The date


Dans un effort d’intégration et pour faire tourner l’économie locale, on a décidé de tester un très sympathique (très…) restau du coin….je ne me sens pas très crédible. Je reprends. Parce que ça fait des mois qu’on vit dans le stress, avec la décision de partir, la mise en vente de notre maison, les démarches, le déménagement et l’arrivée en France et maintenant les travaux et la poussière et qu’on n’a pas eu de temps juste pour nous deux depuis une éternité, on a décidé de fuir le chantier qu’est la maison du petit requin pendant quelques heures après avoir déposé les enfants à l’école. On a profité que Marichéri soit en vacances cette semaine et on a fait une pause dans nos rénovations. Ça passe mieux comme ça, non?

The date

En Angleterre, on essayait de partir, ne serait-ce que quelques jours juste à deux…bon, ça fait deux ans que ce n’est pas arrivé. Et ça ne risque pas d’arriver avant longtemps. On se réservait aussi une date night par mois…sauf que depuis le brexit, on n’avait plus du tout envie de sortir et côtoyer les charmants habitants de notre comté, un des bastions du vote leave, le seul coin du pays à avoir réussi le tour de force d’élire un député UKIP. Ça commençait à nous manquer. Ce n’est pas qu’on n’aime pas passer tout notre temps libre avec nos enfants, mais soyons logiques, ils n’existeraient même pas si on n’appréciait pas de passer du temps ensemble, tous les deux aussi…je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je me suis mal embarquée dans cette phrase, je rappelle que la maman de Maricheri me lit en plus. Je voulais juste dire que c’est agréable de sortir tous les deux, autrement que pour aller faire les courses ou rencontrer les profs des enfants. Voilà. On est juste allé au restaurant, c’est tout. C’est la faute du cocktail maison si je m’embrouille toute seule comme ça. Il était très bien, ce cocktail. C’est dire si j’ai l’habitude d’aller dans des restaurants de grown up, de grands, sans menu enfant à colorier, je suis toute perturbée dès l’apéritif.

Ça nous a fait un bien fou de faire une pause. De sortir du chantier, de prendre notre temps, de ne pas avoir de BlackBerry qui sonne et d’enfants qui chouinent. De ne pas devoir affronter les grosses problèms à répétition de notre builder polono-ch’ti, les exercices de maths en français (bien sur mon chéri, je vais t’aider, je me souviens parfaitement de mes cours de première), les problèmes administratifs, ou le commute trans frontalier et les galères de boulot pour Marichéri…juste deux heures à profiter, juste tous les deux et à parler de tout et de rien sans être interrompus sauf par un serveur apportant des petites choses comestibles et très agréables. Au calme. Sans bruit intempestif, sans stress…Et puis, on est revenu dans le chantier. Le builder était en transe, prêt à nous sauter dessus. La moitié des radiateurs a profité de notre desertion momentanée pour s’arrêter tout seuls, et ça grosse problèm. Le sol de la salle de bain penche. Ça grosse problèm aussi. Le BlackBerry a sonné, alors que Maricheri est donc en vacances. Il faut poncer et peindre. On est allé chercher les enfants à l’école. Wizzboy sautait partout, PrincesseChipie a invité une copine, KnightyDiva a des problèmes de cœur de preteen, GeekAdo veut de l’aide pour les devoirs…il y a des enfants, des chats et des sacs de plâtre dans toute la maison. Des cris, des rires, c’est le chaos permanent. On court partout, on fait 50 choses en même temps. Et ça nous plaît comme ça. Mais ça aide aussi de faire une pause.

Et puis, soyons honnêtes, on est aussi très gourmand…quitte à faire des pauses, autant qu’elles soient gastronomiques!