Écosse - 3 jours sur la North Coast 500

Publié le 17 juillet 2018 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
Deux ans après nos trois jours sur Mull, il était temps de repartir sur les routes écossaises ! Pour ce nouveau road trip, ma sœur et moi avons abandonné les Hébrides et décidé de partir plein nord le long de la North Coast 500. Nouvelle destination touristique d'un pays qui l'est de plus en plus, nous avons finalement été plutôt étonnées du peu de personnes que nous avons croisées, que ce soit sur la route ou même dès que nous quittions la voiture pour nous balader. En trois jours, nous avons avalé un sacré paquet de miles mais aussi de kilomètres de marche. Dans ce (très) long article, je vous présente notre parcours jour par jour, débriefe les randonnées que nous avons faites et partage les petites galères et grands bonheurs de ces trois jours de périple écossais.

Sommaire

Jour 1 : de Alness à Wick
Jour 2 : de Wick à Durness
Jour 3 : de Durness à Ullapool
Quelques conseils

Carte



Note : les durées indiquées entre parenthèses correspondent aux durées effectives que nous avons mises à chaque fois.

JOUR 1 : de ALNESS à WICK


Rando 1 : Fyrish Monument à Alness (6 km - 1 h 30 - la fiche sur Walkhighlands)


Après presque quatre heures de route depuis Glasgow, il est temps de se dégourdir les jambes pour notre première randonnée qui sera aussi, mais nous ne le savons pas encore, la plus longue de la journée. Nous nous arrêtons du côté d'Alness, pas très loin après Inverness, qui marque le début de la North Coast 500. Nous y avons repéré une curiosité, le Fyrish Monument, érigé à la gloire de Sir Monroe, qui commanda sa construction histoire d'offrir du travail aux personnes vivant sur ses terres et ainsi lutter contre la famine qui sévissait en ces temps de Highlands Clearences. Le début commence à l'ombre, dans un sous-bois, avant de partir à l'assaut de la colline où le monument est construit et une bonne moitié du parcours se fait en plein soleil. Au sommet, nous sommes récompensées par une vue magnifique sur le Cromarty Firth. Nous nous arrêtons pour pique-niquer à l'ombre du Fyrish Monument puis redescendons (d'autres sentiers semblent continuer au sommet). Une bonne première mise en jambe même si pour le moment les paysages ne nous font pas trop penser aux Highlands.

Visite : Château de Dunrobin (Golspie - site Internet du château)


Les célèbres châteaux écossais sont moins nombreux dans cette région (on en a repéré beaucoup en ruines par contre) mais en voyant les photos de celui-ci, pile sur notre route, je n'ai pas résisté. Ce sera d'ailleurs notre seule visite culturelle de ces trois jours. Le château se dresse face à la mer, le point de vue est saisissant. Le billet d'entrée (assez cher malheureusement, £11,50) comprend les jardins (il faut descendre pour admirer le château d'en bas et se promener dans les différentes ambiances), un musée d'histoire naturelle dont l'entrée se situe à ce niveau (que nous n'avons pas fait par manque de temps et d'intérêt) et la visite des salles du château. À notre arrivée il y avait également un spectacle de fauconnerie mais après l'avoir regardé d'en haut pendant quelques minutes, on a aussi décidé de s'en passer. Le château compte de nombreuses salles, certaines très décorées, d'autres plus intimistes dans la partie la plus ancienne, comme la chambre des enfants. On trouve dans chaque pièce quelques explications mais principalement sur les tableaux aux murs : assez peu de contexte finalement sur les contes de Sutherland qui habitent toujours ici. Néanmoins une visite très recommandable !
La salle à manger, avec ses plafonds décorés d'une manière que nous n'avions encore jamais vue, ton sur ton ; la bibliothèque.

Rando 2 : Big Burn à Golspie (3 km - 30 km jusqu'à la cascade, boucle en 1 h - lien Walkhighlands)


Nous rebroussons chemin sur quelques miles pour retourner dans Golspie et effectuer une petite randonnée d'une heure à l'ombre d'un sous-bois puis de gorges insoupçonnées. Le point d'arrivée est une mignonne petite cascade. Pour la seconde partie, dispensable (mais la durée est sensiblement la même que vous fassiez demi-tour ou continuiez) on monte sur les hauteurs des gorges et l'on passe à côté d'un petit étang. Rien de spectaculaire ou d'inoubliable mais ça nous a fait du bien de marcher un peu à l'ombre et de profiter d'un changement de panorama. (Le chemin peut se révéler particulièrement boueux à certains endroits malgré la météo qui ne s'y prêtait pas.)

Rando 3 : Helmsdale (~ 3 km - 1 h - lien Walkhighlands)


Direction Helmsdale pour la randonnée suivante : nous choisissons d'en faire qu'un petit bout, juste histoire de marcher le long de la côte. Cela nous permet aussi de faire un nouvel arrêt au milieu de ces nombreuses heures de route. Nous descendons vers le port puis marchons une petite demi-heure jusqu'à contourner une première avancée de terre. Le sentier continue ensuite un peu plus loin avant de remonter sur les hauteurs de la ville mais l'heure tourne et nous ne voulons pas arriver trop tard à notre bed and breakfast ce soir, d'autant qu'il nous reste encore une rando sur le chemin et que celle-là nous voulons absolument la faire. Nous faisons donc demi-tour. Pour le moment, nous sommes plutôt étonnées des paysages : même si cette portion est très jolie, on n'a pas du tout l'impression d'être dans les Highlands. Pas un mouton en vue, les routes sont larges et à deux voies... Nous ne sommes pas déçues mais un peu déroutées.

Randonnées annulées :


- Whaligoe Steps
- Keiss Castle
Et puis, alors que nous nous éloignons de Helmsdale, un curieux phénomène se produit. Nous nous retrouvons environnées de ce que nous prenons d'abord pour de la fumée (sans sentir la moindre odeur de feu pourtant) puis, au bout de quelques miles, nous nous rendons à l'évidence devant la purée de pois dans laquelle nous roulons désormais : nous avons échangé un ciel bleu immaculé contre un brouillard épais. Je consulte la météo sur le site de la BBC qui permet de voir les masses d'air et oui, malheureusement, il semblerait bien que des nuages stagnent pile dans le coin nord-ouest de la North Coast alors que partout ailleurs, c'est grand soleil. Encore quelques miles et nous en ressortons tout aussi brusquement que nous y sommes entrées. La prochaine randonnée n'est plus très loin, sommes-nous sauf ? Malheureusement non, car le phénomène se reproduit quelques minutes plus tard et cette fois le brouillard ne nous quittera plus. On y voit vraiment pas beaucoup, on a perdu presque 15 degrés d'un coup. Il faut se rendre à l'évidence : cette première journée va se terminer ici. Il n'est même pas 19 h, les randonnées que nous attendions le plus sont celles que nous sommes obligées d'annuler mais tant pis, nous n'avons pas vraiment le choix.

Première nuit : Wick


Nous avions décidé de passer notre première nuit à Wick où nous avions réservé dans un bed and breakfast (Harbour Guest House) qui s'est révélé très correct pour le prix (£35 par personne, petit déjeuner inclus) : nous étions les seules et notre hôtesse était très gentille. Malheureusement, on a trouvé la ville un peu morte et franchement lugubre avec ce temps couvert. Le centre est plutôt défraîchi, les options de restauration ne sont pas nombreuses (on a atterri au Wetherspoon histoire de ne pas manger trop cher quand même) et si c'était à refaire on pousserait peut-être un peu plus loin, jusqu'à Thurso par exemple. Wick abrite néanmoins une particularité : la rue la plus petite du monde. On la trouve au niveau de l'hôtel Mackays, juste à l'entrée de la ville : en fait de rue (qui ne dessert que l'hôtel en question) on a plutôt trouvé que c'était un pas de porte tout bête mais si vous passez dans le coin, vous pourrez vous faire votre propre idée.
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JOUR 2 : de WICK à DURNESS

Une matinée dans la brume


Au matin, Wick est toujours plongé dans le brouillard (on distingue à peine la mer qui doit pourtant être à moins de cinq cents mètres à vol d'oiseau de notre logement) et nous discutons avec notre hôtesse Elenna de ce curieux phénomène météorologique. Apparemment ici c'est monnaie courante : c'est dû aux masses d'air froid de la mer rencontrant celles beaucoup plus chaudes de la terre. Le brouillard se forme et disparaît assez rapidement, de manière imprévisible. On l'expérimentera d'ailleurs un peu plus tard dans la matinée. En attendant, nous avions prévu plusieurs balades le long de la mer mais, vu le temps et la température (péniblement 9 °C) on décide d'écourter et de filer à l'ouest où nous devrions retrouver le soleil, selon les prévisions de la BBC.
Les randonnées annulées :- Duncansby Head- St John's Point- Holborn Head
Au lieu de couper directement jusqu'à Thurso, nous montons jusqu'à John O'Groats, point le plus au nord-est du Royaume-Uni. De là, on distingue à peine les Orcades pourtant distantes que de quelques miles (j'essuie une petite larme et me promets qu'un jour on finira bien par y aller). On attend quelques minutes pour prendre la photo réglementaire et puis on ne s'attarde pas car le vent est plutôt fort et on n'est clairement pas équipées vestimentairement parlant pour un froid aussi vif.Un peu plus loin, on s'arrête au niveau de Dunnet Bay et sa longue plage de sable blanc. Je déprime un peu en voyant l'une des extrémités complètement noyées dans le brouillard : comme ça doit être beau sous le soleil ! Encore une fois, on s'arrête juste le temps de prendre une photo parce que ça caille sévère. Plus tard, on s'est rendu compte qu'ici se trouve une distillerie de l'un des gins que ma sœur aime beaucoup, le Rock Rose Gin. Je vous le signale pour que vous ne fassiez pas la même boulette que nous si vous souhaitez visiter l'un de ces établissements durant votre séjour !

Rando 4 : Melvich Beach (-2 km - 30 km - lien Walkhighlands)


On continue de rouler vers l'ouest mais le temps n'a pas l'air de se dégager. On finit par décider de quand même sortir de la voiture et reprendre notre programme tant bien que mal. Premier arrêt : Melvin Beach, réputée comme l'une des plus belles plages de la côte nord. Sous le soleil, peut-être, mais là avec le ciel plombé je lui ai préféré Dunnet Bay ! En descendant vers le parking on croise nos premiers moutons, en plein milieu de la route comme il se doit, alléluia ! On en profite quand même pour faire un petit tour, on manque de se faire attaquer par des oiseaux qui semblent protéger farouchement leurs nids dans les dunes : bon y a pas à dire, randonner sous un temps pareil ça manque quand même singulièrement de charme.

Rando 5 : Strathy Point (2,5 km - 1 h - lien Walkhighlands)


Un peu plus loin on prend l'embranchement pour Strathy Point. Et là, miracle : cette fois, on est bien certaines que le ciel à l'horizon est en train de s'éclaircir, la démarcation avec les nuages semble bien nette. Le temps de notre petite randonnée d'une heure, qui nous amènera jusqu'au phare sur la pointe, le doute n'est plus permis : le beau temps revient. Le circuit en lui-même, en aller-retour, permet de jolies vues sur la côte complètement déchiquetée. On passe aussi au milieu de prairies où paissent indifféremment des moutons – ouf, on est bien dans les Highlands, plus de doute. Néanmoins c'est plutôt court (il ne faut que quinze minutes pour rejoindre le phare, nous avons décidé de nous attarder un peu plus longtemps sur le plateau), ne le cachons pas. Cela fait une bonne petite balade de transition en deux plus importantes.

Sur la route jusqu'à Durness


Pour être honnête, jusqu'à présent, on s'est un peu posé des questions sur l'engouement de la North Coast 500. Même si j'avais lu que la partie ouest était plus sauvage, jusque-là, on n'avait même pas l'impression d'être vraiment dans les Highlands. Attention, je ne dis pas que ce n'est pas joli ou qu'on regrettait notre choix mais on s'attendait à des paysages autrement plus spectaculaires et les conditions de route dont nous avions l'habitude. Heureusement, à partir de là, les Highlands comme on les connaît, et comme on les aime, sont enfin arrivés : la route est passée à de larges portions à une voie avec les fameuses passing places, les paysages ont changé du tout au tout, alternant relief déserté de végétation, villages encaissés et lochs aux couleurs de rêve. Et enfin est arrivé le moment tant redouté par ma sœur (qui cette fois conduisait, contrairement aux précédentes) : celui où on allait s'arrêter tous les trois mètres miles pour prendre des photos.La rivière Naver, donnant sur la mer.Contraste de couleurs.Le Caisteal Bharraich (Castel Varrich) au niveau de Tongue. Une randonnée y mène.Le Loch Ach'an Lochaidh où se baignaient ce qu'on a d'abord pris pour des vaches avant qu'on se rende compte que ça devait plutôt être des cerfs et des biches vu le gabarit une fois sortis de l'eau.Et puis quand on ne pensait pas voir de paysages encore plus grandioses, on est arrivées au niveau du loch Eriboll. L'arrivée est dramatique au possible, avec le loch qui se dévoile au fur et à mesure que l'on monte une petite côte. On le longe ensuite pendant de nombreux miles, le temps de faire le tour, de quoi en prendre plein les mirettes. Cette portion de route a été incontestablement l'une de nos préférés du séjour.Nous avons fait une pause de l'autre côté du loch Eriboll à une petite gargote appelée sobrement "Tearoom". Son propriétaire était très gentil et la vue juste spectaculaire. Comment rêver d'un meilleur endroit pour un thé et un scone ?Arrive finalement notre prochaine rando à deux pas de Caennabeinne Beach, où l'on peut d'ailleurs emprunter une tyrolienne qui la surplombe.

Rando 6 : Caennabeinne Township Trail (1 km - 40 km - lien Walkhighlands)


Une nouvelle petite rando qui nous en a mis plein les yeux : on se trouve sur les lieux d'un ancien village, complètement abandonné après les Clearances, et le parcours suit d'ailleurs plusieurs panneaux explicatifs qui permettent d'en apprendre plus sur cette période et la vie dans les Highlands au début du XIXe siècle. Et notamment sur la famille Sutherland (à qui appartient le château de Dunrobin). Cela nous console un peu d'en avoir si peu appris la veille. Encore une fois, nous sommes complètement seules au monde, si ce n'est quelques moutons qui ne se donnent même pas la peine de bouger quand on passe à côté d'eux, c'est dire ! En plus de proposer des paysages côtiers vraiment superbes, on a même le droit à un peu d'instruction sur l'histoire écossaise : combo gagnant !

Rando 7 : Smoo Cave (1 km - 40 km)


Nous arrivons enfin à Durness vers 16 h, là nous dormirons le soir, mais il nous reste encore plusieurs balades à effectuer. Nous croisons enfin un peu de monde mais c'est loin d'être la foule. Notre premier circuit nous emmène du côté des Smoo Cave, une enfilade de grottes dont les deux premières sont accessibles gratuitement (pour la troisième il faut payer un droit de passage sur un bateau). Bon... c'est une grotte, il n'y a pas grand-chose à voir, si ce n'est que la première, ouverte sur l'extérieur, est vraiment massive. Nous remontons ensuite sur la falaise et décidons de marcher jusqu'à la côte, distante de quelques centaines de mètres, le long de la falaise où l'eau s'engouffre jusqu'aux grottes. D'ici il existe aussi une rando balisée mais qui part de l'autre côté, à l'intérieur des terres, que nous n'avons pas souhaité faire.

Rando 8 : Faraid Head (6,5 km - 1 h 50 - lien Walkhighlands)


Arrive enfin le "gros" morceau de la journée, une rando de six kilomètres à la pointe de Durness. On est plutôt contentes d'enfin marcher plus d'une heure, pauses comprises. D'autant que la surprise intervient dès les premières minutes : en arrivant sur la plage de Faraid Head, absolument magnifique (elle m'a un peu fait penser à celle de Coral Beach sur Skye), nous tombons nez à nez avec... des vaches. Sur la plage. Au milieu des dunes. Marchant au bord de l'eau. Normal, non ? Tout comme les moutons, elles nous regardent passer avec indifférence. Durant le reste de la rando, nous croiserons beaucoup de lapins, un renard, aperçu furtivement, et des méduses, échouées à la limite de l'eau (ça nous a passé l'envie de nous baigner !). Le parcours est vraiment superbe, alternant plage, dunes et côtes déchiquetées, et nous emmène même proche de bâtiments du ministère de la Défense. Par contre, les instructions sur le site de Walkhighands ne sont pas claires au possible : en fait, il faut continuer toujours tout droit le long du chemin jusqu'à arriver aux installations militaires.

Rando 9 : Kyle of Durness (jusqu'à la pointe : - 2 km - 1 h - lien Walkhighlands)


Après le dîner, nous retournons sur le même site et décidons de faire l'autre randonnée qui partage le même point de départ. Nous n'aurons pas le temps de tout faire vu qu'elle est longue de 9 km mais nous souhaitons au moins en profiter jusqu'au coucher du soleil. Nous longeons la côte avec la plage de Faraid Head dans le dos, empruntant un bout d'un parcours de golf et finissons par arriver au bout de la côte où nous décidons de nous arrêter quelques minutes pour profiter du paysage. Au loin, dans l'eau, on aperçoit des formes qui bougent. Nous croyons d'abord que ce sont des otaries mais vu le mouvement et les ailerons que l'on semble distinguer, on finit par se dire que ce sont peut-être des dauphins. Sur le retour, on a pendant un instant l'impression de revivre la charge du gouffre de Helm dans le Seigneur des anneaux quand des moutons apparaissent soudainement sur une petite crête nous surplombant et s'alignent en rang d'oignon. Franchement, s'ils n'étaient pas là, je crois que nos excursions dans les Highlands ne seraient pas aussi réussies ! Nous rebroussons chemin avec le soleil couchant dans le dos. Malgré le mauvais temps du matin, cette deuxième journée fut en tout point parfaite.

Deuxième nuit : Durness


Pour la deuxième nuit, il était plus simple de dormir à Durness. Ce n'est même pas une ville, encore moins un village, tout au plus un hameau. À part un Spar et un petit centre d'artisans, il n'y a que des bed and breakfast. Nous avons dormi au Wild Orchid Guest House qui proposait aussi la nuit à £35 par personne. Rien à redire pour ce prix, nous avons été bien accueillies par Kathy (même si on sent que c'est plus l'usine ici que dans celui de la veille) et le petit déjeuner le matin est bien copieux. Les deux fois il y avait des options végétariennes (le Full Scottish Breakfast, très peu pour moi) ce que j'ai trouvé très appréciable. Pour le dîner nous avons choisi de manger au Smoo Cave Hotel qui fait aussi restaurant donc (ils servent jusqu'à 21 h). La carte propose évidemment plein de produits locaux, dont un fish and chips absolument délicieux et plutôt raisonnable (moins de £11 de mémoire). Et à défaut d'y aller, je me suis consolée avec une bière venant, elle, des Orcades (attention, je rappelle, tolérance zéro alcool sur les routes au Royaume-Uni)...
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JOUR 3 : de DURNESS à ULLAPOOL


La veille au soir, on a pas mal ramé pour trouver de quoi occuper cette troisième et dernière journée. Avec cinq randonnées que nous n'avions pas pu faire, notre programme se finissait au mieux en début d'après-midi. Nous avons essayé de trouver des balades sympa sur notre trajet jusqu'à Ullapool mais avons été obligées, faute de temps, d'abandonner toutes celles sur la route le long de la côte, qui devaient être bien spectaculaires. Résultat, je ne suis pas entière satisfaite de la fin du programme mais que voulez-vous, ce sont les aléas du voyage ! Le matin néanmoins nous attend la randonnée dont nous avions le plus hâte : sur la route qui mène à Talbot, nous nous éloignons un peu de la côte mais les paysages sont toujours aussi spectaculaires et très divers.
Le Kyle of Durness, le long duquel nous aurions randonné si nous avions pu poursuivre notre dernière randonnée d'hier.La rivière Dionard.Le loch Inchard.Le loch Inchard à nouveau, où nous sommes frappés par la profondeur des couleurs, un bleu et un vert d'une intensité rare (évidemment ça rend pas grand-chose en photo).La petite route typique qui mène à Tarbet.

Rando 10 : Handa (6 km - 2 h 15 - lien Walkhighlands)


Quand nous avons vu les photos sur Walkhighlands, ça a été le coup de foudre instantané. Et après notre randonnée, le verdict est sans appel : Handa fut le coup de cœur de notre séjour ! Cette petite île, qui abrite une faune très variée, principalement des oiseaux, se rejoint après un court trajet en ferry qui se prend à Tarbet (un simple lieu-dit). L'aller-retour n'est pas donné (£15 tout de même) mais chacun fera bien comme il le sent. Le ferry, plutôt une sorte de canot, fait la traversée plusieurs fois par jour mais il n'y a pas d'horaires fixes : le service commence à 9 h pile et si vous n'êtes pas présent à ce moment, il y a fort à parier que vous deviez comme nous attendre 10 h... ou qu'il y ait un nombre de personnes suffisant pour justifier l'aller et surtout le retour à vide. Sur place, on est accueillis par des bénévoles qui nous font un topo rapide sur l'île : il n'y a qu'un circuit, une boucle, que l'on peut emprunter dans le sens que l'on souhaite, d'environ 6 km. Le sentier est bien balisé et on a interdiction de s'éloigner du chemin, et notamment pour s'approcher des falaises et photographier les oiseaux. Bon, vu le nombre de personnes qu'on a vues ne pas respecter les consignes... on ne sait pas très bien quoi en penser.Nous avons marché seules pendant un long moment, car nous avons décidé de faire la boucle à l'envers, histoire de terminer sur la descente donnant sur l'île plutôt que de l'avoir dans le dos. Nous étions accompagnées durant notre randonnée de nombreux oiseaux, notamment des grands labbes qui semblaient se percher sur la moindre éminence rocheuse, donnant l'impression de faire un cordon de sentinelles à l'affût. Dans l'eau, nous avons repéré au loin quelques otaries mais aucune des loutres ou même des baleines et autres dauphins qui croisent apparemment parfois au large. Et finalement, nous avons également pu apercevoir notre tout premier puffin, le seul qui semblait là, sur sa falaise. Pendant un peu plus de 2 h on en a vraiment pris plein les yeux. C'est seulement dans la dernière partie de la boucle, en redescendant vers les plages, que l'on a commencé à croiser du monde, un peu de monde. Si vous voulez être tranquilles, je vous conseille vraiment de venir le matin avec les premiers services de ferry.

Rando 11 : Scourie Headland (3 km - 1 h - lien Walkhighlands)


Après s'être restaurées brièvement au petit restaurant à côté de la jetée (et avoir été servie par la personne la plus antipathique que nous avons jamais croisée en Écosse – normal d'un autre côté, elle était apparemment Canadienne) (je n'ai rien contre les Canadiens mais avouez que trouver des Écossais qui soient antipathiques, ce n'est pas évident), nous rebroussons chemin et continuons notre périple. Prochaine étape, Scourie, où nous réalisons une autre petite balade qui nous emmène jusqu'à l'extrémité de l'avancée de terre. Sur le plateau, nous passons de cairn en cairn : il n'y a pas franchement de sentier à suivre, c'est à chacun de se promener comme il le sent. Non loin, nous voyons Handa qui nous rend déjà nostalgique. J'avoue que je ne suis pas mécontente que ce soit notre dernière rando le long de la côte car je commence à ressentir non pas de la lassitude mais disons que les balades finissent par un peu toute se ressembler. La côte ne diffère pas tant que ça de mile en mile !

Route entre Scorie et Ullapool, par l'intérieur des terres


Notre programme était censé se terminer ici, nous aurions dû emprunter une route coupant d'ouest en est, faire éventuellement une dernière rando et retomber pas très loin au nord d'Inverness. Mais il est à peine 14 h et nous avons trouvé quelques randonnées en rab qui nous permettent de redescendre jusqu'à Ullapool. Sauf qu'à partir de là, tout est allé de travers (ou presque). Ma sœur est soudain prise d'une sorte de migraine fulgurante et ne peut plus tenir ses yeux ouverts. En catastrophe on s'arrête sur le bord de la route (merci la circulation inexistante) et je prends le volant. Je redouble de prudence (ce n'est pas ma voiture et techniquement je ne suis pas assurée... pardon papa) et ne roule donc pas très vite, ce qui nous fait perdre du temps. Heureusement la route est vraiment belle, beaucoup plus vallonnée (nous sommes à l'intérieur des terres) mais je suis la seule à en profiter.Le loch Dubhaird Mor.Depuis le viewpoint Assynt.Les ruines du château Ardvreck.

Rando 12 : Knockan Crag trail (2 km - 50 km - lien Walkhighlands)


Nous arrivons tant bien que mal à la prochaine randonnée. C'est encore un petit circuit de quelques kilomètres, qui cette fois nous emmène découvrir une particularité géologique dans le coin, qui a entraîné des débats houleux entre géologues au XIXe siècle : ici en effet, les couches de roches les plus anciennes se situent... au-dessus ! Un petit centre d'information au début de la rando permet d'en apprendre plus. Il existe en fait trois circuits à partir d'ici : nous prenons le plus long, qui fait moins de 2 km (le plus court ne fait même pas 400 m). Et la poisse continue de nous poursuivre : nous commençons par nous faire attaquer par des espèces de grosses mouches/moustiques/on ne sait pas très bien quoi qui bourdonnent autour de nous avec insistance. C'est tout bonnement insupportable, on se fait piquer à travers nos vêtements, on gesticule comme des imbéciles pour les chasser : heureusement que nous sommes seules, le spectacle est ridicule. Ajouter à cela, il fait une chaleur de dingue, nous ne bénéficions plus de l'air du bord de mer, c'est une véritable fournaise, et le niveau de nos gourdes a dangereusement baissé : il faut dire qu'on n'a pas trouvé beaucoup de sources d'eau potable le long de notre parcours. Les points d'eau au niveau des toilettes sont bien souvent non potables et en dehors des petits villages, il n'y a guère de commerces où se ravitailler. Sans compter que l'ascension est plutôt violente et les marches que nous devons emprunter très hautes et pas très pratiques. Bref, on met pas loin d'une heure pour finir la boucle et on aura jamais été aussi fatiguée au terme d'une randonnée.

Arrêt : Ullapool


Ma sœur reprend le volant. J'étais persuadée que la randonnée suivante (les Bone Caves) était plus loin vers Ullapool mais quand nous arrivons en vue de la ville, on doit bien se rendre à l'évidence : on a loupé le point de départ, qui était en fait avant la précédente rando. Tant pis, l'heure tourne, nous n'avons plus d'eau et on ne se sent pas en état de repartir pour 2 h de marche vu notre fatigue. On se promène le long du port d'Ullapool qui offre une vue très mignonne sur le loch Broom, on refait le plein d'eau, on s'énerve à la vue du gros bateau de croisière qui gâche toute la vue du loch et en cinq minutes on est déjà saoulées par toute cette foule et le bruit. Pas de doute, on a bien rejoint la civilisation, adieu la tranquillité ! Après trois jours à croiser plus de moutons que d'êtres humains, le choc est un peu rude.Mais qu'est-ce donc que cette chose blanche en plein milieu du paysage ? se demandent-elles naïvement.

Rando 13 : Rhue Lighthouse (1 km - 30 km - lien Walkhighlands)


On refait demi-tour sur quelques kilomètres pour attraper la rando suivante, au bout de la route menant à Rhue. Bon de rando c'est en fait un tout petit circuit en aller/retour qui nous prend à peine une demi-heure mais qui offre une jolie vue sur le loch menant à Ullapool depuis le phare. Nous croisons des courageux qui se baignent (en combinaison quand même). Une petite balade parfaite pour un dernier grand bol d'air marin et de côte déchiquetée avant de prendre le chemin du retour.Ne faites pas comme nous, il ne faut pas descendre sur la plage, la remontée est possible mais un peu casse-gueule.

Rando 14 : Corrieshalloch Gorge (- 1 km - 20 km - lien Walkhighlands)


Nous repassons Ullapool, direction Inverness, et nous arrêtons pour notre dernière balade afin d'admirer les chutes de Mesach. Depuis la passerelle qui surplombe les gorges (et que l'on ne peut pas emprunter à plus de six personnes), le dénivelé des chutes est vraiment impressionnant. On continue ensuite un peu plus loin pour rejoindre la plate-forme panoramique qui permet d'obtenir un autre point de vue sur les gorges. Par contre, si le lieu est assez incroyable, il se mérite : on se refait attaquer par nos mouches-moustiques de l'extrême, qui semblent cette fois se déplacer en essaim. C'est tellement insupportable que nous n'avons même pas le courage de faire la boucle entière, qui fait un peu plus d'1 km. Nous terminons notre séjour sur une défaite amère mais nous préférons rendre les armes, d'autant que la route est encore longue jusqu'à Glasgow.Retour au sommaire


QUELQUES CONSEILS


J'ai déjà écrit un article avec quelques conseils pour organiser son road trip en Écosse et, après l'avoir relu, je trouve qu'il reste vraiment d'actualité et ne vois guère de choses à ajouter. Je voudrais néanmoins profiter de cette partie un peu récapitulative pour partager quelques remarques découvertes sur le tas durant notre périple :- si vous voulez des paysages impressionnants, je vous conseille plutôt d'explorer le nord et l'ouest de la North Coast. L'est est très mignon mais en fait ça ressemble beaucoup aux côtes beaucoup plus au sud de l'Écosse.- la North Coast 500 est plutôt bien aménagée, on roule souvent sur de la deux voies. Mais principalement au nord et sur les routes secondaires, le "une voie" est de rigueur, avec les célèbres passing places qu'il faut bien respecter. On a un peu halluciné quand une voiture s'est garée, à un moment, sur notre gauche. Pas des Écossais, visiblement, qui eux se repèrent assez facilement : ils s'arrêtent toujours les premiers et toujours à cent mètres devant vous.
- les hébergements sont plutôt chers : je ne sais pas si les prix ont flambé sur Skye depuis notre séjour en 2016 mais on était étonnées de les voir plus élevés ici : en tout cas dans les zones où nous souhaitions nous arrêter les deux soirs, impossible de trouver un logement à moins de £70 la nuit pour deux personnes (nous avons effectué nos réservations en avril pour fin juin et nous avons pu avoir une chambre dans les deux établissements que nous avions repérés).
- niveau eau (et nourriture), c'est vraiment galère. Très peu de sources où reremplir ses gourdes (ou alors on a pas eu de chance) et côté repas, en dehors des petites villes, il n'y a franchement pas grand-chose. Entre Thurso et Durness, il y a par exemple surtout des hôtels qui font aussi restaurants, des snacks de camping, etc. et souvent ils ne sont pas le long de la route mais à deux ou trois miles au bout de routes secondaires.
- attention aux moutons ! On s'est fait une ou deux belles frayeurs car, surtout dans la portion nord, ils sont en liberté sur le bas-côté. Mais le souci par rapport à d'autres endroits comme Skye ou Mull, c'est que, comme je le disais plus haut, les routes sont larges et l'on peut y rouler "vite", et il leur arrive de s'égayer de manière complètement désordonnée au dernier moment. Alors quand vous voyez le panneau "attention moutons" faites vraiment attention.