Thursday Thunder: Kate Middleton, the Royals and me

Publié le 26 avril 2018 par Pomdepin @pom2pin

Décidément, les colères du jeudi me servent de plus en plus à répondre à des commentaires que je ne peux pas laisser passer, vu le contenu..je me répète, j’admets tout à fait qu’on ne soit pas d’accord avec moi, même qu’on vienne me dire que je suis stupide, mais à condition de rester un minimum courtois. Je n’approuve jamais des commentaires insultants, qu’ils s’en prennent à moi ou pire, à mes lecteurs. Cela dit, je trouve délicieusement ironique de recevoir des critiques qui me reprochent d’être trop critique. En l’occurrence je suis méchante, bouh la vilaine, parce que je me suis moquée de Kate Middleton après son accouchement. Ahah, raté.

Je ne me suis pas moquée de Kate Middleton mais de l’exploitation politique (ça aide à détourner l’attention du scandale des Windrush children qui embête bien Zaza) et commerciale (les ventes de mugs souvenir, y compris ceux de la boutique officielle des Windsor, explosent) de l’arrivée de son troisième rejeton. Je n’ai rien contre la famille Windsor personnellement, mais c’est l’image publique des Royals (et le fait qu’ils vivent aux frais des contribuables) qui me gêne. Eux m’amusent même, quoique Andrew est plus que glauque, entre ses petits arrangements financiers et ses fréquentations pedophiles. J’ai du mal aussi avec les photos de Lizzie jeune faisant le salut nazi ou les opinion politiques et le racisme revendiqué de Philou. Mais encore une fois, je ne les connais pas. Ce qui me pose problème c’est leurs personnages. J’avais déjà expliqué ce qui me contrarie dans l’image renvoyée par Kate, et je persiste.

Je réitère pour éviter toute remarque: je ne connais absolument pas Kate Middleton (ne rigolez pas, on m’a déjà demandé si je parle à Lizzie souvent, comme j’ai vécu 11ans en Angleterre…). Si ça se trouve en privé, Kate est drôle et a des tas de choses passionnantes et intelligentes à dire sur des sujets aussi divers que variés. Je ne sais pas moi, elle fait peut-être des blagues désopilantes sur la mutation des neutrinos…mais on va parler du personnage public. Que je ne deteste pas, mais effectivement je ne suis pas fan non plus. Déjà, je ne vais pas faire le portait de Kate, parce que je n’aurais rien à dire. Quand je parle de la Queen Mum, de Lizzie ou de Charlie, il y a du matériel. Avec Kate, c’est le désert. Elle n’existe pas. Vous allez me dire, c’est son rôle d’être transparente et de ne jamais émettre une opinion. On ne peut pas dire que William soit beaucoup plus intéressant. C’est vrai, mais lui, on le prépare à ça depuis qu’il est né, c’est une excuse. Le pauvre garçon a été totalement conditionné pour être inexistant en public, faire coucou en souriant et c’est tout. Kate, c’est plus un choix. On peut très bien être consort, marié à un Royal et avoir de la personnalité. Regardez Philou! Ou la Queen Mum puisqu’on en parlait tout à l’heure. Ou même Camilla. Elle fait admirablement le job, mieux que Kate de l’avis tous les royalistes et pourtant ça ne l’empêche pas de faire preuve d’un certain humour voire d’un second degrés qui ont fini par la rendre sympathique même auprès des plus fervents admirateurs de Diana. Bref, Camilla existe. Avec Kate, c’est le triomphe de la vacuité totale, c’est ‘sois belle, tais-toi et ponds des gosses’. Comment voulez-vous que je fasse le portrait du vide?

Mais ce qui me gêne le plus, c’est qu’elle est présentée comme un modèle pour les petites filles. En tant que maman de deux filles, dont une qui est très influençable, effectivement, ça me dérange énormément. Je ne trouve pas qu’une potiche, même si on lui flanque un diadème sur la tête doit être un modèle pour des petites filles qui feraient mieux de vouloir devenir astronaute, pompier, docteur, ou n’importe quoi d’autre! Le personnage public de Kate me pose problème. Déjà, elle est là parce que ses parents ont tout fait pour, littéralement. Carole Middleton n’est pas une Mrs Bennet moderne, comme les journaux le disent. Elle est pire. Dans le roman (Pride and Préjudice) de Jane Austen, Mrs Bennet espère trouver un bon parti pour caser chacune de ses filles, intrigue même un peu, mais pas au point de se comporter en véritable maquignon. Et ça, ça me gêne! Vous allez me dire, ce n’est pas la faute de Kate, mais de sa mère. Je suis bien d’accord, mais encore une fois, je parle de l’image  que cela renvoie aux petites filles.  On leur dit donc qu’une fille ne peut rien faire toute seule et qu’elle est juste bonne à être mariée au plus offrant. Ça me fait vomir.

Je ne parle même pas de sa maigreur, qui est donc aussi présentée comme un modèle. Quand on passe chaque repas à se battre avec une gamine qui chipote, on apprécie moyennement. Non, je parle toujours de l’image qu’on nous sert, à longueurs d’articles, qu’ils soient en adoration devant Kate pour son brushing ou la critiquent systématiquement, pas pour ce qu’elle aurait pu dire ou faire, mais bien-sûr pour ses chaussures ou son chapeau. Après nous avoir vendu du rêve style conte de fée dégoulinant de guimauve, la presse nous apprend maintenant que  Kate est narcissique, capricieuse et surtout paresseuse, puisqu’elle ne fiche rien comparé aux Royals plus âgés. Mais c’est pas grave, elle a réussi à être princesse en se mariant, ça doit forcément faire envie aux petites filles qui ne peuvent être bonnes qu’à ça. Désolée, mais si ce n’est pas du sexisme, je ne sais pas ce que c’est! Ce n’est toujours pas la faute de Kate si elle est présentée comme ça, mais elle n’aide pas. Elle se définit elle-même comme une maman  au foyer. Qui se déplace uniquement en hélicoptère, accompagnée de son coiffeur personnel 24h/24 et qui a à sa disposition une armée de nounous et de personnels divers. Un instant, je hurle de rire et je reviens. Elle cultive une image tout droit sortie d’une pub d’électroménager des années 50, mais qui ne trompe personne. Et donc,  c’est ce personnage qui doit inspirer les petites filles? Plutôt que JK Rowling (ecrivain), Docteur Sharman (astronaute), Dorothy Hodgin (chimiste), Tracy Emin (artiste) ou même Jessica Ennis (sportive). C’est désolant.

Encore une fois, Kate est peut-être brillante et très sympathique en privé, et tout simplement amoureuse d’un type qui se trouve être le prince William, mais qui aurait aussi bien pu être éboueur. Mais en public, elle ne fait aucun effort pour donner une autre image que le ‘sois belle et tais-toi’ du début. C’est son choix, mais je ne veux pas que ce soit un modèle pour mes filles, pour aucune petite fille.