Pourquoi il faut absolument découvrir la ligne Maginot

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Nous revoici le 1er du mois. C’est l’heure du très attendu rendez-vous inter blogueurs #EnFranceAussi initié par Sylvie du blog Le coin des Voyageurs. Sabrina du blog Tu Paris Combien nous a proposé de plancher sur le thème de “La France underground”. Saviez-vous que dans l’Est de la France, de Lille à Menton en passant par les Alpes, se trouve un rempart fortifié en majeure partie souterrain ? Je veux bien sûr parler de la redoutable ligne Maginot. Il s’agit d’un pan de l’Histoire de France assez méconnu et pourtant, ce que vous allez découvrir vous étonnera sûrement ! C’est parti pour l’exploration de cette Grande Muraille de France (limitée à sa partie Nord-Est).


Tourisme de mémoire…

L'entrée des Munitions du Simserhof © Morten Jensen - licence [CC BY 2.0] from Wikimedia Commons

L’entrée des Munitions du Simserhof © Morten Jensen – licence [CC BY 2.0] from Wikimedia Commons

Lorsque l’on vit dans le Nord-Est de la France, les vestiges de blockhaus et autres casemates se dressent encore dans les champs, les prairies et les forêts. Il y en a tellement que l’on n’y prête plus vraiment attention. Ceci dit, qui s’intéresse vraiment à ce pan de l’Histoire de France ? Trop récente donc sans intérêt diront certains ? Toutefois, c’est en parcourant les vieux livres d’histoire du lycée que l’on (re)découvre la formidable histoire de la ligne Maginot. Et plus l’on se penche sur le sujet, plus l’on trouve cette Ligne étonnante.

L'entrée du fort de Fermont © AlfvanBeem - licence [CC0] from Wikimedia Commons

L’entrée du fort de Fermont © AlfvanBeem – licence [CC0] from Wikimedia Commons

Et si vous avez l’occasion de visiter l’un des forts ouverts au public, vous réaliserez l’importance stratégique de ce rempart de béton et d’acier. Il est certain que ces monuments ne sont d’emblée pas attirants avec leurs façades noircies que l’on dirait tout droit sorties d’un film d’épouvante.

Et pourtant, c’est une visite à l’âge de 8 ou 10 ans de l’ouvrage de Fermont près de Longuyon qui m’a le plus impressionné. Prendre le petit train le long de la galerie souterraine pour découvrir la caserne et les blocs de combat est une expérience inoubliable…


Qui est Maginot ?

André Maginot en 1924

André Maginot en 1924

André Maginot (1877-1932) était un ministre “à répétition” sous la IIIe République.

Lorsqu’il devient ministre de la Guerre le 3 novembre 1929, il jouissait d’une grande popularité en qualité d’ancien combattant.

Le 28 décembre de la même année, Maginot présentait au Parlement un “programme militaire d’ensemble” dont il fit adopter le financement en un temps record (moins de 5h30 de débats). La ligne Maginot était née !

André Maginot mourut le 6 janvier 1932 avant d’avoir pu connaître la fin des travaux de cette Grande Muraille de France.


Qu’est-ce que la ligne Maginot ?

Il s’agit d’un système de fortifications avec intervalles non fortifiés. Ce système défensif était constitué de forts (ou ouvrages) puissants aux emplacements stratégiques dans un intervalle d’environ 5 à 10 km. Sa continuité était assurée par des ouvrages d’infanterie et des abris. Par ailleurs, la Ligne était jalonnée par un obstacle continu : des rails antichars et des barbelés (qui ont disparus aujourd’hui).

Carte de la Ligne Maginot © Duomaxw - licence [CC BY-SA 2.0 fr] from Wikimedia Commons

Carte de la Ligne Maginot © Duomaxw – licence [CC BY-SA 2.0 fr] from Wikimedia Commons

Ce rempart de béton et d’acier devait répondre à plusieurs conditions :

  • bloquer – voire décourager – une attaque surprise des troupes armées en provenance d’Allemagne ou d’Italie,
  • protéger les richesses économiques de Lorraine et d’Alsace (mines de fer et de charbon, industries sidérurgiques) et les grands nœuds de communication (voies ferrées stratégiques menant aux gares de Metz et de Strasbourg),
  • déployer les forces armées sur les zones frontalières,
  • servir de base à une possible offensive armée en Allemagne en cas de guerre.

Les ouvrages composant la ligne Maginot

Dans le vocabulaire militaire de ces années 1920-1930, un ouvrage est synonyme de “fort“. Cependant, on distingue dans la fortification Maginot trois types d’ouvrages : les gros ouvrages, les petits ouvrages et les casemates d’intervalle.

Les gros ouvrages

L'entrée des Munitions du Schoenenbourg © ignis - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L’entrée des Munitions du Schoenenbourg © ignis – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les gros ouvrages sont l’ossature de la Ligne. Par ailleurs, il s’agit de véritables forteresses souterraines comprenant :

  • des galeries de liaison pouvant atteindre une longueur de 6 km. Elles relient les entrées aux blocs de combat et à l’étonnante infrastructure souterraine. Dans la galerie principale circule “le petit train” à traction électrique sur une voie ferrée de 0,60 m. Il permet le transport rapide des munitions et des matériels. Les galeries sont enterrées à une profondeur moyenne de 20 à 30 mètres. Les plus profondes atteignent même 95 mètres sous terre !
  • des blocs de combat  (casemate d’infanterie, blocs-tourelles, blocs observatoires…)
  • les casernes abritent de 500 à plus de 1000 hommes. Elles comprennent les chambres des troupes, des sous-officiers et des officiers, des cuisines, des douches, une infirmerie et même dans certains ouvrages un cabinet dentaire !
  • une usine avec centrale électrique. Elle est composée de 4 groupes électrogènes diesel,
  • un magasin central à munitions,
  • des systèmes de ventilation avec filtres à air (pour faire face à d’éventuels gaz toxiques dans l’air aspiré de l’extérieur)
  • des réseaux de distribution de l’énergie électrique provenant d’un cable haute-tension souterrain et de l’eau captée ou puisée dans les nappes phréatiques.
  • un réseau de communication téléphonique interne dense et fiable permettant des liaisons avec l’extérieur (notamment les ouvrages voisins), ainsi que des moyens radio (grâce à la TSF).
  • enfin, précédant et entourant les ouvrages, un obstacle antichar est constitué d’un champ de rails plantés à la verticale sur 6 rangées et d’un réseau dense de barbelés.

Ainsi, seuls les organes de combat émergent à la surface, de même que les entrées (souvent au nombre de 2 : pour les hommes et les munitions).

Fort du Hackenberg © Ungaroo - Udo Ungar - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons Atelier de réparation électro-mécanique dans le Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons Le poste de commandement du Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons Galerie du fort Schoenenbourg © Ignis - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons Centrale électrique dans le fort de Fermont © Lvcvlvs - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Les petits ouvrages

Fort Casso © Van ferman - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Fort Casso © Van ferman – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Ils sont organisés de la même façon que les gros ouvrages mais à plus petite échelle. Les blocs (au nombre de 2 à 4) sont reliés par des galeries souterraines. Ils abritent entre 100 et 200 hommes.

Les casemates d’intervalle

Casemate des Vernes dans le Sundgau © Felichon - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Casemate des Vernes dans le Sundgau © Felichon – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Par ailleurs, des casemates d’infanterie furent construites dans les intervalles des gros et petits ouvrages. Ils permettaient la continuité des feux d’infanterie (mitrailleuses et canons antichars). Ces petits forts autonomes abritait un équipage de 15 à 30 hommes.


La construction de la Ligne

Coût programmé de cette “Grande Muraille de France” : 5 milliards de francs pour les seules régions du Nord-Est, ce qui pour l’époque était considérable. L’essentiel de la Ligne fut réalisé de 1930 à 1935 avec des surcoûts prévisibles.

Toutefois, la construction de la ligne Maginot a grandement favorisé l’emploi. En avril 1931, on compta 10 700 ouvriers sur les chantiers et près de 20 000 huit mois plus tard. Petite anecdote : on dénombrait une grande proportion de travailleurs étrangers, notamment italiens sur les chantiers (plus de 50%). Quant aux ouvriers français, ils  préféraient travailler au percement des tunnels du métro parisien ou aux mines de fer en Lorraine… Face à ce constat, la Commission Supérieure des Travaux de Fortification œuvra pour l’interdiction d’embauche d’ouvriers étrangers au profit de travailleurs français de Lille et de Lyon. Sans grand succès non plus !

Des Ardennes près de la frontière belge à Bâle (Suisse), la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (CORF) réalisa :

  • 22 gros ouvrages mixtes (artillerie et infanterie)
  • 31 petits ouvrages d’infanterie (dont 5 mixtes)
  • 289 casemates d’infanterie et blockhaus
  • 78 abris d’intervalle
  • 14 observatoires d’artillerie cuirassés

Et pourtant, la CORF ne réalisa que 50% de ce qui était prévu en raison de contraintes budgétaires.


La ligne Maginot à l’aube de la guerre

Relève des troupes dans un ouvrage de la ligne Maginot

Relève des troupes dans un ouvrage de la ligne Maginot

Officiellement, la mission principale de la ligne fortifiée était de couvrir la mobilisation de l’Armée française en cas d’attaque surprise des Allemands.

Mais pour Monsieur tout-le-monde, elle servait à protéger le pays d’une invasion et devait permettre à la France de gagner une guerre éventuelle contre les Allemands. Bien sûr, les autorités françaises ne trouvèrent pas utile de contredire quoi que ce soit…

Alors que l’Allemagne et l’Italie menaient des opérations “coup de poing” et envahissaient la Tchécoslovaquie ou l’Albanie, la France réagissait par l’amélioration de sa ligne de défense en poursuivant un esprit résolument plus pacifique que guerrier. Ceci propagea dans le pays un faux sentiment de sécurité. Dans l’Armée se développa un esprit défensif désastreux.

Fin août 1939, la crise du Corridor de Danzig mit la France et l’Europe en alerte. A cette période, la ligne Maginot était à effectifs complets et prête à ouvrir le feu.


La ligne Maginot pendant la “Drôle de Guerre”

Pendant la « drôle de guerre », les ouvrages de la Ligne furent l’objet de visites VIP : Winston Churchill, l’ambassadeur du Canada et même le roi d’Angleterre Georges VI au Hackenberg. Une véritable vitrine publicitaire pour les personnalités et les journalistes ! D’ailleurs, ses ouvrages impressionnants répondaient au mot d’ordre “On ne passe pas !” En écho à un chant patriotique français écrit en 1916 lors de la bataille de Verdun.

On appelle « drôle de guerre » la période du début de la Seconde Guerre mondiale où les hostilités se réduisaient à quelques échauffourées. Elle dura entre le 3 septembre 1939 (date de la déclaration de guerre par le Royaume-Uni et le France à l’Allemagne) et l’offensive allemande du 10 mai 1940.


L’efficacité redoutable de la ligne Maginot en 1940

Puis à partir de mai 1940, tout bascule… et pour les Français, les choses ne se passent pas du tout comme prévu. Comme pendant la Première guerre mondiale, les troupes allemandes ont tout simplement contourné la ligne en envahissant la Belgique.

En contournant la ligne par la Belgique, les Allemands ont facilement pu neutraliser les secteurs les moins fortifiés.

Policiers allemands devant une casemate abîmée © Bundesarchiv Bild 121-0486 - licence [CC BY-SA 3.0 de] from Wikimedia Commons

Policiers allemands devant une casemate abîmée © Bundesarchiv Bild 121-0486 – licence [CC BY-SA 3.0 de] from Wikimedia Commons

La Ligne subit l’assaut des armées allemandes dans ses secteurs les moins fortifiés et donc de faible valeur défensive. Il s’agissait bien sûr des zones dans le Nord de la France, à la frontière avec… la Belgique. Toutefois, la plupart des ouvrages des Ardennes à l’Alsace résistèrent victorieusement aux attaques allemandes.

Même si ces victoires n’ont pu modifier le cours de l’Histoire (l’invasion de la France par l’Allemagne nazie), il faut reconnaitre que la ligne Maginot étaient pourtant d’une efficacité formidable contre toute attaque, frontale ou à revers. A contrario, ce sont les secteurs de la Ligne réalisés à l’économie qui ont connu des percées ennemies rapides et faciles. D’ailleurs, c’est ce qui explique que la ligne Maginot soit devenue l’un des symboles de l’échec de la France lors de l’invasion allemande.


La vie au quotidien dans les ouvrages de la Ligne

Imaginez-vous vivre ne serait-ce qu’une semaine à l’intérieur d’une forteresse en béton…

D’abord, vous vous déplacez le long de galeries sinistres aux voutes sillonnées par les tuyauteries.

La galerie à 30m sous terre du Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

La galerie à 30m sous terre du Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

A la cantine, l’on vous sert un plat préparé dans la cuisine souterraine de la caserne. Pas forcément des aliments de toute fraîcheur. Les vivres de réserve sont effectivement stockées pour permettre de soutenir un siège de 30 jours.

Les cuisines du Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Les cuisines du Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Puis, dans la chambrée d’un abri, vous tentez de dormir dans un des lits superposés à sommier métallique. Je dis bien “tentez” car le ronronnement des centrales électriques des abris y est assourdissant.

Chambrée dans le Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Chambrée dans le Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Vos vêtements laissés au pied du lit le soir sont ramassés humides le lendemain matin. Les murs sont d’ailleurs suintants d’humidité et l’air empuanti, notamment par l’odeur de gasoil.

Vous êtes un peu souffrant ? Une jolie infirmerie souterraine est là pour vous mettre sur pied au plus vite.

L'infirmerie du Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

L’infirmerie du Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Vous aussi souffrez de bétonite ?

Mais le mal qui vous affecte le plus, ce sont les effets d’une maladie mystérieuse. Je m’explique. Pour de nombreux soldats, la vie souterraine (“dans le trou” comme ils disent) s’accompagne d’un mal mystérieux et indéfinissable : « la bétonite ».

Certes, l’exiguïté des locaux affectent le moral des soldats. Mais c’est surtout la disparition de la notion du temps qui vous est le plus insupportable. En effet, vous êtes contraint à vivre sous terre pendant quelques semaines sans voir la lumière du jour. Il n’y a donc plus de différence entre le jour et la nuit. Votre existence est rythmée par rapport aux heures de quart :

  • le quart de veille (durée de 4 heures) : permanence au téléphone, être à proximité des pièces d’artillerie et armes automatiques en cas d’attaque surprise ;
  • puis, le quart de piquet (durée de 4 heures) : au repos ou en corvée dans le bloc. Parfois, des travaux en extérieur étaient entrepris ;
  • et enfin, le quart de renfort ou de repos (durée de 8 heures) : repos dans les chambrées ;

Il faut trouver à s’occuper !

Afin de lutter contre la monotonie, vous devez trouver à vous occuper : théâtre, jeux de cartes… En 1939-1940, vous n’avez accès à aucune télévision, aucun smartphone ou tablette pour vous divertir.

Fresques au Schoenenbourg © Ralph Hammann - licence [CC BY 4.0] from Wikimedia Commons

Fresques au Schoenenbourg © Ralph Hammann – licence [CC BY 4.0] from Wikimedia Commons

Ainsi, les murs tristes et humides des galeries servent parfois de support à des peintures murales dessinées par les soldats. D’ailleurs, on peut encore les admirer dans les ouvrages suivants :

  • Fermont (dans le foyer)
  • Galgenberg (au poste de commandement)
  • Hackenberg (au bloc 8)
  • Simserhof (dans le foyer)
  • Schœnenbourg (les fresques y sont les plus nombreuses et les plus remarquables).

Dans certains ouvrages, des chapelles sont mises à disposition des âmes en recherche spirituelle…

Chapelle dans le Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Chapelle dans le Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons


Les ouvrages de la ligne Maginot ouverts à la visite

La ligne Maginot : le fort du Schoenenbourg © Thilo Parg - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

La ligne Maginot : le fort du Schoenenbourg © Thilo Parg – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

On estime que les 14 ouvrages militaires ouverts au public attirent chaque année plus de 200 000 visiteurs. Nombreux sont les visiteurs Allemands mais aussi Belges attirés par ce tourisme de mémoire.

Quand on aperçoit les ouvrages de ce rideau défensif pour la première fois, on est impressionné par le caractère dominant de ces forteresses de béton armé. Ces couches de roc et de béton donnent une forte impression de sécurité. Le mot d’ordre “On ne passe pas !” s’y prêtait admirablement !

Ainsi, c’est grâce au travail de plusieurs associations que certains ouvrages sont aujourd’hui ouverts au public. Celles-ci les ont restaurés pour faire connaître aux visiteurs un pan souvent méconnu de l’Histoire de France.

Voici une liste indicative des principaux sites accessibles. J’ai inclus les liens vers leur site web pour que vous puissiez prendre connaissance des dates et heures de visite, ainsi que les tarifs :

Itinéraires

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Dans les Ardennes

  • gros ouvrage de La Ferté, à La Ferté-sur-Chiers (Ardennes). Construction : 1935-1938. 2 blocs de combat reliés par une galerie souterraine de 270 m. Caserne pour un équipage d’une centaine d’hommes.

En Lorraine

  • gros ouvrage de Fermont, à Montigny-sur-Chiers (Meurthe-et-Moselle). Construction : 1931-1935. 7 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par 10 km de galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 596 hommes. Visite avec petit train.
  • petit ouvrage de l’Immerhof (alias Le Tiburce), à Hettange-Grande (Moselle). Construction : 1930-1935. 3 tourelles et 1 bloc d’entrée. Caserne pour un équipage de 198 hommes.
  • petit ouvrage du Bois-Karre, à Boust (Moselle). Construction : à partir de 1930. 1 bloc de combat. Caserne pour un équipage de 82 hommes.
  • gros ouvrage du Galgenberg (alias Le Gardien de la Moselle), à Cattenom (Moselle). Construction : 1931-1933. 6 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 431 hommes. Visite avec petit train.
  • gros ouvrage du Hackenberg (alias Le Monstre de la ligne Maginot), à Veckring (Moselle). Construction : 1929-1933. 17 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par 10 km de galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 1085 hommes. Visite avec petit train.
  • petit ouvrage du Bambesch, à Bambiderstroff (Moselle). Construction : 1929-1933. 3 blocs de combat reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 104 hommes.
  • gros ouvrage du Simserhof, à Siersthal (Moselle). Construction : 1929-1933. 8 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 800 hommes. Visite avec petit train.
  • petit ouvrage de Rohrbach (alias Fort Casso), à Rohrbach-lès-Bitche (Moselle). Construction : 1934-1937. 3 blocs de combat et 1 bloc d’entrée reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 187 hommes.
  • un tronçon de la « ligne Maginot aquatique », à Barst (Moselle) et à Hoste.

En Alsace

  • gros ouvrage du Four-à-Chaux, à Lembach (Bas-Rhin). Construction : 1930-1938. 6 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 510 hommes.
  • ouvrage de Schœnenbourg, à Ingolsheim (Bas-Rhin). Construction : à partir de 1931. 6 blocs de combat et 2 blocs d’entrée reliés par des galeries souterraines. Caserne pour un équipage de 508 hommes.
Galerie Principale du Schoenenbourg © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Galerie Principale du Schoenenbourg © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Cependant, l’un des plus gros ouvrages de la ligne Maginot avec celui du Hackenberg est situé au sud de Wissembourg (Bas-Rhin). Il s’agit de l’ensemble fortifié du Hochwald. Construction : 1929-1940. 11 blocs de combat et 3 blocs d’entrée reliés par des galeries souterraines. Le fossé du fort abrite également 9 casemates non reliées par des souterrains à l’ensemble. Caserne pour un équipage de 1090 hommes. Ce site est actuellement occupé par l’Armée de l’air et ne se visite donc pas. L’ancien magasin M1 du fort abritait autrefois le musée militaire Pierre Jost. Celui-ci a déménagé en 2011 dans des locaux plus adaptés de la base aérienne 901 à Drachenbronn-Birlenbach. Le musée est dédié à l’histoire de l’armée française en Alsace depuis 1930. Plus d’infos.


Conseils de visite des ouvrages de la ligne Maginot

Les obstacles (ici les queues de cochon au Schoenenbourg) © Thomas Bresson - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Les obstacles (ici les queues de cochon au Schoenenbourg) © Thomas Bresson – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

A l’intérieur des ouvrages ouverts et aménagés au public, vous remarquerez que l’air est frais en toutes saisons (autour de 12-13 degrés C). Il est parfois humide. Je vous recommande de ne pas oublier d’enfiler un pullover et de bien vous chausser.

Aussi, depuis près de 90 ans, le tourisme de mémoire Maginot attire encore les foules. Les plus curieux (les Maginophiles !) exploreront l’extérieur des ouvrages et blockhaus, fascinés par ces amas de béton qui ont souvent mal vieillis. Souvenez-vous que les réseaux de barbelés qui entouraient les édifices sont parfois encore là ! Ainsi, méfiez-vous des ardillons (ou queues de cochon). Ce sont de petites pointes d’acier hautes d’un dizaine de centimètres invisibles dans l’herbe. En marchant dessus, votre pied risque d’avoir une mauvaise surprise !

Un bon conseil : ne vous introduisez pas à l’intérieur !

Toutefois, le danger est permanent lorsqu’on décide d’y pénétrer (à l’exception bien sûr des ouvrages ouverts et aménagés au public). Aussi, pensez-y : escaliers en mauvais état ou détruits, planchers de béton troués, blocs de béton instables et saillants, long dédale de couloirs où l’on peut facilement se perdre…

Ainsi, souvenez-vous que ces monuments, même s’ils paraissent en piteux état, appartiennent forcément à quelqu’un : commune, particulier, armée ou association. Mieux vaut demander une autorisation de visite avant de s’y engouffrer… et si on vous l’accorde, ne jamais courir à l’aventure seul et sans plan.


La ligne Maginot : pour en savoir plus

Une sélection de livres que je vous recommande pour en savoir plus sur la ligne Maginot (liens affiliés vers Amazon.fr) :

  • Ligne Maginot, Guide des forts à visiter de André DEGON et Didier ZYLBERYNG.
  • Comprendre la ligne Maginot : Nord, Ardennes, Lorraine, Alsace, Savoie, Dauphiné, Alpes-Maritimes de Jean-Pascal Soudagne (Auteur) et‎ Michel Mansuy (Photographies)
  • La ligne Maginot de Jean-Pascal SOUDAGNE (Editions Ouest-France)

Par ailleurs, d’autres sites et blogs traitent de la ligne Maginot :

  • Un article de Wikipedia sur la Ligne Maginot (du Nord à la Méditerranée).
  • L’histoire détaillée de la Ligne Maginot (encore sur Wikipedia !)
  • La liste des sites ouverts au tourisme : toutes les coordonnées et horaires de visite.
  • Maginot.org : un site de maginophiles dédié à la Ligne.

Petit lexique pour mieux comprendre la ligne Maginot

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bloc (m)Ouvrage bétonné placé à l'extrémité d'un rayon du fort palmé de la ligne Maginot qui peut être : une casemate, une tourelle (voire les deux à la fois), un observatoire ou encore une entrée.

blockhaus (m)Redoute, casemate, abri blindé à l’épreuve des tirs ennemis. De l’allemand Blockhaus (« maison de rondins »).

bunker (m)Casemate où l’on peut s’abriter contre une attaque, une intempérie, une force externe. Mot allemand emprunté au 19e siècle à l’anglais bunker (entrepôt à charbon dans une usine, soute à charbon dans un navire).

casemate (f)Réduit d'un fort, généralement souterrain, à l'épreuve des bombes et des obus.

caserne (f)Bâtiment destiné au logement des troupes. Sur la ligne Maginot, elle est systématiquement souterraine.

équipage (m)La garnison de chaque ouvrage par analogie avec un navire de guerre.

fort (m)Bâtiment militaire conçu pour la guerre défensive. Ouvrage de terre ou de maçonnerie ou revêtu de métal, destiné à résister aux attaques de l’ennemi.

ouvrage (m)Construction. Synonyme de 'Fort' appliqué à la ligne Maginot.

tourelle (f)Dispositif placé sur une installation fixe militaire, qui permet d'orienter l'armement qu'elle porte, tout en le maintenant sous une protection.


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