La phrase de la semaine


Après d’intenses cogitations, j’ai eu une idée, pas forcément lumineuse mais qui m’amuse, pour remplacer les tops 10 du dimanche qui commençaient à me lasser. Je continuerai sûrement à faire des classements idiots quand ça me prend, mais de temps en temps en semaine. Pour cette nouvelle rubrique, j’ai été inspirée par toutes ces citations qu’on voit passer principalement sur FB. Ça se veut inspirant et hautement philosophique alors que c’est juste d’une banalité affligeante (le bien, c’est gentil et le mal, c’est méchant) et c’est toujours signé d’une célébrité qui n’est probablement pas au courant d’ailleurs. Et bien, je trouve ça injuste. Les anonymes aussi disent des choses captivantes qui méritent qu’on s’y intéresse. D’où la phrase de la semaine, quelques mots entendus par hasard et qui m’inspirent. Bon, il y a de grandes chances que les auteurs soient mes enfants ou Maricheri, mais ça peut aussi être la boulangère, le facteur, ou des inconnus croisés dans la rue. Sans être indiscrète, j’aime bien glaner des petites bulles de vie comme ça. Je compte même me balader avec un carnet pour les noter.

Enfin, comme on est en vacances, la première phrase de la semaine est de Wizzboy. Attention vous allez être éblouis:

La phrase de la semaine

Ça se prononce avec un accent vaguement trainant mi ch’ti, mi anglais, mi parisien pour une raison obscure et ça exprime en trois syllabes toute la logique du monde. Si. En tout cas, de son monde. Ça n’a l’air de rien et pourtant, la première fois que j’ai entendu cette phrase essentielle, j’ai été toute émue. Ça y est, cet enfant qui refusait de « speak la France » il n’y a pas 6 mois s’est parfaitement adapté. Un vrai petit local. Si c’est pas tout mignon. Il parle comme les copains à l’école maintenant. On ne peut même pas deviner qu’il vient d’ailleurs, c’est magnifique. Juste trois petits mots et c’est toute la capacité phénoménale d’intégration de mon merveilleux petit garçon biculturel qui éclate au grand jour. J’en suis toute chose…

Mais bon, à force d’entendre 25 fois par heure ces trois petits mots à l’élégance douteuse quand même, je commence à saturer. C’est beaucoup moins mignon d’un coup. Surtout à cause de son air hautain et méprisant quand il nous balance son expression favorite en nous prenant pour des crétins finis. Tu t’es lavé les mains? Ben ouais, hein. Tu as rangé tes chaussures? Ben ouais, hein. Tu fais attention à ne pas marcher sur la queue de Penny? Ben ouais, hein. Tu dessines sur le tableau, pas le mur! Ben ouais, hein. Tu laisses la gamelle des chattes, c’est pas pour toi! Ben ouais, hein. Tu ne manges pas le sable, prends un gâteau! Ben ouais, hein. Tu ne fais pas de vélo dans le trampoline, c’est dangereux. Ben ouais, hein. C’est lassant…il se prend pour qui, le schtroumpf goguenard?

Comme quoi, une toute petite phrase peut avoir une importance énorme dans la vie de gens, en tout cas dans celle de ma famille. C’est bien ce que je disais au début, il y a des tas de citations d’inconnus qui méritent qu’on s’y penche un peu dessus, non?