Dans des articles précédents, nous avons découvert la Lorraine viticole, mangé aux bonnes tables de Nancy, admiré le marché de Noël de Metz et grimpé la Colline Inspirée… mais rarement la Lorraine industrielle a été mentionnée. Mais, bonne nouvelle, ce mois-ci le thème du rendez-vous interblogueurs #EnFranceAussi est “Tourisme industriel”. Une belle opportunité pour parler de cette image qui colle à la peau de la région lorraine. Une image parfois peu flatteuse. Mais grâce à cette initiative de Sylvie du blog Le coin des Voyageurs et au thème choisi par Mathylde du blog Mordue de Voyages, je vais tenter de redorer le blason régional. Et vous montrer quels sont les sites incontournables à découvrir dans la Lorraine industrielle.
... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. En savoir plus https://mon-grand-est.fr/lorraine-industrielle/ .À la découverte de la Lorraine industrielle

La Lorraine industrielle : Vue de Longwy et de son crassier dans mon livre de géographie du CM2
Un terril et un haut-fourneau. Voici les souvenirs très précis de mon enfance que je garde de la Lorraine industrielle. Au début des années 1980, les cheminées des usines sidérurgiques crachaient leurs fumées bleues, blanches ou rousses. Une myriade de cheminées géantes. De gigantesques gares de marchandises. Des cités ouvrières, aux façades brunies par le crachat des usines environnantes, sagement alignées dans les vallées des côtes de Moselle. La nuit, les rougeoiements des coulées d’acier liquide donnaient à voir un spectacle impressionnant, presque enchanteur. Les hauts-fourneaux haletants étaient des “monstres de fer” avec leurs énormes tuyaux, poutrelles, plates-formes et passerelles. De Nancy à Longwy en passant par Metz et Thionville se succédaient de puissantes industries. L’ossature de l’économie régionale. Tout un symbole de la Lorraine industrielle d’une époque désormais révolue.
L’âge du fer en Lorraine
En Lorraine, l’exploitation des mines de fer a engendré l’émergence d’industries de transformation des métaux :
- des tréfileries (industries où l’on passait du fer par la filière pour l’étirer en fil) et
- des constructions métalliques, mécaniques et électriques.
Dans sa préface du livre LE FER de Jean Morette (éditions serpernoise, 1986), Marguerite Puhl-demange décrit à merveille cet âge d’or du fer en Lorraine :
Mais le véritable âge du fer, c’est le siècle dernier avec ses locomotives, ses navires, ses ponts et ses tours. Le fer – et l’acier – était la clé de l’ère industrielle. La Lorraine devenait, par sa minette et la sidérurgie bâtie autour, une région de production intensive et par là même stratégique, car le fer ne cessait pas d’être la source principale des armements.
C’est alors que naquit toute une civilisation du fer, des hauts-fourneaux aux cités ouvrières, qui traînait les capitaux, du savoir-faire, de la main-d’œuvre. Le paysage et la structure de la Lorraine du Nord en furent radicalement transformés. On construisait, on produisait, on importait. Et on expédiait aussi, par wagons entiers. On s’est battu autour du fer lorrain, luttes sociales, guerres internationales : il fut l’un des enjeux de la première guerre mondiale.
Depuis, une crise de grande ampleur a touché la Lorraine industrielle pendant les décennies 1970 à 1990. Les mines de fer et de charbons, ainsi que les industries sidérurgiques se sont désagrégées les unes après les autres. La grande majorité des installations a été démolie, laissant place à d’immenses friches industrielles. Spectacle étrange que celui des alignements de maisons ouvrières, orphelines des usines qui justifiaient leur présence.