Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban, ce n’est pas la destination à laquelle on pense d’emblée pour un séjour touristique, qui plus est en famille. C’est pourtant une destination qui me trottait dans la tête depuis de nombreuses années, le temps d’une amitié.

A l’heure où ce petit pays fait la une de l’actualité internationale, retour sur cette parenthèse enchantée.

C’est en août dernier que nous nous sommes finalement décidés à découvrir ce petit pays du Moyen-Orient, coincé entre des voisins pour le moins turbulents. Nous y avons passé 10 jours, dont beaucoup de temps entre amis et en famille donc, à manger (la cuisine libanaise, un délice !), discuter, profiter de la douceur de vivre et du moment présent.

Nous avons aussi visité le pays bien sûr, mais au rythme libanais, sans nous presser, sans impératif, sans vouloir tout voir à tout prix.

Un pays petit par la taille, mais riche par son histoire

Le Liban est 3 fois plus petit que la Belgique, un peu plus petit même que la région Île-de-France. En une grosse semaine donc, il est possible d’en faire le tour. Mais le paysage présente soit des zones très urbanisées, avec leur lot d’embouteillages, soit des zones montagneuses, où la vitesse est réduite. Les distances ne sont donc pas énormes, mais les trajets peuvent cependant prendre du temps.

Nous avions en tête un certain nombre de sites à visiter bien sûr, mais nous n’avions pas fait de liste, juste exprimé quelques envies. Nous nous sommes laissé porter par les impératifs de nos hôtes, les conditions de sécurité, les suggestions, les moments festifs, ce qui nous a permis de fêter deux anniversaires, de participer à un pique-nique dans la montagne, d’assister à une fête chrétienne pour le 15 août ou de faire un baptême de parapente !

Nous n’avons donc eu qu’un aperçu de toutes les richesses du pays, mais avons aussi vécu des expériences inédites, passé des moments amicaux formidables, la vie quoi !

Pour illustrer ce séjour, je vous propose une petite balade photographique. Forcément partielle, forcément personnelle, elle illustre en partie ce que vous pourrez découvrir dans ce joli pays.

Beyrouth, les quartiers ou « régions » de la ville, très contrastés, le centre ville by night, la corniche, Zaituna Bay…

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Zaituna Bay est la promenade complètement réhabilitée du port de Beyrouth. Au milieu des hôtels et immeubles flambant neufs, se dresse toujours l’Holiday Inn, hôtel prestigieux qui subsiste, comme figé depuis la guerre civile, en attente d’un nouvel avenir…

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Byblos, son site archéologique et le château des Croisés, son port charmant…

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Les magnifiques et immenses grottes de Jeita (photos interdites mais le site officiel en présente)

Des paysages variés

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le vignoble Ixsir, eh oui, le Liban est aussi une terre de vin.

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Le Chouf et ses collines préservées des constructions

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Faqara, station de ski huppée (sans la neige en août…)

Le Liban en pratique

Nous avons voyagé avec la Royal Jordanian, vols avec courte escale à Amman, car nous nous y sommes pris trop tard pour obtenir des vols directs à prix abordable. Compagnie très correcte, pas de retard, bons plateaux repas et sélection de films. Air France, Middle East et Transavia (depuis septembre 2017) proposent également des Paris-Beyrouth.

En matière de santé, nous avons juste pris des précautions pour les enfants : ne pas boire l’eau du robinet, ne pas manger de crudités, bien se laver les mains, après avoir demandé conseil à notre médecin, nous n’avons pas fait de vaccin. Bilan, aucun souci, même pas gastrique.

Nos amis nous ont fortement déconseillé de louer de voiture, et je pense que c’est tout à fait justifié. Non seulement la circulation est chaotique, voire complètement hors norme (passage au feu rouge fréquent, aucun respect du nombre de voies de circulation, pas de voies d’accélération sur la 4 voies, pas de ceintures, piétons qui traversent les grands axes, et j’en passe…), mais il faut également passer de nombreux check-points de l’armée, ce qui peut décontenancer. Mais peut-être qu’avec un peu d’habitude, ou plus de témérité, conduire au Liban est envisageable ! Sinon il est possible de réserver des taxis, ou des excursions.

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

3 files… c’est trop peu !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Un petit creux ? Il suffit de s’arrêter sur la route !

Le Liban en famille, quelle drôle d’idée !

Les camions ne sont normalement pas autorisés à rouler en journée.

L’aspect sécurité, c’est ce qui nous a fait hésiter à programmer ce voyage, surtout en famille. Nous avons bien sûr écouté les conseils de nos amis sur place avant de réserver nos billets. Une fois à Beyrouth, nous suivions avec attention les informations à la télé ou sur internet (les Libanais sont habitués à se tenir informés). Nous avons par exemple annulé une excursion à Baalbek en raison d’une offensive de l’armée dans le secteur. Des Libanais seuls y auraient été sans problème, mais ils ont jugé qu’entendre des bombardements à moins de 40 kilomètres n’aurait pas été sécurisant pour nous Français… Il faut savoir être prudent !

Avant de partir, nous nous sommes inscrits sur le fil d’Ariane du ministère des affaires étrangères, cela permet de se signaler aux autorités françaises, qui savent où vous trouver en cas de problème grave.

Nous avons vérifié nos contrats d’assurance et de carte bancaire pour les questions de rapatriement et de soins médicaux.

Nous avons fait des copies de tous nos documents (identité, contrats…) et les avons stockés en ligne.

Nous avons emmené des dollars et des euros, ainsi qu’une carte bancaire internationale. A noter qu’on ne peut pas payer par carte partout. Les dollars sont très bien reçus, la monnaie est rendue en livres libanaise. Les euros peuvent aussi être utiles, mais si c’était à refaire je privilégierais les dollars.

Pour les formalités douanières, juste prévoir un passeport en cours de validité. Pour les ressortissants français le visa est gratuit, apposé au guichet à l’arrivée, inutile de le demander (et de payer) en amont.

Le Liban, on en redemande !

Alors ce voyage, une bonne idée ?

Malgré un peu d’appréhension, et quelques surprises pour nos yeux d’occidentaux (omniprésence de l’armée et points de contrôle, circulation dangereuse, camps s’apparentant à des bidonvilles, saleté des bords de routes, urbanisation intense…), il se dégage du Liban une atmosphère particulière, quelque chose de résolument chaleureux. Un mélange d’histoire tragique et de frénésie de vivre, d’attachement aux traditions et de soif de modernité. Nous ne nous sommes pas sentis totalement dépaysés (à mon sens moins qu’en Grèce ou en Turquie par exemple). Le Liban est un pays résolument francophile, on y ressent une grande proximité avec la culture française, un peu comme quand on visite nos cousins belges ou québécois. Enfin, c’est une impression toute personnelle bien sûr !

C’est cependant un pays très contrasté et on peut passer presque s’en apercevoir sans d’un quartier très chic et occidentalisé à une zone d »une grande pauvreté, de la ville à la campagne, d’un environnement de gratte-ciel « cigarettes » à des terrains vagues aux constructions anarchiques. Selon les lieux où vous résidez, que vous parcourez, les gens que vous rencontre, les impressions seront évidemment différentes.

Nous avons aimé ressentir l’âme du pays à travers la visite de sites historiques comme Byblos bien sûr, mais également en discutant énormément avec nos hôtes, en découvrant avec eux des lieux de Beyrouth plus récemment marqués par la guerre civile, en les écoutant parler de leur expérience, de leur vécu (comment on fait pour vivre une vie « normale » quand on habite un pays en guerre)… Cela permet de relativiser, et d’apprécier davantage ce que l’on a.

C’est la première fois que les enfants sont nostalgiques d’un voyage… Ils ont aimé je crois la chaleur des Libanais, leur débrouillardise, que l’on prenne le temps également (alors que généralement, quand on voyage sans être reçu on en profite au maximum, sans trop se ménager de plages de repos). Ils gardent des souvenirs amusés de la conduite à la Libanaise, qui les a plus étonnés qu’effrayés, ils ont aimé goûter une nourriture très différente, et découvrir l’histoire du pays.

Pour toute la famille donc, ce voyage a eu beaucoup de saveur, comme une mise en bouche. Nous y retournerons, c’est sûr !

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