maison fortifiée, ksar fait plutôt référence à un village ou à une ville fortifiée. Le ksar de Aït Ben-Haddou par exemple comprend pas moins de 6 kasbahs (pouvez-vous les repérer sur la photo?) . Les kasbahs appartiennent habituellement aux familles les plus aisées du ksar et leur offrent une double protection contre une possible attaque.

Protégé par l' UNESCO, Aït Ben-Haddou représente le ksar le mieux préservé dans le sud du Maroc. Construite au 17e siècle, la ville représentait un point important sur la route commerciale qui liait l'ancien Soudan à Marrakech. Rachid nous explique d'ailleurs qu'il s'agissait du premier arrêt commercial après la traversée du désert depuis Tombouctou au Mali : en chiffre, cela représente près de 4000km! On peut donc s'imaginer que le ksar occupait une place économique importante à l'époque.

L'importance de Aït Ben-Haddou va toutefois commencer à diminuer avec l'arrivée des bateaux à vapeur au 19e siècle, un moyen de transport plus rapide et plus fiable que les dromadaires sans doute.

Aujourd'hui, il est possible de circuler librement dans la ville et de visiter certaines kasbah (environ 10 dirham par personne - mais moins intéressante que celle d'Amridil). La vue depuis le sommet de la colline est également frappante. C'est d'ailleurs là que se trouve l' agadir de la ville. Oui, oui, j'ai bien dit agadir, comme la ville du sud du Maroc! Je l'ignorais avant ma visite, mais " agadir " est un terme berbère qui signifie grenier collectif fortifié, c'est-à-dire l'endroit le plus sécuritaire de la ville. C'est là où l'on entrepose les biens les plus importants du ksar. Intéressant n'est-ce pas?

Une fois la visite terminée, nous reprenons la route. Il nous reste encore 4 heures avant d'arriver à Marrakech, destination finale de notre tour dans le désert. Et nous qui croyions en avoir fini avec les routes tortueuses... eh bien imaginez notre surprise en voyant ceci! Allez, on sort à nouveau les antinauséeux! Heureusement que la vue est superbe parce que sinon ça aurait été drôlement plus pénible!

Et voilà qui met fin à notre magnifique voyage dans le désert du Sahara avec So Morocco! On arrive mal à trouver les mots pour vous dire à quel point ce voyage a été marquant. J'ai l'impression que ce séjour restera parmi les moments forts de nos voyages!

Infos pratiques | So Morocco

Notre séjour dans le désert en vidéo

Alors, est-ce que le désert du Sahara figure sur votre " bucket list "?

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À très bientôt pour une nouvelle escapade!

Marie & Michaël

Ce séjour a été effectué en collaboration avec So Morocco. Les opinions restent bien sûr 100% les nôtres!