Vive les pseudos!


La semaine prochaine un événement extérieur fait que je vais perdre en partie mon anonymat bloguesque. En tout cas, mon vrai nom et peut-être même ma vraie tête vont être connus de gens auprès de qui je suis uniquement Pomdepin jusqu’à présent. Ça me gêne. Ça me gêne même au point de ne pas vous parler plus en détails de l’événement en question (désolée…) et de ne pas en faire la pub qu’il mériterait. Mais c’est aussi quelque chose qui me tient particulièrement à cœur, il est hors de question de ne pas participer juste pour des histoires d’identités. Tout va bien, je ne me sens du tout en pleine contradiction…c’est juste qu’en étalant ma véritable identité, j’ai l’impression de faire du naturisme.

Vive les pseudos!

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Parce que je ne m’appelle pas Pomdepin, ni Pom, ni Pompin comme certains tapent sur Google pour se retrouver ici (et encore, j’en ai des pires, dont quelqu’un obsédé par l’anatomie des pompiers. Si). Mon vrai nom, je le mets sans réfléchir sur des tas de formulaires, je le donne au téléphone à de parfaits inconnus, je l’écris partout. Mais là, quand je sais que ce sont potentiellement des gens pour qui je suis Pomdepin depuis des mois, voire des années, je fais ma timide. Pourtant, c’est assez facile à retrouver, en deux clics sur Google, je n’ai vraiment pas compliqué les pistes (ce n’est pas que je ne voulais pas mais je ne sais pas faire, dans ma grande incompétence geekesque). Ceux qui veulent vraiment savoir qui est Pomdepin y arrivent très facilement, mais ça me gêne beaucoup. J’y tiens, à mon pseudo. Ce n’est pas de la cachotterie, c’est de la pudeur. Quand j’ai commencé à bloguer, il était évident que je prenne un pseudo. Je ne me cache pas, mes proches, mes amies connaissent très bien l’existence de ce blog et certains le lisent. Heureusement, je n’y pense pas avant d’écrire, sinon, ça me coincerait complètement. Mais je parle beaucoup de mes enfants, je ne vois pas pourquoi ils devraient avoir leurs noms étalés alors qu’ils n’ont rien demandé, parce que maman fait son intéressante à tapoter des trucs idiots sur son clavier. Imaginez si les camarades de L’Ado comprenaient le français et tombaient ici par hasard! C’est aussi pour ça que je ne mets pas de photo. Je n’ai rien contre ceux qui le font, les filles râlent même parce qu’elles voudraient bien avoir leur portrait ici. Mais pas sûre qu’elles aient le même discours plus tard et qu’elles soient ravies de voir ressortir des entrailles d’Internet de vieilles photos d’elles. Pas sûre non plus que ça les dérange d’ailleurs, mais dans le doute, je m’abstiens.

Et puis surtout, sans tomber dans la schizophrénie, avec Pomdepin, c’est un peu le même phénomène qu’avec les langues : je ne pense pas exactement de la même manière en français et en anglais. Et bien, quand j’écris ici, je me lâche et je ne suis plus timide. Certains qui me connaissent dans la vraie vie ont été surpris, pas toujours agréablement de me lire. J’ai eu quelques commentaires pas toujours flatteurs. A croire qu’ils ne connaissaient pas tant que ça, parce que Marichéri, qui est la personne qui me connaît le mieux, trouve que je reste plutôt sobre! Pomdepin, c’est toujours moi, mais en plus libre, c’est la version diva. Cela dit, j’arrive à me taper sur les nerfs aussi. Pour qui elle se prend, cette Pomdepin, à faire de l’humour débile sur tout? Alors que j’ai toujours peur de vexer les gens, en vrai! ( oui, bon, pas tout le temps non plus…). Avec mon physique plus que potelé, ma grâce naturelle de pachyderme rhumatisant, et mon aisance mondaine de héron unijambiste, je suis assez coincée, au premier abord (après, ça va mieux, mais ça prend du temps). Avec Pomdepin, je n’ai peur de rien, ou presque (Enfin si, qu’il n’y est plus de chocolat, mais c’est un autre débat). Pourtant en signant Pomdepin sur les réseaux sociaux je me dévoile beaucoup plus que si je mettais mon vrai nom. Si vous tapez mon nom sur Google par exemple, il n’y aura strictement rien. J’ai essayé. Alors qu’en cherchant avec Pomdepin, vous avez accès à pratiquement toute ma vie, mes opinions, mes goûts, mes colères et mes délires…

Et donc, les deux vont se rejoindre…ça me fait un peu peur. Ça va faire comme dans les films, je vais faire pschiiittt? Avec des éclairs et tout? Est-ce que je me sentirai toujours aussi libre d’écrire ce que je veux, sans me freiner? Je ne sais pas, mais ça me perturbe déjà. Pschiiiit.