Les sites incontournables de la Lorraine industrielle

Dans des articles précédents, nous avons découvert la Lorraine viticole, mangé aux bonnes tables de Nancy, admiré le marché de Noël de Metz et grimpé la Colline Inspirée… mais rarement la Lorraine industrielle a été mentionnée. Mais, bonne nouvelle, ce mois-ci le thème du rendez-vous interblogueurs #EnFranceAussi est “Tourisme industriel”. Une belle opportunité pour parler de cette image qui colle à la peau de la région lorraine. Une image parfois peu flatteuse. Mais grâce à cette initiative de Sylvie du blog Le coin des Voyageurs et au thème choisi par Mathylde du blog Mordue de Voyages, je vais tenter de redorer le blason régional. Et vous montrer quels sont les sites incontournables à découvrir dans la Lorraine industrielle.

... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. En savoir plus https://mon-grand-est.fr/lorraine-industrielle/ .À la découverte de la Lorraine industrielle

Lorraine industrielle

La Lorraine industrielle : Vue de Longwy et de son crassier dans mon livre de géographie du CM2

Un terril et un haut-fourneau. Voici les souvenirs très précis de mon enfance que je garde de la Lorraine industrielle. Au début des années 1980, les cheminées des usines sidérurgiques crachaient leurs fumées bleues, blanches ou rousses. Une myriade de cheminées géantes. De gigantesques gares de marchandises. Des cités ouvrières, aux façades brunies par le crachat des usines environnantes, sagement alignées dans les vallées des côtes de Moselle. La nuit, les rougeoiements des coulées d’acier liquide donnaient à voir un spectacle impressionnant, presque enchanteur. Les hauts-fourneaux haletants étaient des “monstres de fer” avec leurs énormes tuyaux, poutrelles, plates-formes et passerelles. De Nancy à Longwy en passant par Metz et Thionville se succédaient de puissantes industries. L’ossature de l’économie régionale. Tout un symbole de la Lorraine industrielle d’une époque désormais révolue.

L’âge du fer en Lorraine

En Lorraine, l’exploitation des mines de fer a engendré l’émergence d’industries de transformation des métaux :

  • des tréfileries (industries où l’on passait du fer par la filière pour l’étirer en fil) et
  • des constructions métalliques, mécaniques et électriques.

Dans sa préface du livre LE FER de Jean Morette (éditions serpernoise, 1986), Marguerite Puhl-demange décrit à merveille cet âge d’or du fer en Lorraine :

Mais le véritable âge du fer, c’est le siècle dernier avec ses locomotives, ses navires, ses ponts et ses tours. Le fer – et l’acier – était la clé de l’ère industrielle. La Lorraine devenait, par sa minette et la sidérurgie bâtie autour, une région de production intensive et par là même stratégique, car le fer ne cessait pas d’être la source principale des armements.

C’est alors que naquit toute une civilisation du fer, des hauts-fourneaux aux cités ouvrières, qui traînait les capitaux, du savoir-faire, de la main-d’œuvre. Le paysage et la structure de la Lorraine du Nord en furent radicalement transformés. On construisait, on produisait, on importait. Et on expédiait aussi, par wagons entiers. On s’est battu autour du fer lorrain, luttes sociales, guerres internationales :  il fut l’un des enjeux de la première guerre mondiale.

Depuis, une crise de grande ampleur a touché la Lorraine industrielle pendant les décennies 1970 à 1990. Les mines de fer et de charbons, ainsi que les industries sidérurgiques se sont désagrégées les unes après les autres. La grande majorité des installations a été démolie, laissant place à d’immenses friches industrielles. Spectacle étrange que celui des alignements de maisons ouvrières, orphelines des usines qui justifiaient leur présence.

Maisons ouvrières entre Longwy et Herserange

Maisons ouvrières entre Longwy et Herserange

Seuls de rares monuments vestiges sont voués à la postérité industrielle. Il ne reste de cette Lorraine industrielle qu’une image qui tend toutefois à se modifier au cours du temps. La Lorraine aujourd’hui ? On pense d’abord à la place Stanislas de Nancy, à la cathédrale de Metz, aux ballons des Vosges. La machine industrielle d’antan n’est plus qu’un souvenir. Et la physionomie de la Lorraine industrielle en a été bouleversée.


L’histoire de la Lorraine industrielle

Lorraine industrielle

La Lorraine industrielle : usines de Mont-Saint-Martin dans les années 1960.

Le charbon en Lorraine ? Son extraction est attestée depuis 1459 mais l’exploitation proprement dite ne commence qu’à partir du milieu du 19e siècle.

Quant au fer ? On l’exploite à petit dose depuis le 16e siècle. Ce n’est qu’à partir de 1850 que tout commence véritablement.

Un essor en plusieurs étapes

La guerre franco-prussienne de 1870-71 contribua à faire de la Lorraine coupée en deux (une française, une annexée par l’Allemagne) un géant industriel.

La période 1870-1945 est marquée par le développement grandissant des activités de la Lorraine industrielle.

Dès la Libération, la reconstruction et la modernisation du pays exigèrent de produire beaucoup d’acier. Les usines sidérurgiques lorraines furent donc mises à contribution.

La période 1945-1968 est caractérisée par une Lorraine industrielle riche et laborieuse. Au début des années 1950, le traité CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier) entra en vigueur. La France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas mettaient en commun leur production de charbon et d’acier. Cette solidarité économique garantissait ainsi la paix entre la France et l’Allemagne, et en Europe. C’est un Lorrain qui rédigea l’accord et sut convaincre ses partenaires européens de le signer. Robert Schuman (1886-1963), ministre français des affaires étrangères, y travailla dans sa maison de Scy-Chazelles (banlieue de Metz).

Mines et industries sidérurgiques tournèrent à plein régime pendant cette époque euphorique des “Trente Glorieuses“. La Lorraine connut le plein emploi, une rapide augmentation des salaires et du niveau de vie. Pensez donc : dans son numéro du 26 juin 1961, le magazine Paris-Match osa même l’expression choc “La Lorraine, le Texas français” !!

Un besoin énorme en main d’œuvre

La Lorraine industrielle avait besoin de main d’œuvre. La population locale n’était pas assez nombreuse pour répondre aux besoins des industries. Une nouvelle vague d’immigration eut lieu, en provenance notamment du Maghreb (dont 27 000 Algériens en 1962). Le nombre d’étrangers passa de 121 000 en 1946 (7,2% de la population) à 202 000 en 1962 (9%). Les Italiens, au nombre de 100 000 au début des années soixante, étaient arrivés en Lorraine depuis la fin du 19e siècle.

À titre d’exemple, dans la ville de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), la croissance de la population était largement dopée par l’immigration italienne. Les hauts-fourneaux avaient effectivement besoin d’une importante main d’œuvre. La plupart de ces familles italiennes étaient originaires de la province de Pérouse (Ombrie). Héritage de cette époque, Villerupt organise chaque année vers la fin octobre le Festival du film italien.

Ainsi, la région est devenue une terre de brassage au cœur de la naissante Communauté économique européenne.

L’essoufflement de la Lorraine industrielle

A partir de 1963, la croissance de l’activité industrielle s’essouffla en Lorraine. Le minerai lorrain était jugé pauvre. Les mines étaient vouées au déclin. Et pourtant, il existait bien des points forts :

  • des facilités d’exploitation
  • la richesse des réserves en sous-sol
  • l’augmentation du rendement (15 tonnes par jour et par homme en 1963)

A partir du milieu des années 1960, le déclin s’est accentué. De nouveaux gisements furent découverts au Canada, en Amérique du Sud et en Mauritanie. Ceux-ci avaient la particularité de se trouver à faible profondeur. Exploité à ciel ouvert, le fer était donc beaucoup moins cher que la minette lorraine. De ce fait :

  • la production a diminué
  • les ventes se sont réduites
  • l’automatisation s’est développée afin de limiter les coûts de main d’œuvre
  • les entreprises ont eu recours aux délocalisations
  • les vagues de licenciements se sont multipliées
  • les chômeurs sont partis chercher du travail ailleurs

La fin des mines de fer et de charbon en Lorraine

  • La dernière mine de fer de Lorraine ferma le 30 juillet 1997 (Terres Rouges à Tressange).
  • Les derniers hauts-fourneaux lorrains à cesser leur activité furent ceux de Florange en 2013.
  • La dernière mine de charbon de Lorraine ferma à son tour le 23 avril 2004 (la Houve à Creutzwald).

Alors que mines, usines et terrils appartiennent désormais au passé, les corons (en Lorraine on parle de “cités ouvrières“) ont depuis été reconvertis en cités-jardins.

La Lorraine industrielle en mutation

L'U4 à Uckange © Zairon - licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

L’U4 à Uckange devenu musée © Zairon – licence [CC BY-SA 4.0] from Wikimedia Commons

Les anciennes friches industrielles de la Lorraine industrielle ont laissé place à des zones d’activités regroupant des industries légères (PMI mais aussi PME et centres commerciaux). La reconversion s’est parfois montrée spectaculaire :

  • création d’un centre thermal et touristique à Amnéville,
  • parc d’attraction Walygator Parc à Maizières-les-Metz,
  • golf à caractère international à Longwy.
  • certains sites industriels ont été sauvegardés en musée en ciel ouvert (Parc du Haut-Fourneau U4 à Uckange)…

Depuis, la Lorraine industrielle s’est diversifiée : activités de pointe, industries automobile, électronique et plasturgique, implantations d’entreprises étrangères.

Les deux technopôles de Nancy-Brabois (créée en 1978) et de Metz (1986) sont un symbole de la reconversion du paysage industriel lorrain. Ces parcs technologiques regroupent des laboratoires et instituts, des universités, des entreprises de haut niveau.


Toute une histoire de fer !

La Lorraine possède un des plus vastes gisements de fer du monde. Toutefois, le minerai de fer (ou minette) est… pauvre en fer (30% environ). Il contient du phosphore (2%) qui a rendu la minette longtemps inexploitable (la fonte du minerai était cassante et fragile).

Mais c’était jusqu’à ce que l’on trouve un procédé ‘miracle‘ en 1878 pour extraire le phosphore du minerai : le procédé Thomas ! Les Wendel (une famille d’origine flamande installée en Lorraine au début du 18e siècle) achetèrent le brevet pour vingt ans. Ce monopole leur donna une avance technologique.

Dès lors, on exploita la minette à grande échelle. La Lorraine devint la plus riche région sidérurgique de France… jusqu’à ce que la concurrence internationale mette un terme à ce bel essor.

Le minerai de “fer fort“, contenant 60% de fer était aussi exploité. Il avait l’avantage de se trouver à faible profondeur. Ses réserves sont épuisées depuis les années 1980.


Les chiffres-clés de la Lorraine industrielle

L'usine Solvay à Dombasle-sur-Meurthe © French Moments

L’usine Solvay à Dombasle-sur-Meurthe © French Moments

Ces quelques chiffres-clés mettent en perspective l’importance de l’activité industrielle en Lorraine :

  • Dans les années 1960, la Lorraine représente près de 80% de la production nationale de fonte, 65% de l’acier, plus de 50% des produits finis laminés, 90% du fer et 25% du charbon.
  • En 1960, la production lorraine de fer atteint les 62 millions de tonnes (chiffre record) contre 10 millions en 1988.
  • Le cumul de tonnes de fer extraites en Lorraine se monte à 3 milliards.
  • En 1950, la production lorraine de charbon atteint les 10 millions de tonnes, et 15,6 millions en 1964 (chiffre record), contre 2,5 millions en 2000.
  • Le cumul de tonnes de charbon extraites en Lorraine se monte à 0,8 milliard.
  • En 1957, les mines de charbon emploient 46 748 mineurs en Lorraine (chiffre record). Le nombre de mineurs passe de 26 000 mineurs en 1970 à 6 400 en 2000.
  • En 1930, les Vosges totalisent 242 unités de production textile, employant quelques 40 000 ouvriers. En 1962, le textile emploie 56 000 personnes (contre 2000 aujourd’hui).
  • Le département des Vosges est encore à ce jour le premier département cotonnier de France avec plus de 50% de la production nationale.
  • Entre 1962 et 1990, la Lorraine a perdu 160 000 emplois dans les industries dites traditionnelles, dont la moitié dans la sidérurgie. A titre d’exemple, le bassin d’emploi de Longwy (Meurthe-et-Moselle) a perdu un cinquième de sa population entre 1975 et 2000.


Les principaux sites de la Lorraine industrielle

Il existait plusieurs sites industriels généralement répartis entre Nancy et le Luxembourg, avec une frange nord-est à la frontière avec la Sarre allemande. Le fer, la sidérurgie, le charbon et le textile sont quatre secteurs-clés qui ont fait de la Lorraine la région la plus industrielle de France.

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  • Zone en jaune : le bassin ferrifère de Lorraine
  • Zone en gris : le bassin houiller de Lorraine
  • Zone en vert : la zone traditionnelle du textile dans les Vosges

Les sites majeurs de l’activité ferrifère en Lorraine :

  • Bassin de Nancy (Pont-à-Mousson, Dieulouard, Belleville, Pompey, Frouard, Neuves-Maisons, Foug)
  • Vallée de la Moselle (au nord de Metz : Maizières-les-Metz, Hagondange, Amnéville, Uckange, Thionville)
  • Vallée de l’Orne (Rombas, Moyeuvre-Grande, Rosselange, Jœuf, Auboué, Homécourt, Briey)
  • Vallée de la Fensch (Knutange, Hayange, Sérémange, Florange, Ebange)
  • Vallée de la Chiers (Mont-Saint-Martin, Saulnes, Longwy, Réhon, Hussigny, Micheville, Villerupt, Audun-le-Tiche).

En 1948, la Lorraine comptait une soixantaine de hauts-fourneaux, plaçant la Lorraine au rang de 1ère région sidérurgique de France.

On trouvait les mines sur les gisements de minette (généralement sur le plateau lorrain). Les usines occupaient le fond des vallées car elles consommaient d’énormes quantités d’eau pour refroidir les hauts-fourneaux, les aciéries et les laminoirs. On reliait les deux complexes par des voies ferrées ou par wagonnets aériens. C’était pas plus compliqué que ça !


Le Bassin de Nancy

De Nancy à Pont-à-Mousson, c’est une rue industrielle qui s’étalait sur 30 kilomètres, en passant par Pompey et Dieulouard.

Le site industriel de Jarville

Les hauts-fourneaux de Jarville et le crassier en 1906

Les hauts-fourneaux de Jarville et le crassier en 1906

Dans la banlieue sud-est de Nancy, à Jarville-la-Malgrange, se trouvaient des mines de fer, des hauts-fourneaux et des crassiers. De nos jours, l’emplacement de l’ancien crassier est occupé par le dépôt des bus de l’agglomération nancéienne. Rien, mais vraiment rien ne laisse deviner le complexe industriel qui se dressait là à l’époque.

Musée de l'histoire du fer © Caroline Léna Becker - licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

Le musée de l’histoire du fer © Caroline Léna Becker – licence [CC BY 3.0] from Wikimedia Commons

La commune accueille le musée de l’Histoire du Fer (site web officiel) qui bénéficie du label « Musée de France ». Inauguré en 1966, il présente des collections retraçant l’histoire de la Lorraine industrielle : plus de 12 000 objets du Moyen âge à l’époque contemporaine. Petite pépite du musée : une partie de l’ancien escalier de la Tour Eiffel y est exposé. Il s’agit d’un tronçon de l’escalier hélicoïdal qui reliait à l’origine le 2e étage au 3e.

Neuves-Maisons

Neuves-Maisons © Speculos - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le site de Neuves-Maisons © Speculos – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Située à 10 km au sud-ouest de Nancy, la ville de Neuves-Maisons abritait une mine de fer. La mine du Val de Fer a été exploitée à partir de 1874 jusqu’au 31 décembre 1968. Elle comprenait quelques 400 km de galeries. Quelques galeries sont ouvertes au public, notamment lors des Journées du Patrimoine. La visite suit un parcours de 1600 mètres dans les anciennes galeries restaurées et sécurisées datant du 19ème siècle. On comprend mieux les conditions de l’exploitation d’une mine de fer des années 1880, avant la mécanisation des outils.

Aujourd’hui, Neuves-Maisons est le site d’une aciérie historique fondée le 1er mars 1872 et toujours en activité : la Société Métallurgique de Champigneulles et Neuves-Maisons, plus connue sous l’abréviation SAM.

Pour en savoir plus sur la mine du Val de Fer…

Les Aciéries de Pompey

Pompey Dupont-Fould

La Lorraine industrielle : les aciéries de Pompey au début des années 1980

Situées à une dizaine de kilomètres au nord de Nancy, les usines de Pompey existaient depuis 1836. En 1872, Auguste Dupont et Alphonse Fould créèrent la Société des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de Pompey. L’usine fournit le fameux fer puddlé à Gustave Eiffel pour la construction de la Tour Eiffel. Spécialisé dans la fabrication de l’acier, le complexe sidérurgique employait jusqu’à 4500 ouvriers dans les années 1960. C’était jusqu’au milieu des années 1980 un spectacle incroyable de feu et de fumée que l’on pouvait observer depuis l’autoroute A31 Nancy-Metz. Suite à la crise de la sidérurgie française, le dernier des quatre hauts fourneaux fut définitivement arrêté le 25 mai 1986. Ceci conduisit au démantèlement du site, transformé depuis en zone d’activité industrielle.

Pont-à-Mousson

La fonderie de Pont-à-Mousson © French Moments

La fonderie de Pont-à-Mousson © French Moments

Pont-à-Mousson ? Vous n’en avez jamais entendu parler ? Et pourtant, tous les jours vous marchez sur une plaque d’égout portant son nom ! Si si, regardez bien la prochaine fois le nom de “Pont-à-Mousson” ou “PAM” gravé dessus. La petite ville baignée par la Moselle abrite en effet l’entreprise Saint-Gobain PAM (ex- Pont-à-Mousson SA), aujourd’hui filiale de Saint-Gobain.

L’usine métallurgique a été fondée en 1856 et comptait jusqu’à cinq hauts fourneaux. Elle produit de la fonte de moulage et fabrique en série des tuyaux de fonte centrifugée. Encore en activité, l’usine rencontre actuellement des difficultés avec une production en baisse de 46%. La direction assure que ce phénomène s’explique par la concurrence indienne et chinoise. Ce problème engendre des risques sociaux majeurs et la crainte de voir l’usine historique fermer définitivement.


Metz et la vallée de la Moselle

C’est au nord de Metz qu’une zone minière fortement industrialisée et urbanisée commençait. Maizières-les-Metz, Hagondange, Amnéville, Thionville… des noms qui étaient synonymes avec un long défilé d’usines de la puissante industrie sidérurgique.

Amnéville, une reconversion spectaculaire de la Lorraine industrielle

Amnéville (autrefois renommée Stahlheim – la maison de l’acier – par les Allemands) revient de loin ! Ce bastion de la sidérurgie lorraine a entrepris une remarquable reconversion à l’initiative de son maire Jean Kiffer. Il y avait une source à Amnéville. L’idée était d’en profiter pour assurer l’avenir économique de la ville. Amnéville-les-Thermes était née ! Aujourd’hui, 15 000 curistes viennent prendre les eaux au centre thermal. Le casino, la vaste salle de spectacle Le Galaxie, la piste de ski indoor, le zoo d’Amnéville et le parc d’attraction Walygator Parc ont fait le reste. Plus de cinq millions de visiteurs se rendent chaque année à Amnéville.

La piste de ski intérieure d'Amnéville sur le site d'un ancien crassier © Tom2 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La piste de ski intérieure d’Amnéville sur le site d’un ancien crassier © Tom2 – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le centre touristique et thermal d’Amnéville s’est développé dans le bois de Coulange et sur d’anciens crassiers sidérurgiques. Quant à l’ancien terril d’Amnéville, il a été reconverti en piste de ski indoor… le plus grand au monde !

Pour en savoir plus sur le complexe de loisir d’Amnéville…


La vallée de la Fensch

Aciéries d'Hayange en Moselle (domaine public)

Aciéries d’Hayange en Moselle (domaine public)

En venant de Metz, l’autoroute A31 se divise en deux branches : l’A31 vers le Luxembourg et l’A30 vers Longwy. En suivant cette dernière, on longe la vallée de la Fensch, un haut-lieu de la Lorraine industrielle. A Hayange, l’autoroute prend de la hauteur et permet de contempler la vallée et ses industries… ou du moins ce qu’il en reste.

Parc du Haut Fourneau U4 à Uckange

Dernier des 6 hauts-fourneaux de l’usine d’Uckange, l’U4 a survécu au déclin de la sidérurgie en Lorraine grâce à son inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Le « monstre de fer » a cessé son activité le 17 décembre 1991. Après deux ans de travaux, le parc du Haut Fourneau a ouvert ses portes au public en 2007. Sur une surface de 12 hectares, vous découvrirez un site au passé sidérurgique unique en France. Vous y comprendrez le processus de production de la fonte. Le parc est dominé par la cheminée (82 m de hauteur) et la « nacelle » du haut-fourneau (71 mètres). A faire et à voir : la visite guidée nocturne de l’œuvre ‘Tous les soleils’ de Claude Lévêque. Organisée en été, elle permet de découvrir le site grâce à un éclairage enchanteur…

En savoir plus sur le parc du Haut Fourneau à Uckange…

Le Jardin des traces à Uckange

Jardin des Traces à Uckange © Dad57 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le Jardin des Traces à Uckange © Dad57 – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

En face du parc du Haut Fourneau se trouve le Jardin des traces. Parc contemporain et original, il est implanté sur le site d’une friche industrielle. Ce lieu de promenade exemplaire de 4 hectares se compose de trois ensembles. Ils font référence à trois traces du passé de la Lorraine industrielle :

  • l’élaboration de la fonte (Jardin de l’alchimie),
  • l’hommage aux gueules jaunes immigrés (Jardin des Sidérurgistes) et
  • la création d’un acier « vert » (Jardin des Energies).

En savoir plus sur le Jardin des traces à Uckange…

Ecomusée des mines de fer de Lorraine de Neufchef

Pour découvrir d’authentiques mines de fer, rendez-vous au musée de la mine de Neufchef dans la vallée de la Fensch. En suivant la visite guidée d’1h30, vous explorerez à pied de véritables galeries sur un kilomètre. 27 chantiers et reconstitutions racontent 150 ans d’histoire d’exploitation du minerai.

En savoir plus sur l’écomusée des mines de fer de Neufchef…

Ecomusée des mines de fer de Lorraine à Aumetz

Le chevalement de la mine d'Aumetz © Sciurus54 - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le chevalement de la mine d’Aumetz © Sciurus54 – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L’écomusée des mines de fer de Lorraine à Aumetz occupe la mine Bassompierre. En 1900, première année d’exploitation, 800 mineurs y travaillaient. Fermée en 1983, le site a été reconverti pour accueillir les visiteurs. Lors d’une visite audio guidée et animée, vous découvrirez l’ancienne forge et son impressionnante salle de la machine d’extraction, les bâtiments de surface de la mine et le chevalement. De sa plate forme supérieure, vous jouirez à 35 mètres de hauteur d’un magnifique panorama sur le Pays haut.

En savoir plus sur l’écomusée des mines de fer de Lorraine à Aumetz…


Le bassin ferrifère de Briey et la vallée de l’Orne

Le territoire de Briey produisait un minerai permettant de faire de l’acier avec un produit phosphoreux. C’était la grande découverte du procédé “Thomas” qui avait été un des atouts majeurs dans le développement de la sidérurgie en Lorraine.

Jœuf, ses usines, ses cités ouvrières, ses châteaux et Platini !

Château de Wendel à Jœuf (Domaine public)

Château de Wendel à Jœuf (Domaine public)

Jœuf comptait plusieurs hauts fourneaux dans la vallée de l’Orne. Ceux-ci furent arrêtés le 23 décembre 1988 et le 10 novembre 1989. La commune est liée à la famille Wendel qui s’y installa en 1882 après l’annexion du département de la Moselle par l’Allemagne. Afin de conserver le marché français du rail, la famille ouvrit une usine de fabrication de rails à Jœuf, à la frontière entre la France et l’Allemagne. En 1895, Henri de Wendel fit construire un château flamboyant sur un promontoire boisé dominant le site industriel. Puis son fils construisit le château de Brouchetière dans le parc familial. Les châteaux, rachetés aux Wendel par un marchand de biens semblent à l’abandon. Du site industriel et des hauts-fourneaux, il ne reste plus rien si ce n’est que les centaines de maisons ouvrières.

Ceci dit, c’est à Jœuf que naquit, le 21 juin 1955 la star du football Michel Platini. Il grandit à Jœuf avant de briller à l’AS Nancy-Lorraine de 1972 à 1979.  On connait la suite de l’histoire…

Briey et la Cité radieuse

Briey a donné son nom à un bassin ferrifère qui comptait parmi les plus importants d’Europe. Longtemps avant l’apparition des industries, Briey était une cité fortifiée au Moyen âge. Les vestiges des remparts sont toujours visibles à Briey-Haut… qui surplombe Briey-Bas. En 1960 fut inaugurée la Cité radieuse de l’architecte franco-suisse Le Corbusier. Cette unité d’habitation longue de 110 mètres et d’une hauteur de 56 mètres est similaire aux cités radieuses construites à Marseille et à Rezé près de Nantes. Avec la fermeture des mines de Briey dans les années 1960 et la récession économique, la cité radieuse de Briey a failli disparaître. Une grande réhabilitation menée entre 2007 et 2010 lui a rendu son aspect d’origine.


Longwy et la vallée de la Chiers

Lorraine industrielle

La Lorraine industrielle : Longwy années 1960. Photo issue du livre “Meurthe-et-Moselle”, éditions Delmas & Cie

C’est après avoir traversé un calme paysage rural que l’on arrive dans la vallée de la Chiers et sa ville principale : Longwy (prononcez lon-oui). Aujourd’hui connue pour son patrimoine architectural militaire (ses fortifications de Vauban sont classées à l’Unesco), Longwy et sa région étaient fortement industrialisées jusque dans les années 1980. Les aciéries et les entrées des mines de fer étaient dominées par l’emblématique crassier, le plus haut de Lorraine. Le crassier ? Il s’agissait d’un terril. C’était un amoncellement de laitier, un sous-produit issu de la fabrication de fonte. Concassé, ce déchet des mines était utilisé dans la production de ballast pour les chemins de fer.

Une reconversion difficile

L'usine de Réhon en activité (avant sa destruction) © Bruno Barbaresi - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

L’usine de Réhon en activité (avant sa destruction) © Bruno Barbaresi – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Aussi, lorsque les mines et les aciéries ont fermé les unes après les autres à la fin des années 1980, elles ont laissé un grand vide à Longwy et dans le Pays haut. Entre 1975 et 2000, le bassin longovicien a perdu un cinquième de sa population. Une reconversion difficile de ce bastion de la Lorraine industrielle a été menée dans les années 1990. De grands groupes (Panasonic, JVC, Daewoo) ont choisi de s’y implanter grâce aux subventions publiques. Mais en moins de 10 ans, elles sont reparties dès lors que l’argent public s’était tari (on les a surnommées les usines-tournevis). Les friches industrielles entre Longwy-bas et Herserange ont depuis été reconverties en terrain de golf de 27 trous avec restaurant et boutique. Son nom ? Le Golf International de Longwy. Un des hauts fourneaux est encore debout sur le practice d’entraînement telle une folie paysagère…


Le bassin houiller lorrain

Au nord-est du département de la Moselle s’étend le bassin houiller lorrain. Il est délimité par un triangle Villing – Faulquemont – Stiring-Wendel comprenant environ 70 communes. 58 puits de charbon y furent construits entre 1818 et 1987. Certes, vous ne vous y êtes peut-être jamais rendu. Par contre, vous connaissez la “fille du pays”. La chanteuse Patricia Kaas est née à Forbach en 1966 et a vécu son enfance à Stiring-Wendel. Certaines de ces chansons font justement allusion au bassin houiller lorrain.

La mine Wendel et le musée les mineurs Wendel à Petite Rosselle

Le musée Les Mineurs Wendel à Petite-Roselle © Alain meier - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le musée Les Mineurs Wendel à Petite-Roselle © Alain meier – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le musée Les Mineurs Wendel occupe le « bâtiment des mineurs », l’ancien bâtiment administratif du siège Wendel sur une superficie de plus de 1800 m2. Vous découvrirez le hall du mineur, les salles des pendus (vestiaires), les bains-douches, la lampisterie… Le siège Wendel était en activité de 1865 à 1986. Le dernier puits de charbon du complexe (le Wendel 3) a fermé en 2001.

Le puits Saint Charles à Petite Roselle © Alain meier - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Le puits Saint Charles à Petite Roselle © Alain meier – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

La découverte de la mine Wendel est unique en son genre en France. Vous découvrirez les techniques d’exploitation du charbon utilisées jusqu’à la fermeture de la dernière mine française en 2004. La visite commence par un trajet en petit train conduit par un ancien mineur. Arrivé au musée, le visiteur prend un ascenseur pour une fausse descente “au fond” où ont été reconstituées les différentes galeries d’exploitation. Ces visites permettent de mieux comprendre le quotidien des mineurs.

En savoir plus sur le musée Wendel…


Salines et chimie au sud-est de Nancy

Couvrant la plaine au sud-est de Nancy s’étend une région de tradition minière. Le sous-sol est exploité par une mine de sel gemme, la dernière de France. La Compagnie des Salins du Midi et des Salines de L’Est produit chaque année 550 000 tonnes de sel raffiné (hors sel de déneigement).

Les usines chimiques sont installées sur les gisements de sel. On y fabrique de la soude et du chlore. L’industrie chimique domine toujours le paysage de Saint-Nicolas-de-Port, Varangéville et Dombasle-sur-Meurthe : fabriques de gaz comprimés, produits d’entretien divers, peintures et couleurs, produits pharmaceutiques…

L'usine Solvay à Dombasle-sur-Meurthe © French Moments

L’usine Solvay à Dombasle-sur-Meurthe © French Moments

L’usine Solvay à Dombasle-sur-Meurthe est impressionnante de par sa taille. Répartie sur une superficie de 50 hectares, elle emploie 500 collaborateurs. En conduisant le long de la D400 entre Varangéville et Dombasle, vous prendrez connaissance de sa taille gigantesque… et remarquerez de vieilles installations toujours en activité. Le site est exploité depuis 1873. Il s’agit d’une des plus anciennes soudières du Groupe Solvay.


L’industrie textile dans les Vosges

Moselotte © French Moments

La vallée de la Moselotte près de La Bresse dans les Vosges © French Moments

On ne peut pas évoquer la Lorraine industrielle sans mentionner l’industrie textile dans les Vosges. Celle-ci remonte au milieu du 13e siècle. La filature et le tissage des matières textiles utilisaient la laine, le chanvre et le lin. Le coton fut introduit dans les Vosges au milieu du 18e siècle. Une première filature artisanale fut créée à Epinal en 1756. A partir de 1765 ce furent de véritables usines qui s’installèrent dans les vallées vosgiennes, prenant à parti la force hydraulique des rivières et torrents de montagnes. En 1861, on recensait dans le département des Vosges 110 usines employant 15 452 ouvriers.

L’essor du textile vosgien après 1871

Mais c’est avec l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870-71 que l’industrie textile de coton dans les Vosges connut un essor formidable. Le versant alsacien des Vosges fut annexé à l’Allemagne. Les industriels alsaciens prospères de Mulhouse ou des vallées alsaciennes de la Bruche, du Logelbach, de la Doller ou de la Thur étaient ainsi menacés de perdre le marché français. La solution fut d’installer des usines neuves sur le versant lorrain des Vosges resté français : les vallées de la Moselle, la Moselotte, la Meurthe, la Cleurie, le Rabodeau.

Une des plus grandes industries de textile dans la région fut celle de La Blanchisserie et Teinturerie Thaonnaise (BTT). Fondée dès 1872 par des Alsaciens (Kœchlin, Laederich, Lederlin) et des Vosgiens, elle avait le monopole des exportations des cotonnades (blanches et noires) vers l’Indochine.

Mais alors pourquoi les industries textiles s’installèrent dans de hautes vallées humides ? Après tout, ces espaces réduits et étroits ne semblaient pas favorables au développement d’industries. Une des raisons, on l’a vu, était de profiter de la force hydraulique. L’autre, plus technique, était que les ateliers textiles, non climatisés, permettaient le torsadage des fibres de coton sans risque de rupture.

Vologne Lac de Longemer © French Moments

La vallée de la Vologne dans les Vosges © French Moments

L’industrie textile est entrée dans une grave crise à partir des années 1950. Malgré le prestige de la mode et la qualité des fabrications vosgiennes, la concurrence étrangère a provoqué la quasi-disparition de ce secteur d’activité. Avec son lot de fermetures d’usines et du chômage. Les “tissages” vétustes abandonnés ont laissé place à des friches industrielles.

Ainsi, dans les vallées vosgiennes, c’est toute l’industrie textile qui a périclité à la fin du siècle dernier. Les usines textiles situées dans les vallées du Rabodeau (Senones) et de la Meurthe ont toutes disparu. En 2003, l’usine historique de la BTT à Thaon-les-Vosges déposa le bilan.

Les causes du déclin du textile furent :

  • la perte des débouchés coloniaux après 1960.
  • l’accès difficile aux vallées étroites contribua à de nouvelles implantations à l’extérieur du massif vosgien, à proximité des grands axes autoroutiers.
  • la fin des quotas limitant les importations textiles et la concurrence des produits en provenance des pays asiatiques.

Le textile vosgien est cependant toujours présent grâce à un redéploiement stratégique des entreprises. En se spécialisant et en innovant, certains établissements textiles ont évité leur disparition. Une trentaine de sites dans les Vosges lorraines maintiennent le tissage de l’industrie cotonnière. Pour lutter contre la concurrence internationale qui fait rage, les entreprises vosgiennes se sont regroupées autour d’un label « Vosges, terre textile ». Pari gagnant, aujourd’hui, ce label made in Vosges permet au secteur de connaître une véritable embellie. L’industrie textile offre une production de linge de maison et d’habillement de haute qualité.


De puissantes centrales électriques pour fournir la Lorraine industrielle

Centrale de Cattenom vue du Lac du Mirgenbach © Bassaar - licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Centrale de Cattenom vue du Lac du Mirgenbach © Bassaar – licence [CC BY-SA 3.0] from Wikimedia Commons

Pour répondre aux besoins énergétiques de la Lorraine industrielle et de tous les agents économiques de la région (entreprises, ménages, administrations…), il fallait créer de puissantes centrales électriques. Si nombre d’usines et de mines n’existent plus, les centrales sont restées… certaines fonctionnant encore au charbon ! Des complexes géants ponctuent encore le paysage lorrain avec leurs cheminées et/ou leurs tours réfrigérantes : la centrale au charbon et au gaz Emile Huchet à Saint-Avold/Carling, la centrale nucléaire de Cattenom, la centrale de Blénod-lès-Pont-à-Mousson…

  • La centrale thermique au charbon de La Maxe au nord de Metz a fermé en 2015 après 44 ans d’activité. Elle a depuis été démantelée.
  • Reconnaissable a ses quatre cheminées de grande hauteur, la centrale thermique au charbon de Blénod-lès-Pont-à-Mousson a ouvert en 1966 et son exploitation s’est achevée entre 1995 et 2014. Depuis, la centrale accueille une autre structure fonctionnant au gaz naturel. Mise en service en 2011, il s’agissait de la plus grande centrale en France fonctionnant au gaz naturel. Plus d’infos sur les visites de la centrale.
  • Les centrales hydro-électriques construites de 1932 à 1966 le long de la Moselle, notamment près de Metz.
  • La centrale Emile Huchet à Saint-Avold/Carling est visible de loin avec ses 4 tours réfrigérantes. Mise en service en 1948, il s’agit en 2017 de la seule centrale thermique de Lorraine à fonctionner au charbon… (il en reste 4 de ce type en France). Depuis mars 2010, le complexe abrite également une centrale à gaz à cycle combiné (CCGT).
  • La centrale nucléaire de Cattenom au nord de Thionville. Mise en service en avril 1987, il s’agit de la 7e centrale au monde en puissance installée, et la deuxième centrale de France pour sa production d’électricité. Elle est la seule centrale nucléaire construite en Lorraine.
  • La centrale solaire de Toul-Rosières. Elle a été mise en service en 2012 dans une ancienne base militaire près de Toul. Avec 1,4 million de panneaux photovoltaïques, il s’agissait à sa mise en service de la plus grande centrale solaire de France (depuis,la centrale de Cestas en Gironde, inaugurée en 2015 a une production trois fois supérieure).

Les autres sites de la Lorraine industrielle

Maisons ouvrières de la cristallerie de Baccarat © French Moments

Maisons ouvrières de la cristallerie de Baccarat © French Moments

La Lorraine est réputée pour certaines activités industrielles. Quelques exemples :

  • La cristallerie Baccarat est une manufacture de cristal de renommée mondiale située à Baccarat.
  • Faïenceries et Émaux de Longwy, fondées en 1798.
  • La Compagnie française du cristal Daum fondée à Nancy en 1878.
  • L’usine Smart à Hambach ouverte en 1997.
  • L’usine de Peugeot-Citroën à Trémery et Metz-Borny
  • La plate-forme pétrochimique de Carling (Total Petrochemicals, Arkéma…), l’une des plus grandes en Europe.

La Lorraine industrielle… et pour conclure !

Pour conclure cette découverte de la Lorraine industrielle, rendons un dernier hommage aux “gueules jaunes” et aux “gueules noires“, ces hommes qui ont extrait le fer et le charbon en Lorraine pendant plus d’un siècle. Leur courage continue d’inspirer l’identité lorraine.


Pour en savoir plus sur la Lorraine industrielle

Quelques livres (liens affiliés vers amazon) :

Quelques sites web et blogs :


Petit glossaire de la Lorraine industrielle

acier alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone.

aciérie usine servant à produire de l'acier en grandes quantités, sous la forme de produits semi-finis.

bassin ferrifère étendue géologique qui contient du fer.

bassin houiller formation géologique dans laquelle une grande quantité de végétaux ont été ensevelis, Ces végétaux sont devenus, par la suite, de la houille, par le fait de la pression et de la chaleur résultant du poids des sédiments déposés par-dessus.

centrale thermique centrale électrique qui produit de l'électricité à partir d'une source de chaleur selon le principe des machines thermiques. L'origine de cette source de chaleur dépend du type de centrale thermique : réaction nucléaire, centrales à gaz…

charbon roche fossile ou carbonnée exploitée dans des charbonnages en tant que combustible et formée à partir de la dégradation partielle de la matière organique des végétaux.

chevalement (mine) structure qui sert à descendre et remonter les mineurs, ainsi que le minerai, via une cage d'ascenseur.

chlore élément chimique de numéro atomique 17, de symbole Cl, son dérivé le plus important est le « sel de table » ou chlorure de sodium (NaCl).

coron habitation ouvrière typique des régions d'Europe occidentale grâce à l'extraction du charbon et à la sidérurgie. Il s’agit de quartiers d'habitations unifamiliales étroites, à un étage, avec un petit jardin potager à l'arrière. En Lorraine, on parle de « cité » ou « cité ouvrière ».

crassier colline artificielle construite par accumulation de résidu minier, sous-produits de l'exploitation minière. Dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, on parle de « Terril ».

écomusée espace ouvert au public visant avant tout à valoriser le patrimoine matériel (outils, habitat…) et immatériel (savoir-faire, métier…) d’un territoire et d’une population.

faïencerie fabrique d'objets en faïence (objet de terre émaillée ou vernissée), objets décoratifs ou vaisselle de table.

fer métal qui, allié au carbone et avec d'autres éléments d'additions, forme les aciers. Elément chimique de numéro 26.

fer puddlé Fer “industriel” obtenu par brassage intensif dans un four à réverbère de fonte, d’oxyde de fer, de scories très fusibles, le tout à l’état fondu. Le puddlage permet la fabrication en grande quantité de fer puddlé, aux caractéristiques supérieures à celles de la fonte.

fonte alliage de fer riche de 2,1 à 6,67 % de carbone (6,67 % étant le maximum).

guerre franco-prussienne conflit qui opposa, du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871, la France et une coalition d'États allemands dirigée par la Prusse. Ce conflit se solda par la défaite française et l’annexion par le Reich du territoire d’Alsace-Moselle.

gueules jaunes mineurs travaillant dans les mines de fer.

gueules noires mineurs travaillant dans les mines de charbon.

haut-fourneau installation industrielle destinée à simultanément désoxyder et fondre les métaux contenus dans un minerai, par la combustion d'un combustible solide riche en carbone.

houille roche carbonée sédimentaire correspondant à une qualité spécifique de charbon, intermédiaire entre le lignite et l'anthracite (soit 80 à 90 % de carbone).

laminoir installation industrielle ayant pour but la réduction d'épaisseur d'un matériau comme le métal.

minerai minéraux exploités par l’industrie.

minette minerai pauvre faible en fer (30%-35%) exploité dans les sous-sols de Lorraine d’où ce nom un peu péjoratif accolé comme suffixe au mot "mine".

sel gemme espèce minérale solide composée de chlorure de sodium autrement dénommé halite.

sidérurgie désigne à la fois les technologies d'obtention de la fonte, du fer et de l'acier à partir de ce minerai, mais aussi l'industrie qui les met en œuvre.

soude (ou carbonate de sodium), corps composé chimique minéral. Il s'agit d'un sel de sodium de l'acide carbonique.

textile nom donné à tout matériau susceptible d'être tissé ou tricoté. Par extension, le mot textile peut également s'appliquer au résultat après transformation, un drap est un textile.

Trente Glorieuses expression créée par Jean Fourastié en 1979 désignant la période de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie qu’a connue la grande majorité des pays développés dont la France, entre 1945 et 1973.


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La Lorraine industrielle : les sites incontournables

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